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Tourisme au Burkina : une destination à promouvoir

Publié le vendredi 20 février 2004 à 08h53min

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Avec près de 200 000 touristes cette année, le Burkina Faso occupe la 5ème place des destinations en Afrique de l’Ouest. La stratégie du gouvernement est de miser sur un tourisme durable et responsable. Il compte ainsi attirer 500 000 touristes en 2005.

Le Burkina Faso n’est pas encore une grande destination touristique à l’échelle du continent. Il possède pourtant beaucoup d’atouts nécessitant d’être valorisés par une politique de développement du secteur. Le pays possède quatre régions touristiques avec leurs caractéristiques propres. Au centre, Ouagadougou accueille le tourisme d’affaires et les grandes manifestations artistiques. L’Ouest est une région pour le tourisme de découverte, principalement culturel. Le Sahel ravit les amateurs de grands espaces et d’aventures. Enfin, l’Est possède deux grands parcs nationaux pour les safaris et des réserves cynégétiques.

En 2002, 198 376 touristes ont visité le pays soit 14 087 touristes de plus qu’en 2001. Le Burkina Faso se situe au 5ème rang des destinations de l’Afrique de l’Ouest.

Un tourisme d’affaires

Le pays dispose de 180 établissements touristiques avec une capacité totale de 3 952 chambres. Le tiers de ces établissements est implanté à Ouagadougou dont la plupart des grands hôtels. Le taux moyen d’occupation s’élevait à 60% en 2001. La même année, le nombre de nuitées globales s’est fixé à 534788. Le tourisme a alors rapporté FCFA 25,35 millions. Les dépenses moyennes par jour par touriste se sont élevées à FCFA 47400.

L’Europe est la première zone de provenance des touristes et environ un touriste sur quatre est un Français. L’Afrique atteint la deuxième place avec 27% du total des arrivées. Les chiffres ne prenant pas en compte les arrivées aux postes frontières, il n’est pas exclu que les touristes africains dépassent en réalité les européens.

Le tourisme au Burkina Faso est avant tout un tourisme d’affaires. Il représente près de 30% des arrivées. Les vacanciers viennent en deuxième place par leur nombre d’arrivées avec 17%. La plupart d’entre eux viennent dans le pays par vol charter pendant la haute saison.

Il y a 53 agences de voyages dans le pays dont 3 seulement à Bobo-Dioulasso. Des agences qui, globalement, font face à des difficultés financières et techniques.

Une cinquantaine de restaurants peuvent se prévaloir d’une vocation touristique. Un centre de formation touristique et hôtelière a été créé en 1991 en collaboration avec le Bureau international du travail (BIT). Une centaine de jeunes diplômés en techniques hôtelières en sont sortis depuis. En 2000 a été créé le premier établissement d’enseignement supérieur du tourisme au Burkina et on estime à environ 5% les agents du secteur ayant reçu une formation.

L’objectif des 500 000 par an

Le secteur touristique se heurte à plusieurs difficultés. D’une part, l’aménagement des sites touristiques nécessite encore de gros investissements, notamment au niveau de leurs réceptifs d’accueil. En outre, certains sites sont difficiles d’accès. D’autre part, le secteur doit être encadré professionnellement et techniquement pour améliorer la qualité des prestations de service.

Sans oublier la desserte du pays qui est également un problème épineux : depuis la disparition d’Air Afrique, seule Air France assure un vol régulier. Des vols charters existent, comme Point Afrique par exemple. Enfin, il rencontre des difficultés dans la collecte des statistiques et dans le recouvrement de la taxe de développement touristique.

Aussi le gouvernement a-t-il entrepris une réorganisation institutionnelle du secteur avec la création d’un ministère de la Culture, des arts et du tourisme en vue d’impulser une dynamique nouvelle. L’objectif est de porter le nombre de touristes à 500 000 par an en 2005.

L’intervention de l’Etat vise quatre objectifs : la valorisation du potentiel touristique, la création d’un cadre institutionnel et d’un environnement légal favorisant les investissements, la promotion et l’encadrement du secteur, le développement de la desserte des sites touristiques et la promotion d’un tourisme durable.

La stratégie du secteur est effectivement de développer l’écotourisme et l’agrotourisme. Des structures associatives sont déjà impliquées ; ce qui suppose une décentralisation. Des campements villageois en zone rurale accueillent les touristes. Ils sont exploités par des comités locaux de gestion et une partie des retombées économiques vont aux villageois.

Le Burkina Faso est également engagé dans une politique communautaire avec les autres Etats du Conseil de l’Entente : le Bénin, le Niger, le Togo et la Côte d’Ivoire. Un programme régional de développement du tourisme a été élaboré. Il repose sur un visa commun pour stimuler l’activité touristique au niveau régional et permet au touriste de visiter cinq pays sans contrainte.

Mais, depuis les événements en Côte d’Ivoire, ce programme tourne au ralenti. Selon M. Diasso, directeur du Patrimoine culturel, beaucoup de réservations ont été annulées. "En fin d’année passée, cela a été très difficile. Heureusement, ce/a n’a pas duré. Les arrivées ont repris cet été. "

Vincent Joguet
Marchés tropicaux
Spécial Burkina (12/12/2003)
www.moreux.fr

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