LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Agriculture : 7 millions de dollars en faveur du coton Ouest-africain

Publié le jeudi 17 novembre 2005 à 05h21min

PARTAGER :                          

Les Etats-Unis consacreront 7 millions de dollars soit un peu moins de 4 milliards de F CFA à la modernisation du secteur cotonnier de 5 pays de l’Afrique de l’Ouest : Bénin, Burkina, Mali, Sénégal, Tchad. Cette aide vise à encourager un certain nombre de mesures pratiques telles que la réduction de la dégradation des sols et l’introduction de méthodes agricoles adaptées.

Les États-Unis annoncent le lancement d’un programme de modernisation du secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest.

Mesure destinée à répondre aux préoccupations des principaux pays producteurs du coton.

Ouagadougou (Burkina Faso), le 10 novembre 2005 le ministre de l’Agriculture des États-Unis, M. Mike Johanns, et le représentant des États-Unis pour le commerce extérieur, M. Rob Portman, ont annoncé le lancement du Programme de modernisation du secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest (« West Africa Cotton Improvement Program » ou WACIP) destiné au secteur cotonnier du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et du Tchad.

Ce programme se fonde sur une étude réalisée il y a quelques mois par des spécialistes de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et du ministère de l’Agriculture des États-Unis qui ont consulté des spécialistes de ces pays sur les manières d’améliorer la production, la transformation et la commercialisation du coton en Afrique de l’Ouest. Les deux hauts responsables qui ont annoncé ce programme font partie du gouvernement du président des États-Unis, M. George Bush.

« Nous sommes heureux, a dit M. Johanns, d’annoncer l’affectation de 7 millions de dollars, dont 5 millions sont de nouveaux fonds, à l’ouverture des travaux de ce programme. Du fait que ce programme constitue un partenariat entre nos pays, nous avons demandé à l’USAID d’organiser une conférence en Afrique de l’Ouest après la Conférence ministérielle de Hong-kong afin que les pays intéressés puissent contribuer à la mise au point de ce programme. »

Pour sa part, M. Portman a déclaré : « Le Programme de modernisation du secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest est une autre mesure que les États-Unis prennent pour répondre aux besoins des pays africains qui dépendent de la culture du coton. Lorsqu’on le considère avec d’autres mesures telles que l’allégement de la dette, l’aide du Compte du millénaire, les efforts du gouvernement pour mettre fin au programme « Step 2 » et la proposition hardie sur l’agriculture qu’il a soumise dans le cadre des négociations de l’Organisation mondiale du commerce, les États-Unis ont pris des mesures qui peuvent véritablement aider l’Afrique de l’Ouest, notamment ses producteurs de coton. »

Parmi les autres mesures figurent :

En ce qui concerne l’exécution de ce programme, MM. Johanns et Portmann ont aussi annoncé que le Conseil national du coton (« National Cotton Council » ou NCC), qui sera un des grands participants au WACIP, a l’intention de fournir une aide à l’Afrique de l’Ouest pendant la récolte de coton relativement aux mesures recommandées pour la lutte contre les insectes et l’application de la biotechnologie.

Le Programme de modernisation du secteur cotonnier en Afrique de l’Ouest ne représente qu’une partie de l’ensemble des mesures des États-Unis qui aideront ces pays à s’attaquer aux obstacles au développement de leur secteur cotonnier.

- une aide fournie par l’intermédiaire du nouvel organisme de développement, la Société du millénaire « Millenium Challenge Corporation » ou MCC) . La MCC offre l’occasion la plus importante pour de nombreux pays de s’attaquer aux obstacles au développement du secteur cotonnier. Des centaines de millions de dollars iront sous forme de dons à des pays bénéficiaires qui en auront fixé les modalités. À l’heure actuelle, la proposition du Bénin prévoit 300 millions de dollars, celle du Mali 212 millions et celle du Sénégal 255 millions. Mardi, le conseil d’administration de la MCC a décidé que le Burkina Faso remplissait les conditions nécessaires pour négocier un accord avec cet organisme portant sur un programme de développement ;

- l’allégement de la dette prévu par le G8 aura pour effet de réduire de centaines de millions de dollars la dette du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et du Sénégal, ce qui devrait leur laisser des ressources pour le secteur cotonnier ;

- les États-Unis doubleront d’ici à 2010 leur aide destinée à l’Afrique, conformément à l’engagement qu’ils ont pris dans le cadre du G8. Ces pays bénéficieront de cet engagement ;

- une nouvelle initiative en faveur de la compétitivité de l’Afrique dans le monde, dont la dotation sera de 200 millions de dollars pour une période de cinq ans, est en cours d’élaboration. Elle contribuera à améliorer la compétitivité et à stimuler les échanges commerciaux aux niveaux régional et international. Elle sera mise au point avec l’aide de nos homologues africains et permettra à un certain nombre de pays de diversifier leurs exportations et de supprimer de grands obstacles à l’accélération de leur croissance économique. Certaines de ces réformes devraient avoir des effets avantageux pour toute une variété de secteurs, dont l’agriculture et le secteur cotonnier ;

- l’USAID consacrera 200 millions de dollars par an au cours des cinq prochaines années pour financer le Programme général de développement agricole en Afrique, dans le cadre duquel des chefs d’État africains sont convenus de faire en sorte que le taux de croissance de leur secteur agricole atteigne 6% par an et qu’il se maintienne à ce niveau ;

- grâce à l’aide du Conseil national du coton et de l’USAID, des entomologistes de l’Afrique de l’Ouest ont reçu à l’université de Tuskegee une formation relative aux problèmes causés par les insectes qui s’attaquent au coton en Afrique ainsi qu’aux mesures de lutte antiparasitaire intégrée ;

- le ministère de l’agriculture a récemment financé des programmes de classification du coton et d’aménagement des sols ;

- l’Agence des États-Unis pour le commerce et le développement a accordé à l’Afrique de l’Ouest une aide financière relative à l’intégration du secteur agro-alimentaire et des transports.

L’annonce du nouveau programme a eu lieu lors du voyage au Burkina Faso de MM. Portman et Johanns, qui se sont réunis avec les ministres du Commerce et de l’Agriculture des cinq pays producteurs de coton afin de s’informer de leurs préoccupations, de faire part de la proposition des États-Unis en matière d’agriculture et d’envisager les moyens de renforcer les capacités en matière de commerce. Le WACIP fait suite aux demandes exprimées lors de réunions de l’Organisation mondiale du commerce relatives au coton.

La délégation américaine composée de représentants du ministère de l’Agriculture, du département d’État, de l’USAID et du Conseil national du coton qui s’est rendue au Mali a collaboré avec des représentants des pays de l’Afrique de l’Ouest pour réaliser une étude en profondeur du secteur cotonnier des pays africains, notamment du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et du Tchad. Conformément aux résultats de cette étude, le WACIP portera sur 7 domaines :

1) réduire la dégradation des sols et mieux faire connaître les bonnes pratiques dans le secteur agricole,

2) renforcer les organismes agricoles du secteur privé,

3) mettre en place un programme régional de formation à l’intention des égreneurs de l’Afrique de l’Ouest,

4) améliorer la qualité du coton C-4 au moyen d’une meilleure classification

du coton-graine et du coton-fibre,

5) améliorer les rapports entre les instituts de recherche agronomique des Etats-Unis et ceux de l’Afrique de l’Ouest ans le domaine du coton.

6) créer un climat plus propice aux biotechnologies agricoles,

7) réformer la politique et les institutions.

Ministère de l’Agriculture,
des Etats-Unis d’Amérique

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2005 à 12:21, par SIMSON En réponse à : > Agriculture : 7 millions de dollars en faveur du coton Ouest-africain

    La politique américaine quant à l’amélioration du secteur cotonnier de l’Afrique de l’Ouest semble vraiment louable. Elle l’est en ce qu’elle se préoccupe de son développement. Seulement n’y a-t-il pas des questions à se poser avant de se jeter pieds et mains liés dans une telle politique qui, au lieu de consulter les Africains sur leurs besoins - d’ailleurs connus par tous, établit un catalogue de solutions plus ou moins attrayantes. L’on sait de par l’expérience du passé, avec les Programmes d’Ajustements Structurels, à quoi peuvent conduire ces solutions miracles apportées aux pays sous-développés par ces "éclairés". Il y a donc lieu de les prendre avec des pincettes.

    En outre, une question est à se poser. L’on sait qu’en matière de Relations Internationales ce qui compte c’est l’intérêt du pays. Aucun Etat n’est altruiste au point de s’oublier dans des dons à un pays. En d’autres termes, chacun lutte d’abord pour ses intérêts et non celui des autres. Seulement pour faire avaler sa politique , l’on passe par l’argumentaire de "l’enfant de choeur". Nos Etats de doivent pas se laisser prendre à ce jeu. Ils se doivent de se poser cette question qui doit être une question classique dans les rapports internationaux : "qu’est-ce que l’autre gagne en me faisant ça ?" Alors, que gagnent les Etats-Unis en "aidant" les pays d’Afrique occidentale ? Seulement l’annihilation de leurs démarches pour la suppression de s subventions ? Possible !

    Et si l’introduction des Biotechnologies - si avantageuse pour nos pays !- mais créatrice d’une hyperdépendance en matière de graine cotonnière visait finalement à enterrer la filière coton dans ces pays ? Car nul plus que les Etats-Unis ne sait que les solutions actuellement proposées vont avoir de terribles rétentissements par la suite et que comme dans toute négociation mal conclue les pays lésés reviendront toujours plus déterminés et plus exigeants. La prudence reste donc de mise dans les rapports avec les Etats-Unis qui ont plus d’une corde à leur arc.

    coulbsimon@yahoo.fr

  • Le 17 novembre 2005 à 15:15, par Nogo En réponse à : > Agriculture : 7 millions de dollars en faveur du coton Ouest-africain

    Le problème est déplacé. Les cotonculteurs africains ne se plaignent d’un secteur peu développé mais plutôt des subventions américaines qui font chuter le prix du coton. Développer le secteur est simplement impossible dans ces conditions car accroître la production baissera davantage le prix jusqu’à atteindre un seuil de non rentabilité, ce qui stopera net son développement dans les pays pauvres qui n’ont pas les moyens de subventionner leurs agriculteurs.
    Si le prix du coton montait, nous n’aurions pas besoin d’une aide des Etas Unis pour convaincre les agricuteurs de s’acheter des tracteurs et autres moyens modernes. J’espère que les africains se montreront une fois au moins déterminés et intelligents pour réfuser cette aide et reclamer leurs droits qui dépassent de loin ces misérables 7 millions de $.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)