Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Après sa version des faits, le colonel major à la retraite Daouda Traoré est revenu sur son dernier contact avec Thomas Sankara, à la demande des avocats de la partie civile.
Prenant la parole, le témoin affirme que son dernier entretien avec le président du Conseil national de la révolution (CNR) datait du 11 octobre 1987.
Il précise que ce jour-là, il a été appelé au téléphone par le président Thomas Sankara, plus tôt dans la matinée.
"Allô, c’est Daouda ?"
"Oui, camarade président", lui répond le colonel major Daouda Traoré.
"Comment ça se passe à Gaoua", relance-t-il ?
"J’ai été prendre contact et je dois prendre service le 15 octobre", lui dis-je
"Ah bon ?" il s’exclama, comme s’il était soulagé. "Pas de souci. C’est bien ce que tu as fait", poursuit-il. "Reste tranquille. Dans quatre mois, je te rappelle à Ouagadougou". C’était la dernière fois que je parlais avec le président Thomas Sankara.
Revenant sur le prétendu "complot de 20 heures" à la demande de Me Prosper Farama, le témoin reste formel. "Absolument pas. C’était ridicule de dire cela. La rencontre qui devait se tenir, l’ordre du jour était connu. C’était des histoires et je suis formel" ajoute-t-il avec force.
Si c’était par intérêt, je choisirais le camp de Blaise Compaoré
"Vous étiez proche de quel camp ?", demande l’avocat de la partie civile ? A cette question, le témoin répond sans ambages en ces termes : "Si c’était par intérêt, je choisirais le camp de Blaise Compaoré. Parce qu’il avait le temps. Il passait voir les gens à leurs domiciles. Il était socialement plus impliqué que Thomas Sankara", explique-t-il.
Mais il précise tout de même qu’il était du camp de Thomas Sankara par idéalisme et la conviction qu’il était sur la bonne voie même si chez lui, c’était la rigueur. "Blaise Compaoré se servait des frustrations et des mécontentements pour rallier les gens à sa cause", déduit-il.
Jean Pierre Palm et le général Diendéré rappelés à la barre
Au cours de son témoignage, le colonel major Daouda Traoré avait affirmé qu’il a été libéré, après six mois de détention au conseil de l’Entente, par le colonel major Jean Pierre Palm.
Ce dernier a été appelé à la barre pour confirmer ou infirmer cela.
"Sa mémoire lui joue des tours. Ce n’était pas moi" réfute l’accusé et d’ajouter : "Je n’ai pas mis pied au conseil de l’Entente. J’ai de bons rapports avec mon jeune frère Daouda, mais je pense qu’il se trompe".
"Je me rappelle très bien de ce qui s’est passé ce jour et je suis très formel", réplique le témoin.
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 16 novembre 2021 à 16:44, par Deafnot En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Ne voyez-vous pas un lien entre ces attaques et le procès en cours ? Peuple du Burkina, ouvrez les yeux mais soyons perseverants
2. Le 16 novembre 2021 à 16:55, par le pharaon En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
décidemment, c’est à Gaoua ou fada que ce monsieur avait été affecté ? les haines sont tenaces 34 ans après !!! tout ce beau monde a un camp et les vaincus d’hier feront tout pour avoir leur revanche. c’est naturel, du courage messieurs les juges.
3. Le 16 novembre 2021 à 18:09, par un passant En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Peut-être que le complot n’existait pas, mais mettons-nous un moment à la place de Blaise Compaore et ses partisans au tour de cette période. Il y a quelques semaines un ancien militaire (proche de Sankara) a déclaré qu’ils avaient mis Blaise Compaore sur écoute à l’insu du Président Sankara. Ils avaient sans doute leurs raisons, mais dans un régime d’exception et militaire, si l’on met le Numéro 2 (qui a aussi ses sympathisants) sur écoute, deux choses risquent d’arriver. D’abord, il y a de fortes chances qu’il sache qu’il est sur écoute. Ensuite, lui et ses partisans vont croire à un complot... et surtout, si vous étiez Blaise Compaore ou un de ses partisans vous alliez croire logiquement que l’ordre de la mise sur écoute est venu du PF. Il est difficile de savoir comment et quand les problèmes ont commencé, mais a un certain moment le comportement des proches au tour de Sankara et de Compaore ont ôté toute issue raisonnable à la situation.
Le 17 novembre 2021 à 19:42, par Tembi En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Oui, en plus Gilbert Guinguré a dit que Sgué était allé dans l’après-midi du 15 percevoir de l’armement à Kamboinsin.
4. Le 16 novembre 2021 à 18:47, par Le russe En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Je suis déçu du colonel major jean Pierre palm. Dit la vérité ,tu as peut de diendiere pourquoi ? Tu as failli être tué dans l’affaire des lengani et Henri zongo, rappelle toi bien, c’est l’occasion pour toi de tout cracher et avoir la conscience tranquille
5. Le 17 novembre 2021 à 01:40, par Pindare En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Ne vous souciez pas. Quand Lumumba a été arrêté pour être exécuté par Mubutou il a dit ceci : ’’ S’il croît qu’en me tuant que je suis perdant l’histoire nous le dira. Pareil aussi pour Sankara.
6. Le 17 novembre 2021 à 08:53, par Omar Dao En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
@un passant
Vous avez effectivement raison, ces suspicions et comportements allaient sûrement mal se terminer, c’est à dire une dislocation du CNR. Ce que je ne comprends pas c’est le carnage et cette dénégation de l’œuvre de Sankara après sa mort.
7. Le 17 novembre 2021 à 18:33, par Sheikhy En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Un vrai carnage. Dans tout ça, on voit qu’on a perdu plein d’hommes valeureux à cause du trio Blaise Golf et Hyacinthe. Ceux qui demandent la libération de Golf ont peut-être raison. Il va faire zigouiller tout ce qui ressemble de près ou de loin à un terroriste. La stratégie de l’extrême et de la neutralisation systématique. Sauf que en disant qu’il est prêt à aller au front, je cherche, mais je ne vois pas.
8. Le 17 novembre 2021 à 20:15, par LeBon En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Même si Sankara préparait un coup à 20h, tu crois que c’est toi qu’il va informer ?
D’ailleurs pourquoi il t’avait affecté à Fada ou Gaoua ? et pourquoi te promettre de te ramener à Ouaga dans les quatre mois suivants ? Il s’agissait apparemment d’une sanction.
La description que le colonel fait de son entretien téléphonique avec Sankara montre qu’il ne pouvait pas être dans les confidences, mieux ça semble plutôt à un relevé de position d’un élément présumé favorable au camp de Blaise.
le comportement de Blaise également à son égard, le faire gardé par deux éléments du CNEC après le 15 octobre, le mettre en résidence surveiller avec Pierre Ouedraogo montre qu’il lui était proche avant le 15 octobre, si non il l’aurait laisser partir à Fada.
D’ailleurs, moi je ne crois pas qu’il devait être assassiné à Fada. Je pense plutôt que cette affectation était une sanction et Blaise voulait en profiter pour le rallier à sa cause en annulant son affectation. Le colonel lui-même déclare que Blaise profitait des mécontentements des gens pour les rallier à sa cause.
J’ai peur que l’on sorte de ce procès encore plus embrouiller.
Le 17 novembre 2021 à 20:45, par Burkinbila En réponse à : Procès Thomas Sankara et douze autres : « Le complot de 20h c’était des histoires, je suis formel », lance le témoin Daouda Traoré
Si tu etais dans la salle pendant quil donnait son long temoignage tu aurais compris que c’etait limpide et sensé. Tu vois pas qu’on donne son temoignage par sequence ? Reflechis un peu.