Le 1er décembre de chaque année est célébrée la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida. Au Burkina Faso, la Société burkinabè de pédiatrie (SOBUPED) la commémore en différé. Elle a organisé, les 16 et 17 décembre 2021, une campagne de dépistage gratuit. Le pays enregistre 2 600 enfants infectés par le VIH/Sida. Il y a un faible dépistage en ce qui concerne les enfants. La SOBUPED a donc appelé les femmes enceintes à faire le test de dépistage afin d’être situées sur leur statut sérologique. Si elles sont infectées, les traitements empêcheront la transmission du virus à l’enfant. Les enfants atteints par la maladie seront automatiquement pris en charge.

La campagne nationale de dépistage a eu lieu dans quinze structures sanitaires à travers les treize régions. A la date du 16 décembre, 1 000 personnes s’étaient fait dépister. L’on dénombre des cas positifs.

Les animateurs de la conférence la presse.

Ils sont quatre à avoir animé cette conférence de presse. Il s’agit de la pédiatre Silvie Ouédraogo ; de la représentante de la SOBUPED, Caroline Yonaba ; du coordonnateur du programme sectoriel santé, de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles, Dr Guiré ; et du représentant de la directrice générale du Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles-de-Gaulle de Ouagadougou, Dénis Compaoré. Selon eux, il est possible d’éradiquer la transmission du VIH /Sida de la mère à l’enfant. La condition étant de se faire dépister et de suivre le traitement. Avec l’avancée de la science, des médicaments ont été conçus pour les enfants ayant la maladie, ils sont moins lourds et sont plus efficaces.

Les journalistes échangeant avec les conférenciers.

Le coronavirus, un frein à la lutte contre le VIH/Sida

La maladie à coronavirus a impacté négativement la lutte contre la propagation du VIH/Sida. L’un des facteurs est le changement de priorités, les regards étant plus portés sur la Covid-19. Ils sont nombreux à n’avoir pas effectué de test de dépistage depuis le début de la pandémie. Les agents n’étaient pas toujours disponibles. Au niveau de la prise en charge des patients, des difficultés ont été rencontrées. Certains molécules du traitement n’étaient pas disponibles non plus. Des parents d’enfants infectés par la maladie ne se sont plus présentés dans les centres de santé.

« La population ne doit pas oublier que le VIH circule toujours ».

Beaucoup de laboratoires ont été sollicités pour effectuer les tests de Covid. Conséquence, il était difficile d’établir un diagnostic chez des enfants de moins de 18 mois, sachant qu’il faut faire recours à des laboratoires biens équipés. Les financements octroyés pour la lutte contre la maladie ont été réduits dans le monde. Pour ne rien arranger, la dégradation de la crise sécuritaire a rendu complexe la présence des équipes dans certaines parties du territoire burkinabè.

Cette campagne de dépistage, organisée par la SOBUPED et ses partenaires, est la troisième du genre. Durant cette conférence de presse, il a été demandé aux hommes de faire plus d’efforts pour se rendre dans les centres de santé afin de faire le test de dépistage. Les femmes y sont plus régulières. La population a été invitée à se faire dépister et à respecter les règles établies dans l’optique d’éviter l’augmentation des cas positifs au Sida.

La presse a été invitée à s’impliquer davantage dans la lutte contre le VIH/Sida.

Surtout, elle ne doit pas oublier que la maladie est toujours d’actualité. En 2021, la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida a été placée sous le thème « Mettre fin aux inégalités, mettre fin au Sida, mettre fin aux pandémies ».

Dans le monde, environ 37 millions de personnes sont touchées par le VIH/Sida. Pour l’heure, aucun vaccin fiable n’a été trouvé.

Samirah Bationo
Lefaso.net