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Commémoration du 3 janvier : L’Unité d’action syndicale prône le rassemblement

Publié le lundi 3 janvier 2022 à 22h11min

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Commémoration du 3 janvier : L’Unité d’action syndicale prône le rassemblement

L’Unité d’action syndicale (UAS), à l’occasion de la commémoration du 3 janvier (55e anniversaire du soulèvement populaire de 1966 qui a entrainé le départ du régime de Maurice Yaméogo), a initié un panel sur le thème : « Contribution de l’Unité d’action syndicale à la défense, la promotion des libertés démocratiques et syndicales, des droits économiques et sociaux des travailleurs ». Une occasion pour l’UAS, de resserrer les rangs et de sonner la mobilisation au regard de la situation du pays.

« Contribution de l’Unité d’action syndicale à la défense, la promotion des libertés démocratiques et syndicales, des droits économiques et sociaux des travailleurs », c’est le thème du panel organisé par l’Unité d’action syndicale (UAS) pour commémorer les évènements du le 3 janvier 1966 qui ont entraîné le départ du président Maurice Yaméogo. Par cette initiative, l’UAS, au regard du contexte, entend se renforcer et s’assumer dans la préservation, la protection et la promotion, les acquis démocratiques arrachés de "hautes luttes" par les devanciers.

Cette commémoration, a précisé, le communicateur, ancien secrétaire général de l’UAS, Richard Tiendrébéogo, se tient dans un contexte caractérisé par la « crise généralisée du système capitaliste mondial ». Cette crise, a-t-il soutenu, se manifeste par les attaques contre les droits sociaux et démocratiques des travailleurs. Au plan national, la situation est marquée par une crise sécuritaire jamais égalée au Burkina Faso, avec des conséquences désastreuses pour le peuple et les travailleurs. Dans ce contexte, comment le mouvement syndical peut-il contribuer à un meilleur ancrage démocratique ?

Pour Guy Olivier Ouédraogo, l’UAS a engrangé de nombreux acquis

Des débats du panel, il ressort que le président Roch Kaboré a échoué notamment sur le plan sécuritaire. Et une des raisons fondamentales de cet échec, relève le président du mois des centrales syndicales, Moussa Diallo, réside dans « piètre qualité » de la gouvernance « faite de nominations de complaisance, d’encouragements de faits de corruption, de vols et de détournements. »

Pour lui, de nombreuses préoccupations du monde du travail et des populations s’aggravent et se multiplient. Il s’agit notamment de l’insécurité sans cesse grandissante, occasionnant la perte d’une bonne partie du territoire national ; la remise en cause des acquis démocratiques et sociaux ; le développement de la corruption du fait de l’impunité, entre autres.

Le monde syndical est sorti massivement pour écouter les communications

C’est pourquoi, en cette fin d’année, les secrétaires généraux de l’UAS exhortent les travailleurs à aborder les fêtes de fin d’année avec retenue et responsabilité et à envisager l’année nouvelle avec encore plus de détermination et d’engagement pour la défense de leurs droits démocratiques et sociaux. Car, même si l’UAS a contribué à faire du mouvement syndical une force unique face au gouvernement et à faciliter la mise en place d’un regroupement plus large, des insuffisances persistent. Notamment la difficulté à reconstruire une véritable unité d’action syndicale basée sur des organisations véritablement représentatives, la faiblesse financière et l’inexistence de véritables mécanismes de solidarité.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2022 à 00:36, par OCy En réponse à : Commémoration du 3 janvier : L’Unité d’action syndicale prône le rassemblement

    Le 3 janvier 66 est pour moi la commémoration du sacrifice d’un digne fils de la terre de nos ancêtres, le Président Maurice YAMEOGO. Président légitime et legal, il est parti sans qu’une goutte de sang ne tombe. Et il faut bien analyser l"après 3 janvier 66 qui marque le début des régimes d"exception mais qui composaient avec les syndicats jusqu’à la révolution du 4 août 83. Seuls les hommes de la révolution ont su que les syndicats étaient des hommes très rusés et qu"en réalité ils défendaient surtout leurs intérêts personnels. Des gens qui pensent que c’est eux les anges et les hommes politiques, les diables. Je rend homage au President YAMEOGO !

  • Le 4 janvier 2022 à 20:23, par Africa En réponse à : Commémoration du 3 janvier : L’Unité d’action syndicale prône le rassemblement

    Le Président Maurice Yaméogo n’a pas été un bon gestionnaire des fonds publics certes. néanmoins, il fut un brillant homme politique et surtout un grand patriote qui nourrissait de grandes ambitions pour son pays. En témoignent : le refus de bases militaires étrangères et la création des Forces armées nationales, la création de la première télévision nationale en Afrique francophone, la construction de l’école normale de Ouagadougou, du bâtiment H du lycée Zinda, la maison du peuple, la grande poste de Ouagadougou qui était en banco, de nombreux CEG, etc.. Et par dessus tout, le fait hautement patriotique du président Yaméogo est que, assiégé au palais présidentiel par une foule en colère, il refusa deux choses :
    Il refusa de donner l’ordre à l’armée de tirer sur ses compatriotes insurgés ;
    Il refusa l’offre du président Houphouet Boigny de l’ex- filtrer en Côte d’Ivoire. Seule sa jolie femme métis ivoirienne est repartie volontairement chez elle.
    Quand la 2ème insurrection survint en 2014, le président Blaise Compaoré, après 27 ans à la tête de ce pays, accepta de se faire ex-fltrer en Côte d’Ivoire par l’armée française en opération sur notre territoire. Pour mieux se mettre à l’abri d’une éventuelle extradition pour crimes de sang et économiques, il prit la nationalité Ivoirienne. Après sept ans d’exil volontaire, voici venu le retour triomphal au pays natal avec à la manoeuvre le Ministre d’état chargé de la réconciliation nationale pour tourner la page de cette vilaine insurrection qui a failli triomphé avec son slogan " Plus rien ne sera comme avant" ! Oui, tout sera comme avant, sauf le " Si tu fais, on te fait et il n’y aura rien" ! Au moins, les attaques contre les villageois cesseront, nous a-t-on promis, .

  • Le 4 janvier 2022 à 23:52, par Le Debf En réponse à : Commémoration du 3 janvier : L’Unité d’action syndicale prône le rassemblement

    Bonsoir à tous,
    Je m’en voudrais de me taire devant une transformation aussi mensongère de l’histoire qui veut laisser penser que le soulèvement populaire du 3 janvier 1966 est l’oeuvre des organisations syndicales. D’abord et pour le principe, ce n’est pas aux syndicats de changer les régimes politiques. Ce rôle est dévolu aux partis politiques. Dans un syndicat, on ne débat pas d’orientation idéologique, dans un parti, oui. Parce-que c’est dans le parti que l’on propose un modèle de société à ses concitoyens pour avoir leurs suffrages.
    Pour aborder le sujet, tout le monde sait qu’au sein de la classe politique voltaïque et particulièrement au RDA se déroulait une sourde bataille de leadership. De compositions en recompositions à l’indépendance, Maurice Yaméogo, issu du MDV se retrouve à diriger le pays, écartant ses anciens compagnons mais aussi des RDA de première génération si je peux dire. De manoeuvres en manoeuvres on aboutit aux élections de 1965 à un parti unique RDA constitué avec Maurice Yaméogo à sa tête ; et aussi à la tête du pays. Il muselle toute sorte d’opposition. Ses adversaires politiques, Joseph Ouédraogo notamment, militant de première heure du RDA et opposant muselé se rabat sur la CATC (Confédération africaine des travailleurs croyants). Joseph Ki-Zerbo du MLN est clandestin mais oeuvre également et tout particulièrement auprès des enseignants et des élèves.
    Les mesures impopulaires de la loi budgétaire de décembre 1965 et les frasques du Président iront à pousser le clergé catholique et sa communauté contre lui. Les politiques n’avaient plus qu’à appeler les populations à sortir.
    Il faut remarquer là, que ce sont les politiques réfugiés dans les organisations syndicales qui ont été à la manoeuvre de bout en bout en se servant d’elles et des populations. Le MLN avec Joseph Ki-Zerbo a très rapidement perçu dans l’organisation et le déroulement des évènements que son allié circonstanciel Joseph Ouédraogo dit Jo Weder, RDA quant au fond se retrouverait à la tête du pays, ce qu’il ne souhaitait nullement. Et vint le cri "l’armée au pouvoir !" rapidement repris en choeur par une foule sur-exitée. Et l’armée vint au pouvoir, pour longtemps et contre les attentes de Jo Wedder qui avait lâché "c’est nous qui leur avons donné le pouvoir, nous le reprendrons en temps voulu". Grosse erreur !
    Tout ça, pour dire à nos syndicalistes de se mettre à leur place et d’arrêter de faire croire que les syndicats changent les régimes, c’est un mensonge et il faut rétablir la vérité.

  • Le 5 janvier 2022 à 16:35, par Yabila En réponse à : Commémoration du 3 janvier : L’Unité d’action syndicale prône le rassemblement

    Merci aux différents intervenants dont respecte le propos. L’histoire politique de notre pays est complexe et il est souhaitable que les choses soient dites de façon factuelle pour que les jeunes générations sachent la réalité des faits historiques et ne soient pas trop perdues.

    Merci à Le Debf pour son exposé très instructif avec une bonne analyse je trouve, du contexte politique de l’époque du 3 janvier 66. Rien à dire, tu as retracé les vraies causes du soulèvement du 3 janv 66.

    Africa, ta comparaison faite de deux époques, de deux soulèvements populaires suivis de deux postures de présidents déchus complètement opposées, nous enseigne et nous interpelle tout autant. En effet, Maurice Yaméogo aurait pu s’enfuir en RCI chez son plus qu’ami Houphouet ( ou n’en a pas eu le temps ??). En tout cas, il est resté chez lui en Haute-Volta et c’est à son honneur. Il a répondu de ses actes, a été jugé...
    Blaise Compaoré, tout militaire qu’il était, a fui son pays et est même devenu ivoirien par couardise sûrement sinon quoi ?.
    Il est vrai que du temps de nos aînés y compris du temps de Maurice Yaméogo et de ses congénères, et même encore du temps de Thomas Sankara, pourtant beaucoup plus jeune, la dignité, le sens de l’honneur, bref le burkindi, n’étaient pas de vains mots chez nous en Haute-Volta/Burkina-Faso. Mais depuis le régime Compaoré à ce jour, je ne sais plus la valeur qu’ont ces mots désormais chez nous au Burkina-Faso.

    Ocy, nous rendons tous hommage à Maurice yaméogo en tant que 1er président de la Haute-Volta indépendante. Il a fait de son mieux pour le pays comme 1er président.
    Mais force est de dire aussi qu’en tant qu’humain, il a eu des faiblesses dans la gestion de la chose publique, gestion hasardeuse, intimidation de l’opposition, caporalisation du RDA pour son compte au nez et à la barbe des caciques du parti, dépenses ostentatoires, mariage pompeux et ronflant aux frais du contribuable et j’en passe.
    Et aussi lors des évènements du 3 janv 66 où le sang aurait pu couler sur ordre d’un Maurice yaméogo voyant que la situation lui échappait. Le 3 janv 66, Maurice Yaméogo dans la panique aurait demandé que l’on tira sur la foule déchaînée qui hurlait entre autre, l’armée au pouvoir... Il n’a pas été suivi et a été mis aux arrêts et l’armée a pris le pouvoir. Si à cet instant, ses ordres avaient été bêtement exécutés, il y aurait certainement eu des morts le 3 janv 66 lors du soulèvement. Ce ne fut pas cas Dieu merci.

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