Selon Maria Ressa, les géants du net ont permis « au virus du mensonge d’infecter chacun de nous, nous dressant les uns contre les autres, faisant ressortir nos peurs, notre colère et notre haine, et préparant le terrain pour la montée des dirigeants autoritaires et des dictateurs ».

« Notre plus grand besoin aujourd’hui est de transformer cette haine et cette violence, la boue toxique qui parcourt notre écosystème d’information, privilégiée par les entreprises américaines d’Internet qui gagnent plus d’argent à mesure qu’elles répandent cette haine », a déclaré le Prix Nobel qui estime que ces entreprises « sont fâchées avec les faits, fâchées avec les journalistes (…) Ce qui se passe sur les réseaux sociaux ne reste pas sur les réseaux sociaux. La violence en ligne est une violence authentique », a déclaré celle qui a dû demander à quatre tribunaux la permission d’aller chercher son prix en personne.

Directrice de Rappler, un site d’information très critique envers le pouvoir de Rodrigo Duterte, la journaliste brave depuis des années arrestations, poursuites et menaces. Son site est d’ailleurs visé par plusieurs procédures judiciaires après avoir publié des articles contre la politique du chef de l’Etat, à commencer par sa campagne controversée contre le trafic de drogue.

Maria Ressa est actuellement en liberté conditionnelle. Elle attend son jugement en appel après une condamnation pour diffamation.

Lefaso.net
Crédit Photo : Agence France Presse