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Assises criminelles à Dédougou : Ils écopent de 15 ans ferme pour un enlèvement ayant entraîné la mort de la victime

Publié le mercredi 12 janvier 2022 à 21h41min

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Assises criminelles à Dédougou : Ils écopent de 15 ans ferme pour un enlèvement ayant entraîné la mort de la victime

Les procès des assises criminelles de la cour d’appel de Bobo-Dioulasso se poursuivent à Dédougou. Au programme de ce mercredi 12 janvier 2022, deux accusés étaient à la barre pour répondre des faits d’enlèvement ayant entraîné la mort de la victime. À l’issue du procès, ils écopent chacun de 15 ans de prison ferme.

Les faits remontent au 5 septembre 2019 à Tikan, dans la commune de Tchériba. En effet, c’est dans la nuit du 3 au 4 septembre 2019 que les deux accusés, B.L et B.N, âgé respectivement de 22 et 21 ans, au moment des faits, et leurs camarades, en fuite jusqu’à présent, ont enlevé S.J, une jeune fille de 17 ans, pour en faire la femme de B.N. Très rapidement, cette histoire vire au drame : la jeune fille va se donner la mort par pendaison pendant qu’elle était entre les mains de ses ravisseurs le 5 septembre.

Selon l’accusé B.L, la victime était consentante. « Nous aimons la fille et elle aussi nous aime. Chaque soir nous (B.L et B.N) partions causer avec elle en présence de sa maman. Nous avons dit à sa mère que nous voulons l’épouser. Elle a dit que de nos jours personne ne doit forcer une fille à épouser un homme et que nous devions nous entendre avec la fille. Ensuite, la fille nous a dit que sa maman la gronde. Nous avons cessé d’aller chez eux. Mais en journée, la fille venait chez nous », a-t-il déclaré à l’entame de ses propos.

A l’en croire, c’est après une soirée dansante à laquelle la victime a pris part avec ses camarades que la séquestration a commencé. « Après le bal, des camarades et moi avons amené S.J au domicile de B.N (le prétendant). Celui-ci étant à son lieu de travail (il était vigile). J’ai envoyé quelqu’un l’informer que sa femme est à la maison. Il nous a rejoints dans la matinée. Tout se passait bien. Un peu plus tard, la mère de S.J est venue la réclamer. Nous avons dit que nous ramènerons sa fille dans la nuit. Elle est repartie chez elle », explique B.L.

Selon ses dires, c’est au regard de l’opposition de la mère de la victime qu’un ami leur a proposé de conduire la fille dans un autre village afin de l’éloigner de celle-ci. C’est ainsi que deux autres personnes (actuellement en fuite) ont amené la fille dans ledit village. C’est là que se produit l’irréparable.

Selon le témoignage de la mère de la victime, quand elle s’est rendue dans la cour des ravisseurs, sa fille était enfermée dans une maison et elle pleurait. Elle ajoute que c’est par la fenêtre qu’elle a pu parler avec cette dernière. Ce que nient les deux accusées. La maman dit également avoir été violentée lorsqu’elle a essayé de forcer la porte.

Selon B.N, il voulait épouser la fille et c’est le processus chez eux. À la question du procureur de savoir si les sœurs de B.N ont suivi le même processus pour se marier, celui-ci répond par l’affirmative.

- « Est-ce que tes sœurs se sont suicidées ? » rétorque le procureur.

- « Non », a répondu l’accusé.

- « Si S.J t’aimait comme tu le dis, pourquoi s’est- elle donné la mort ? », questionne le procureur.

Après un long temps de silence l’accusé répond : « je ne sais pas ce qui lui a pris de se suicider ».

Selon l’accusation, la victime s’est pendue pour échapper à ses ravisseurs. Pour elle, ayant reconnu être les instigateurs et les auteurs de cet enlèvement et ayant refusé de remettre la fille à sa mère malgré l’opposition des parents, les deux accusés sont responsables des actes commis ayant entraîné la mort de la victime. Ils ont au final écopé chacun de 15 ans de prison ferme.

Yipenè NEBIE
Lefaso.net

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