LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Crise à l’université Nazi Boni : Les parties fument le calumet de la paix en attendant le respect des engagements

Publié le dimanche 16 janvier 2022 à 20h10min

PARTAGER :                          
Crise à l’université Nazi Boni : Les parties fument le calumet de la paix en attendant le respect des engagements

Le ministère en charge de l’Enseignement supérieur prendra en charge les blessés de l’Université Nazi Boni, à la suite des manifestations d’étudiants qui avaient en face d’eux les forces de l’ordre. C’est ce qu’a annoncé le président de ladite université, Pr Macaire Ouédraogo, sur sa page Facebook, ce dimanche 16 janvier 2022. Plusieurs autres engagements ont été pris à l’issue d’une rencontre entre les parties, le 15 janvier, et qui a vu la participation du ministre Alkassoum Maïga.

Le calme est revenu à l’Université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso qui a été le théâtre de courses poursuites entre étudiants et forces de l’ordre, le 13 janvier dernier. Les étudiants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes. Bilan : une dizaine de blessés dont six cas graves avec notamment des fractures parfois ouvertes. Des arrestations, il y en a eus aussi, selon la coalition de lutte des structures à caractère syndical d’étudiants et des délégués d’étudiants de l’Université Nazi Boni.

« Le premier jour, 30 personnes ont été arrêtées. Et le deuxième jour, il y en a eu 17. Le premier groupe a été libéré le 14 janvier autour de 00h30. Le 15 janvier, l’autre groupe a été libéré », raconte un étudiant membre de la coalition joint au téléphone.

Dans une publication faite sur sa page Facebook, ce dimanche 16 janvier, le président de l’Université Nazi Boni Pr Macaire Ouédraogo dit avoir eu une séance de travail avec le ministre en charge l’Enseignement supérieur, Alkassoum Maïga et les délégués élus d’établissements, les partenaires sociaux unis en coalition et les délégués de promotion. A l’en croire, quatre des six points de la plateforme minimale ont trouvé satisfaction. Sans donner plus de détails, le Pr Ouédraogo a félicité l’ensemble des acteurs pour l’esprit d’ouverture et de dialogue.

La coalition de lutte des structures à caractère syndical d’étudiants et des délégués d’étudiants de l’Université Nazi Boni a tenu à préciser que les points ayant trouvé satisfaction dont fait cas le président de l’Université ne sont en réalité que des engagements.

« Pour le point sur la diligence dans les processus de délibération par l’effectivité des jurys de corrections et de paiement des actes académiques, le ministre a estimé que cela ne concerne pas les étudiants, mais plutôt les enseignants. Pour les délibérations, ils ont dit qu’ils vont instruire les directions à travailler pour proposer des délais de délibérations », a indiqué notre interlocuteur.

Il note que les autorités ont également fait des promesses pour la satisfaction du point sur le recrutement d’enseignants en nombre suffisant, la construction et l’équipement adéquat des amphithéâtres, salles de cours, d’informatique, de travaux dirigés et de travaux pratiques en lien avec les effectifs d’étudiants.

Du côté du transport des étudiants par la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO), les autorités auraient par ailleurs pris l’engagement de faire réparer les cars qui sont en panne. « Il faut noter que le nombre de cars est insuffisant pour le transport des étudiants dans la ville de Bobo-Dioulasso. Le directeur régional de la SOTRACO nous a clairement dit que c’est le manque de bus qui cause les surcharges », précise la coalition.

Pour le sixième point de la plateforme minimale qui est le respect des libertés d’organisation, d’expression et de manifestations, les deux parties se sont accordées en partie selon la coalition. « Nous avons dit qu’il faut qu’on nous permette d’organiser nos assemblées générales en toute quiétude et que la CRS quitte le campus. Le ministre a dit qu’il n’y a pas de problème. Mais il nous a dit que si nous posons certains actes, ils pourraient faire appel de nouveau à la police ».

Les deux points d’achoppement de la plateforme minimale concernent l’arrêt du processus d’exclusion massive des étudiants de l’UNB et l’arrêt de tout processus de contingentement des allocations sociales (FONER, bourse). « Les textes révisés disent que l’une des conditions d’octroi pour la première année est de ne pas excéder l’âge de 23 ans.

Et le renouvellement ne se fait que si l’étudiant a une moyenne supérieure ou égale à 8/20 pour les deux semestres. Nous avons dit que la moyenne doit être maintenue à 5/20 et l’âge limite fixé à 26 ans. C’est la même chose pour la bourse. On dit que la bourse se perd à chaque fin de cycle et qu’il faut la reconquérir. Le ministre estime que l’octroi sans condition d’âge et de moyenne n’est pas réaliste et qu’il ne peut pas défendre cela.

Selon toujours la coalition, il a été demandé aux autorités universitaires l’annulation de la décision du conseil de discipline qui a exclu quatre étudiants. « Le ministre a proposé que ceux qui ont été exclus déposent un recours. Et s’il y a des vices de procédure, ils vont analyser. Parmi les quatre étudiants, deux ont déjà introduit le recours sous pression de l’administration et des parents. Les deux autres n’ont pas encore introduit de recours », a affirmé la coalition de lutte des structures à caractère syndical d’étudiants et des délégués d’étudiants de l’Université Nazi Boni.

HFB
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique