LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “La prudence et l’amour ne sont pas faits l’un pour l’autre : à mesure que l’amour croit, la prudence diminue. ” François de La Rochefoucauld

Burkina Faso : Réouverture des frontières terrestres et ferroviaires actée, les chauffeurs s’extériorisent

Publié le mercredi 1er décembre 2021 à 23h05min

PARTAGER :                          
Burkina Faso : Réouverture des frontières terrestres et ferroviaires actée, les chauffeurs s’extériorisent

La crise sanitaire mondiale du coronavirus a mis en alerte tous les pays y compris le Burkina Faso. Par décret n°2021-1248/PRES du 30 novembre 2021 qui abroge celui du n° 2020-0239/PRES du 30 mars 2020, le président du Faso a décidé de la réouverture des frontières terrestres et ferroviaires ce 01 décembre 2021.

Après environ deux ans de fermeture des frontières terrestres et ferroviaires pour raison de coronavirus, l’Etat burkinabè a décidé de les rouvrir. Dans un micro trottoir réalisé ce 1er décembre 2021 dans les gares de Tampouy et de Bendogo (Ouagadougou) par une équipe de la rédaction de lefaso.net, les chauffeurs donnent leurs impressions.

Inoussa Kabré

Inoussa Kabré, chauffeur de bus Burkina-Côte d’Ivoire, gare de Tampouy

« C’était un vrai calvaire pour nous. Nous sommes heureux de la réouverture des frontières. On a garé nos véhicules pendant deux ans et tout le monde (les chauffeurs) a déserté. Les gens étaient obligés de trafiquer pour aller en Côte d’Ivoire à motos au risque de leur vie. La fermeture a beaucoup endommagé qu’arrangé la situation. Même quand ils parlent de la maladie, nous ne la sentons pas, encore moins sentir qu’elle tue des gens. C’est seulement nous qui sommes tués par la maladie à cause de notre inactivité et du manque de moyens de survie. La vraie maladie, c’est manquer de travail et de quoi vivre, se soigner. C’est à Niangoloko qu’il faut aller voir la misère des gens, ce n’est pas la peine ».

Boukari Sawadogo

Boukari Sawadogo, chauffeur de bus Burkina-Côte d’Ivoire, gare de Tampouy

« La réouverture des frontières est une bonne chose mais je ne sais pas si la Côte d’Ivoire est concernée. Si on ne rouvre uniquement que pour le Burkina et on laisse pour la Côte d’Ivoire, ça ne nous arrange pas. Lors de nos voyages, on ne faisait descendre personne à Yendéré, on nous prend chacun 3 000 francs CFA. Dans d’autres localités, c’est deux mille francs CFA. On nous arrêtait au poste et quand on payait la rançon demandée, ils nous laissaient partir".

Bachirou Rabo

Bachirou Rabo, chauffeur de bus Burkina-Côte d’Ivoire, gare de Tampouy

« Il faut qu’ils revoient notre situation. Ça fait deux ans qu’on est assis à ne pas travailler. Nous sommes au chômage et c’est difficile. Pour gagner notre pain dans les voyages internationaux, nous faisons la navette entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. Nous avons beaucoup souffert. Si c’est seulement ici qu’ils ouvrent, il faut qu’ils voient aussi ceux de la Côte d’Ivoire pour ouvrir également pour là-bas parce que c’est entre les deux pays que nous faisons la route. S’ils ouvrent uniquement pour le Burkina, ça ne nous avantage pas car, nous allons plus là-bas qu’eux ils n’entrent ici donc ça nous fatigue plus. Pour protéger les passagers, nous n’avons pas de mesures à prendre à notre niveau. C’est l’Etat qui décide. C’est au niveau des frontières qu’il est plus facile de faire vacciner obligatoirement les passagers sinon ce sera difficile ».

Boukari Kaboré

Boukari Kaboré, chauffeur de bus Burkina-Mali, gare de Bendogo

« Durant la fermeture des frontières, nous avons déscolarisé nos enfants et on ne mangeait pas à notre faim puisqu’on vivait uniquement de ça. Ça faisait vraiment pitié. Nous sommes vraiment heureux de cette réouverture ».

Souleymane Sankara

Souleymane Sankara, chauffeur de bus Burkina-Mali, gare de Bendogo

« L’ouverture des frontières, ça nous aide beaucoup. Je remercie le gouvernement. On se débrouillait pour aller au Mali mais ce n’est pas facile. Ils (les forces de l’ordre aux frontières, ndlr) nous taxent cher parce que la frontière est fermée et nous aussi on force pour passer afin de gagner un peu. A Koloko, à notre frontière qui est là-bas, ils ne nous voient pas comme des hommes. C’est 5 000 francs CFA ou rien. Nous étions plus heureux en rentrant au Mali que sur notre propre territoire. A Bobo-Dioulasso par exemple, ils disent 5 000 francs et quand nous négocions, ils acceptent 3 ou 4 000 francs CFA. Souvent, nous revenons avec le bus en panne et nous n’avons pas d’argent pour réparer parce que tout est resté avec les agents ».

Inocent H. Alloukoutoui (Stagiaire)
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
La gestion des ressources humaines avec Mariam Sanou