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2021 sur le plan sécuritaire : Tempêtes, résilience et exploits auront été les maîtres-mots

Publié le jeudi 30 décembre 2021 à 22h37min

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2021 sur le plan sécuritaire : Tempêtes, résilience et exploits auront été les maîtres-mots

"Cbs L’iconoclaste, L’écrivain chroniqueur", résume, dans la tribune qui suit, l’année 2021 sur le plan sécuritaire.

« 2021 s’en va ! Rarement une année n’aura été aussi éprouvante sur le plan sécuritaire pour le Burkina Faso. En effet, après l’apparente accalmie constatée durant la période électorale de fin novembre 2020 ; laquelle accalmie avait douché les oiseaux de mauvais augure qui prédisaient une campagne électorale chaotique ; la situation sécuritaire s’est progressivement dégradée courant 2021. Reprenant du poil de la bête, l’hydre terroriste va faire flèche de tout bois pour troubler la quiétude des Burkinabè.

Ainsi, de Madjoari à Solhan en passant par Foubé, Barsalogho, N’di, Inata, etc., la reprise des activités mortifères par les fous d’Allah avec son corollaire de personnes déplacées, aura été sans répit avec son corollaire d’images insoutenables de populations désertant leurs domiciles à Madjoari, au Nord du pays, etc. Mais refusant de jeter le manche après la cognée, le Burkina Faso, tel le roseau, va mettre les bouchées doubles pour contenir l’expansion de la pieuvre terroriste dont le mode opératoire est resté invariable : destruction des biens publics et privés, pose d’engins explosifs, tuerie de populations civiles et militaires, menaces des enseignants avec comme conséquences la fermeture d’écoles dans les provinces de Lorum, du Sourou, de la Tapoa, prêches, etc.

Certes, les plaies nées des carnages de Solhan et d’Inata (132 et 53 morts) sont encore fraîches dans la mémoire collective des Burkinabè, mais l’on retiendra essentiellement de 2021 la prise de conscience étatique de prendre davantage à-bras-le corps le problème que l’onde de choc desdits carnages a provoquée. A cet effet, on se souvient que dans la foulée de l’attaque de Solhan en début juin, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, avait procédé à la création des forces spéciales et doté les hélicoptères d’appareils de vision nocturne.

A cela s’ajoute le mini remaniement gouvernemental du 30 juin avec l’arrivée aux départements de la Sécurité et de la Défense de Maxime Koné et Barthélémy Simporé. Sans oublier le succès de l’opération « Orgue de Staline » lancée lors du 1er mois du président du Faso à la tête du ministère de la Défense. C’est alors que faisant un pied de nez à l’action gouvernementale, des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), et des Forces de défense et de sécurité (FDS) ; l’hydre terroriste, telle la tapisserie de Pénélope, endeuillera à nouveau la Nation sur l’axe Foubé-Barsalogho, puis à N’di et Inata.

Là encore, c’était sans compter avec la résilience du peuple burkinabè incarnée par son chef suprême des armées qui met en place en décembre le gouvernement Zerbo resserré avec du sang neuf, procède à une réorganisation dans le commandement des FDS, promet une opération mains propres et la fermeté dans les responsabilités à situer dans le dossier de l’attaque d’Inata dont le rapport de l’enquête est en voie de transmission par le président du Faso à la Justice militaire pour suite judiciaire à donner après le relèvement de leurs fonctions, du lieutenant-colonel William Combary et du capitaine Isaac Sanou. Pour parvenir à la prise de cette batterie de mesures, que d’innombrables décrets présidentiels ont été pris les uns après les autres durant 2021 !

Le gouvernement Zerbo est prévenu

Sans être amnésique, nous retiendrons également de 2021 la bronca suscitée par les différentes attaques, notamment les marches populaires de Titao, Kaya et autres localités en juin et juillet pour interpeller l’autorité afin qu’elle libère davantage son génie créatif pour résoudre l’équation terroriste à elle posée. Ainsi sont nées les opérations Taanli 1 et 2 menées en tandem avec le Niger en juin et novembre, avec à la clé plus de 100 terroristes tués et d’importants matériels récupérés.

Même bilan dans les communes de Bourasso et de Sonnon dans la province de la Kossi, selon des sources locales. Ce, après la tuerie le 7 août, des chefs terroristes Ousmane Sidibé et Amadou Bandé dans la commune de Bourasso. Fait notable également, la collaboration des populations de Toéni a permis de neutraliser plus de 90 terroristes dans la localité. Sans oublier l’opération Goundalgou menée de concert avec le Ghana, le Togo et la Côte d’Ivoire dans le Sud-Ouest du pays et qui a permis d’appréhender 300 présumés terroristes. Ces tempêtes terroristes et ces faits d’armes qui témoignent de la résilience des Burkinabè, nous font dire que la lutte antiterroriste au titre de 2021, a été marquée par des parts d’ombre et des parts de lumière. Tempêtes, résilience et exploits auront ainsi été les maîtres-mots.

Au moment où le soleil de 2021 tend à se coucher, cette équation terroriste reste entière avec des drapeaux terroristes qui flottent dans la commune de Dablo, l’incendie de la gendarmerie de Seytenga dans le Sahel, l’assassinat le 23 décembre du célèbre VDP Soumaïla Ganamé alias Ladji Yoro sur l’axe Ouahigouya-Titao en pleine escorte de commerçants qui se retournaient à Titao. Avec comme bilan de l’attaque terroriste, 41 morts (VDP et commerçants). Ce, après la tuerie, le 9 décembre, de 14 autres camarades VDP de Yoro dans cette province du Lorum suite à une embuscade tendue sur l’axe sus-cité. Il reste donc à espérer qu’après l’arrestation hier 29 décembre du chef terroriste de Djibo et de quelques-uns de ses éléments, l’action conjuguée de tous les Burkinabè, de concert avec le nouveau gouvernement, les VDP et FDS, permette de faire de 2022 qui s’annonce, une année de moins de larmes sur le plan sécuritaire.

Pour la prospérité de tous. Au regard de ce qui précède, le gouvernement Zerbo est alors prévenu : le chantier sécuritaire est titanesque et démêler l’écheveau de l’équation sécuritaire exige plus que du génie. En conséquence, les responsabilités ministérielles tombées récemment (en mi-décembre), avec la formation du gouvernement Zerbo, dans l’escarcelle des uns et des autres, seront loin d’être une sinécure.

C’est sur cette note d’interpellation et d’espoir que je souhaite une heureuse année sécuritaire 2022 à tous les Burkinabè. »

Cbs L’iconoclaste
L’écrivain chroniqueur

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