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Procès Thomas Sankara et douze autres : « J’ai pris pour argent comptant ce que feu Salif Diallo m’a dit », Gabriel Tamini

Publié le mercredi 1er décembre 2021 à 16h07min

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Procès Thomas Sankara et douze autres : « J’ai pris pour argent comptant ce que feu Salif Diallo m’a dit », Gabriel Tamini

Gabriel Tamini était journaliste à la radio nationale, membre du l’Union communiste burkinabè (UCB) qui était elle aussi membre du Conseil national de la révolution (CNR), au moment des faits. Il était à la barre en tant que témoin pour livrer sa version du drame du 15 octobre 1987, ce mercredi 1er décembre 2021.

"Le 15 octobre 1987, j’étais à mon domicile quand les tirs ont commencé. Je tergiversais entre fuir pour survivre ou rester et prendre le risque d’être pris et tué. Quelques instants après, pendant que j’étais devant ma porte en train de chercher une solution, j’ai vu un véhicule qui venait en trombe et garer devant ma porte. C’était feu Salif Diallo qui était avec un chauffeur", narre-t-il.

Selon lui, c’était une opportunité de prendre la poudre d’escampette avec l’aide de Salif Diallo, qui, précise-t-il, était un ami. Installé à bord du véhicule, sans savoir où on le conduisait, il demande à Salif Diallo ce qui s’est passé ? Ce dernier lui répondit qu’il y a eu des tirs au conseil de l’Entente et que Thomas Sankara est mort.

Feu Salif Diallo le conduisit, poursuit-il, directement chez Blaise Compaoré. Son domicile ressemblait à un camp militaire à leur arrivée, dit-il. Tous les trois chefs de révolution y étaient. (Blaise Compaoré, Henri Zongo et Boukari Jean Baptiste Lingani), ainsi que plusieurs autres militaires.

Après une brève escale chez Blaise Compaoré, ils prirent la direction de la radio nationale où Gabriel Tamini devait aider pour les déclarations parcequ’il connaissait la maison. Il serait resté à la radio jusqu’au lendemain.

J’ai été formellement du Front populaire que plus tard

La parquet militaire est revenu sur ses rapports avec le père de la révolution d’août 1983. Ces rapports n’étaient apparemment pas au beau fixe, selon le procureur militaire. Le témoin ne reconnaît pas avoir eu des embrouilles avec Thomas Sankara en dehors du 4 juillet 1987, confie-t-il, où il (Thomas Sankara) aurait refusé de le saluer après une réunion. Réunion au cours de laquelle, des contradictions sur plusieurs points, auraient été évoquées par son organisation (UCB).

A la question de savoir qui aurait rédigé la déclaration du 15 octobre 1987, le témoin déclare qu’il n’en savait rien. Des témoins ont affirmé l’avoir aperçu à la radio, "kalach" en main. Ça aussi, il le nie. "Votre petit Sankara là, il est mort couché là-bas comme un chien". Ces propos seraient de Gabriel Tamini, indique le procureur militaire en se référant à un témoignage inclus dans le dossier. "Non, je n’ai jamais dit cela", réplique le témoin. "C’est invraisemblable", ajoute-t-il, avant de regretter avoir été le porte-voix du message véhiculé le 15 octobre à la radio nationale. "J’ai pris pour argent comptant ce que Salif Diallo m’a dit. J’ai été formellement membre du Front populaire que bien plus tard et au titre toujours de mon organisation qui est l’UCB", se dédouane-t-il.

Me Ambroise Farama de la partie civile, fait constater que c’est dommage que Gabriel Tamini soit retenu pour être témoin à la barre.

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