Depuis 1993, le Burkina Faso a adopté la création des districts sanitaires dans le but d’améliorer les soins de santé primaires au bénéfice des populations. Ces districts sanitaires qui sont chargés de la planification opérationnelle et de la mise en œuvre des programmes de santé, nécessitent le renforcement des capacités des acteurs pour une bonne gestion. C’est ainsi que depuis 1994, les autorités sanitaires organisent des sessions de formation en gestion des districts sanitaires au profit des médecins.

Après la 28e promotion sortie en 2020, la cuvée de 2021 aussi est jugée apte en gestion de districts. Durant 42 jours, ces hommes et femmes de la santé ont été évalués sur 16 modules relatifs à la gestion d’un district sanitaire. Venus de 34 districts sanitaires des treize régions du Burkina, ces médecins ont reçu, par ordre de mérite, les notes de 15,39/20 à 16,82/20.

Le ministre de la santé, Pr Charlemangne Ouédraogo, a félicité les bénéficiaires pour leur détermination

Avec ces performances, il y a de quoi satisfaire le ministre de la santé, de l’hygiène publique et du bien-être, Pr Charlemangne Ouédraogo. D’entrée de jeu, il a félicité et encouragé les impétrants pour leur engagement. Il a, en outre, rendu hommage aux encadreurs pour le "sacrifice" en assurant cette formation, avant de rappeler la nécessité de cette initiative pour le système sanitaire burkinabè. « Le Burkina Faso dispose de 70 districts sanitaires. Mais le manque de ressources humaines compétentes se pose comme le principal problème », a souligné le ministre, ajoutant que cette formation arrive à point nommé au regard de la demande sur le terrain.
Des préoccupations posées par les impétrants

Par la voix de leur porte-parole, Dr Bapouguini Raymond Gbangou, la promotion a traduit sa reconnaissance aux autorités et à l’encadrement. Elle a, à l’occasion, exprimé quelques doléances au ministre. Il s’agit, entre autres, de la gestion de carrières des agents dans les zones à haut défi sécuritaire, de l’insuffisance du temps imparti pour les formations et du problème des outils de travail (tablettes) pour une bonne optimisation de la formation. Dr Raymond Gbangou et ses collègues ont aussi proposé l’instauration de cette discipline (gestion de districts) dans le programme d’enseignement en faculté de médecine avant la sortie des médecins.

Le porte-parole des impétrants, Dr Bapouguini Raymond Gbangou , invite les autorités sanitaires à élargir cette formation au maximum de médecins

Face à ces préoccupations, le ministre s’est voulu rassurant. « Pour les agents qui sont dans les zones à risque, notamment de défi sécuritaire, nous avons donné des instructions pour que leurs dossiers ne subissent pas des lenteurs administratives », a-t-il laissé entendre, répondant que toutes les préoccupations seront prises en compte afin de mettre les agents dans de bonnes conditions de travail. Par la suite, il a invité ces médecins à plus de sacerdoce dans l’exercice de leur métier. « Le Burkina Faso traverse l’un des moments difficiles de son histoire mais nous devons assumer notre responsabilité », a-t-il lancé, expliquant à ses jeunes collègues que leur engagement à apporter des soins aux populations, malgré la crise sécuritaire, est l’expression d’une grande résilience.

Dr Georgette Sanou (à droite) remettant un parchemin

Selon le porte-parole de la 29e promotion, le nom de baptême donné reflète un sentiment de reconnaissance à la combativité d’une femme qui a "tout donné pour la santé". « Elle est un modèle pour nous dans le travail » a-t-il affirmé. Cet honneur à Dr Gergette Sanou intervient à la veille de son départ à la retraite.

La cérémonie de clôture a été marquée par la remise des attestations pour encourager les 35 participants qui ont reçu ces six semaines de formation à Manga, la cité de l’épervier.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net