Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Quand Me Ferdinand Nzepa salue le travail du tribunal
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Avant d’entamer la plaidoirie du procès Thomas Sankara et douze de ses compagnons, des chaises ont été disposées à la barre pour les accusés. Sur les 14 accusés, douze sont présents. Cette disposition est une requête de la partie civile adressée au président de la Chambre que Me Prospère Farama a rappelée.
Me Nzepa Ferdinand est le premier de la partie civile à prendre la parole. Ce moment est très particulier pour lui. Il soutient que c’est le moment venu de connaître la vérité sur ce qu’il s’est passé le fameux 15 octobre 1987.
"C’est une vérité qui ne sera pas parfaite parce que les faits se sont déroulés il y a plus de trois décennies. Beaucoup d’eau a donc coulé sous les ponts. Certains accusés ont cru que le mensonge pourrait les tirer d’affaire. Quelques témoins ont fait preuve de sincérité, d’autres de roublardise. Certains aussi ont préféré prendre la poudre d’escampette. Il s’agit de Hyacinthe Kafando et Blaise Compaoré qui a trouvé comme refuge les berges de la lagune Ebrié", rappelle l’avocat de la partie civile.
De l’avis de Me Nzepa, Blaise Compaoré aurait dû, au soir de sa vie, venir dire sa part de vérité, affronter le regard des treize familles et même demander pardon à ces derniers. " Comme l’a dit le père de Thomas Sankara : "je risque effectivement de mourir sans voir la tombe de Thomas Sankara. Ils étaient tous mes enfants. L’un a tué l’autre. Certainement quand je rejoindrai Thomas, il me dira ce qui s’est passé" ", relate-t-il avec émotion. Il est convaincu qu’à un moment de chaque homme, il faut accepter faire face à son destin.
Du courage de Mariam Sankara
Selon l’avocat de partie civile, ce procès a pu se tenir grâce au courage d’une femme. Celle de Mariam Sankara. Aussi grâce aux familles des victimes, etc. A l’endroit du président de Chambre, il dit ceci : "C’est le moment de dire le droit. Nous vous avons suivi depuis le 11 octobre 2021. Vous avez mené les débats avec une justesse hors du commun. On salue le travail de votre tribunal", clame-t-il.
Il poursuit a disant qu’il a la lourde tâche de dire une décision qui est attendue dans le monde entier. Pour les Africains, il s’agit d’un procès de celui qui luttait contre l’impérialisme.
Obissa Juste MIEN
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