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Thèse de doctorat à l’université Pr Joseph Ki-Zerbo : Effets du type de production et de transformation de la tomate sur sa qualité

Publié le mardi 4 janvier 2022 à 20h53min

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Thèse de doctorat à l’université Pr Joseph Ki-Zerbo : Effets du type de production et de transformation de la tomate sur sa qualité

La tomate, un apport économique important, une source d’emplois et des vertus pour l’être humain. C’est ce qu’on peut retenir de cette thèse de doctorat de Jean-Christophe Yian-Ti-Poné Dabiré, soutenue le mercredi, 8 décembre 2021 à l’université Pr Joseph Ki-Zerbo sous le thème : « Effets du type de production et de la transformation sur les paramètres biochimiques et la qualité sanitaire des variétés de tomate ». Un travail qui lui a valu l’admission au grade de docteur, avec la mention très honorable.

Sous la direction de Professeur Mamoudou Hama Dicko, et la co-direction de Dr Abdoulaye Sérémé, les travaux se sont déroulés au Laboratoire de biochimie, biotechnologie, technologie alimentaire et nutrition (LABIOTAN) de l’université Joseph Ki-Zerbo et l’expérimentation agronomique, sur un site de production biologique à la Ferme-école agro-écologique Béo-Neeré, sise dans un village rattaché à l’arrondissement N°4 de Ouagadougou (périphérie nord-est). C’est devant un jury présidé par Professeur Eloi Palé, que le doctorant Jean-Christophe Yian-Ti-Poné Dabiré va dérouler les différentes étapes de sa soutenance, à savoir la présentation de la synthèse de ses travaux, l’enregistrement des critiques, recommandations et réactions aux questions des membres du jury. Des étapes qui ont conduit à l’ultime moment de la délibération.

Ainsi, de la présentation de l’étudiant, on peut retenir que depuis plus de 30 ans, l’agriculture biologique se développe au Burkina et contribue à la gestion durable de l’écosystème et la préservation de la santé du consommateur. Elle est encore minoritaire, bien que de nombreuses études démontrent la nécessité de la promouvoir.

« Au Burkina Faso, la production maraîchère, particulièrement celle de la tomate, joue, un rôle économique important. Cette activité est pourvoyeuse d’environ 200 000 emplois chaque année avec des exportations chiffrées à environ 54 milliards de FCFA. Outre sa valeur économique très importante, le secteur maraîcher contribue à la sécurité alimentaire au Burkina Faso, en fournissant à la population, une alimentation de qualité, riche en vitamines, oligo-éléments et antioxydants. Cela est d’autant plus important qu’il a été scientifiquement démontré que l’optimisation de l’apport nutritionnel en antioxydants à partir de plantes locales riches en antioxydants, telle que la tomate, prévient les maladies infectieuses et cardio-vasculaires et renforce l’immunité chez les enfants, les femmes allaitantes ou en grossesse, les personnes âgées et les patients du VIH-SIDA », révèle M. Dabiré.

De la démarche adoptée !

La démarche entreprise par le doctorant a d’abord consisté à produire trois variétés de tomate sur un site conventionnel et un site de production biologique certifié BioSPG par le Conseil national pour l’agriculture biologique (CNABIO). Elle a ensuite consisté à évaluer la qualité des fruits de ces deux types de production en termes de concentration en molécules bioactives, mais aussi la qualité sanitaire, en outre les contaminations en Eléments traces métalliques (ETM) avant d’appliquer trois techniques de séchage sur les fruits de tomate.

« Les analyses in situ (au champ), in vitro (au laboratoire) et in silico (ordinateur) révèlent que la production biologique des tomates permet d’obtenir une meilleure activité antioxydante avec des niveaux de contamination en éléments trace métallique (Pb Cd et As) inferieures aux limites fixées par le Codex-Alimentarius comparativement à la production conventionnelle. Cela confère à ces tomates biologiques un avantage nutritionnel et sanitaire significatif dans un régime alimentaire global et dans un contexte de lutte contre les maladies cardiovasculaires, cancers et l’intoxication. Ces tomates offrent une meilleure conservation des métabolites secondaires pendant le séchage », révèle le doctorant Jean Christophe Yian-Ti-Poné Dabiré.

Une présentation qui a suscité de nombreuses questions des membres du jury, qui ont également fait des recommandations et des suggestions pour l’amélioration de la qualité finale du document et des perspectives.

Un long exercice à l’issue duquel, le jury a décerné à Jean-Christophe Yian-Ti-Poné Dabiré, le grade de Docteur de l’université Joseph Ki-Zerbo, avec la mention très honorable.

C’est donc à la fois soulagé et fier d’avoir conduit à bon port, ses travaux, que le désormais Dr Jean-Christophe Yian-Ti-Poné Dabiré s’est montré reconnaissant à l’ensemble de ses encadreurs et aux structures qui ont contribué à la réussite de cette étude, qui a duré quatre ans.

Un motif de satisfaction de plus pour Professeur Mamoudou Hama Dicko (professeur titulaire de classe exceptionnelle en Biochimie/Biotechnologie), qui projette dans les jours à venir, des soutenances, en collaboration avec les chercheurs du DTA/IRSAT/CNRST, de trois autres thèses de doctorat ès-science sur la valorisation technologique des produits locaux, tels que l’anacarde, « kilishi » (type de viande séchée) et le pain à base de céréales locales.

O.H.L
Lefaso.net

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