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Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

Publié le mercredi 17 novembre 2021 à 09h25min

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Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

La journée d’audience de ce mardi 16 novembre 2021, première journée de passage des témoins, a été aussi caractérisée par le dévoilement de certaines facettes de la Révolution démocratique et populaire (dont le Conseil national de la révolution était l’organe de direction).

Avec le colonel-major à la retraite, Daouda Traoré, l’on a appris par exemple que les maîtresses et la polygamie étaient mal gobées par Thomas Sankara. "Il ne transigeait pas, quand il s’agissait de morale révolutionnaire. Il estimait par exemple qu’un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse, qu’il ne devait pas avoir deux femmes", renseigne Daouda Traoré avant de dévoiler plus loin avec une dose d’humour : "Une fois, il a tenu ce discours, moi-même j’ai eu peur ; parce que Lingani quand même en avait deux". Lingani (Jean-Baptiste) était le Commandant en chef du Haut commandement des forces armées populaires et Ministre de la Défense et des anciens combattants.

Toujours avec M. Traoré, l’on apprendra également, décrivant l’ambiance conviviale qui régnait, que lorsque le groupe se retrouvait à son domicile pour manger, Thomas Sankara et Blaise Compaoré, assiettes en mains, se pourchassaient parfois dans la maison pour du chocolat ou des galettes.

L’ancien directeur de la Délégation du peuple au logement a aussi fait savoir que sous la révolution, même quand le gouvernement était dissout, il y avait ceux-là qu’on appelait "Coordonnateurs du Faso". Ils étaient chargés, avec les secrétaires généraux des ministères, d’assurer les affaires courantes avant la formation d’un nouveau gouvernement. Ces "Coordonnateurs du Faso" étaient constitués des leaders de la révolution (Thomas Sankara, Blaise Compaoré, Jean-Baptiste Lingani et Henri Zongo).

De son témoignage, il est apparu que la révolution était vraiment un sacrifice. "La révolution se paie, ce n’est pas tout le monde qui acceptait ça", se résume Daouda Traoré. Il raconte s’être rendu un matin au domicile du commandant en chef de l’armée, Lingani Jean-Baptiste, d’où il l’a trouvé avec son véhicule en panne. Son chauffeur vient lui dire qu’il a retrouvé la pièce à la casse et qu’elle coûtait 35 000 Francs. Lingani fouille ses poches et finit par dire au chauffeur de laisser tomber, après. L’hôte s’est dit heurté que le patron de toute l’armée se trouve dans cette "galère". Il manifeste son sentiment à l’intéressé, Lingani, qui lui répond que c’est cela la révolution.

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2021 à 09:33, par Ed51 En réponse à : Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

    Ce n’est pas le procès de Sankara qu’il faut faire, mais bien celui de ses assassins.
    Il ne s’agit pas de chercher des excuses sous prétexte qu’il n’était pas parfait.
    Chacun s’arrange avec son comportement et on n’y peut rien.
    C’est l’histoire et les femmes qui diront un jour ce qui est acceptable. Pour l’instant, c’est trop tôt et ce n’est pas le sujet.

  • Le 17 novembre 2021 à 10:11, par quelle histoire En réponse à : Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

    RIP au PF et ses compagnons d’infortune du 15/10/1987

    Il ya des choses intéressantes sur d’autres plans dans ce récit.

    Je suis surpris d’apprendre que les dirigeants du CNR pouvaient en privé se pourchasser entre eux pour du "chocolat". Alors que dans le discours servi au peuple on nous disait de consommer ce que nous produisons et vivre avec les masses ( pour lesquels le chocolat produit bourgeois par excellence était inconnu). C’est comme ça aujourd’hui en 2021 je croise des gens qui étaient des révolutionnaires convaincus qui nous ont appris à l’université à fustiger le capitalisme exploitant les masses , la bourgeoisie compradore , etc.. Aujourd’hui certains de ces gens roulent dans des V8 , ont des immeubles de rapport à Ouaga 2000 , et vivent dans un luxe insultant , font des "deals" et sont prêts à corrompre !
    Ces gens sont légions qui induit des gens en erreur

    • Le 17 novembre 2021 à 11:58, par La meme En réponse à : Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

      Quelle histoire, on peut comprendre ta réaction. Mais il faut aussi te dire que c’est justement parce qu’il n’y en avait pas que des dirigeants pouvaient se pourchasser pour du chocolat. Tu penses qu’avec nos démocrates qui achètent pour cinq cents mille francs de piment pour battre campagne, on se pourchasserait pour un peu de chocolat ?

      • Le 17 novembre 2021 à 14:30, par Principe Ouedraogo En réponse à : Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

        C’est une question de principe. Ce n’ est pas une question de quantite. Ils ne devaient meme pas manger du chocolat, eux qui interdisaient au bas peuple de manger de la banane plantin et meme de l’ attieke. Trop de tartuffes dans ce bas- monde. Je ne crois plus a l’ homme. Je vis ma vie, pointbarre. Sous la meme revolution ona vu l’ argent de la DPL etre gere comme le vendeur de tabac gere son gain. Vous croyez qu’ on est des idiots ? Tou se sait dans le pays de savane. Des gens ont commande des salons luxueux de Paris sous cette meme revolution. Faut pas nous prendre pour des enfants, Daouda. On se sait.

  • Le 17 novembre 2021 à 12:43, par fier En réponse à : Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

    quelle histoire on toujours dit de faire ce que je te dis de faire et non de faire ce que je fais. Sankara n’étant pas un sain, il est humain comme moi et toi. ce chocolat n’est pas mauvais pour la santé ? donc tu veux dire que Sankara interdisait aussi les produits pharmaceutiques puisque ce n’est pas fabriqué au Faso. Il devrait aussi faire toutes ses courses à pieds puisque les véhicules qu’il utilisait n’étaient pas aussi fabriqués au Faso. soit réaliste un homme à toujours eu des besoins mais il donnait l’exemple pour que tous le peuple ne se contente à manger et à boire en européen. on peut ne pas aimer la France mais on peut aimer un Français. il y a aujourd’hui des leader qui se saoulent dans les liqueurs et c’est connu de tous. mais est-ce que tu savais que le chocolat étais la chose rare dans le menu du président Sankara ? Quand on mange un aliment fréquemment on ne se donne pas la peine se se pourchasser pour avoir sa petite part. Soit un peut réfléchi mon cher quelle histoire. Sankara c’est l’exemple à suivre car il en donne vraiment.

  • Le 17 novembre 2021 à 14:40, par Marius Kabor En réponse à : Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

    Donc comme ca, les 4 leaders de la revolution plus Pierre Ouedraogo le CDR, aucun n’ avait pas de copine en plus de leurs femmes, quoi ? Quand c’ est trop beau pour etre vrai, c’ est certainement faux. Depuis quand Karl Marx a dit qu’ un revolutionnaire n’ avait plus de testosterone ? L’ homme reste ce qu’ il est surtout en matiere de libido. Faut pas nous faire dormir debout. Sankara etait un homme exceptionnel mais il etait testicule comme tout le monde.

  • Le 19 novembre 2021 à 02:11, par Gosié En réponse à : Conseil national de la Révolution : « Un révolutionnaire ne doit pas avoir une maîtresse », exhortait Thomas Sankara

    A Quelle Histoire et Principe Ouedraogo
    Il faut placer chaque fait dans son contexte. L’interdiction de la banane et de l’attieké faisait suite au refus de la Côte d’Ivoire (CI) d’acheter la viande burkinabè mais en importe depuis le Brésil et l’Europe. C’était juste une question de réciprocité. Il s’agissait d’amener la CI à prioriser les échanges au sein de la CEAO. Donc du "consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons" à l’échelle sous régionale. C’est tout.

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