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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Blaise Compaoré détenait l’essentiel du pouvoir sécuritaire, selon Ousseni Compaoré

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Publié le mercredi 24 novembre 2021 à 15h50min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Blaise Compaoré détenait l’essentiel du pouvoir sécuritaire, selon Ousseni Compaoré

Commandant de la gendarmerie au moment des évènements du 15 octobre 1987, Ousseni Compaoré passe ce 24 novembre 2021 devant le tribunal militaire, en qualité de témoin. Nommé quelques temps après les évènements du 04 aout 1984, il a, après sa prise de fonction, essayé de faire le point des organes sécuritaires. C’est ainsi qu’il a pu constater qu’il y avait beaucoup d’organes sécuritaires. Cependant, l’organisation de ces différents organes de sécurité ne suivait pas la norme, selon le témoin.

"La rumeur qui disait que c’est Blaise Compaoré qui a fait le putsch et installé Sankara s’est amplifiée et a gangrèné l’organe politique. L’organisation des services de sécurité ne fonctionnait pas normalement. C’est Blaise qui avait l’essentiel et la réalité du pouvoir sécuritaire, parce qu’il était commandant du Centre national d’entraînement Commando (CNEC) et de la première région militaire".

Blaise Compaoré était donc celui qui avait les moyens de perpétrer un coup de force pour récupérer le pouvoir, car il commandait même le corps qui assurait la sécurité du président Sankara. C’est pourquoi, quelques jours avant les évènements du 15 octobre 1987, Ousseni Compaoré dit etre allé rencontrer Blasise Compaoré, pour lui demander de régler les tensions entre lui et Thomas Sankara par voie politique car si le sang coulait, personne n’en sortirait gagnant. Blaise Compaoré a semblé etre réceptif à sa démarche, mais les évènements dramatiques du 15 octobre 1987 sont tout de même arrivés.

Répondant à une question du parquet, qui voulait savoir s’il était possible d’arreter Sankara au lieu de le tuer, l’ancien ministre de la sécurité soutient qu’il était difficile d’imaginer quelqu’un aller arreter Thomas Sankara et le mettre en prison. La réaction populaire était inévitable. C’est pourquoi la seule issue pour prendre le pouvoir, était son élimination physique. Et cela, même le père de la révolution le savait puisqu’il disait que si Blaise Compaoré voulait faire un coup d’état c’était imparable.

" Il n’y a pas eu de surprise. Quand on regarde le déroulement des faits, il n’y a pas de doute que tout a été préparé. Tellement bien préparé qu’il n’ y avait pas d’issue. La boucle était bouclée et l’appareil sécuritaire verrouillé. Le piège s’était refermé sur le président Sankara et sur tous ceux que l’on pensait proches de lui", a-t-il précisé.

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