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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Selon Gilbert Diendéré, le procureur militaire « ne maîtrise pas la chose militaire »

Publié le jeudi 11 novembre 2021 à 11h55min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Selon Gilbert Diendéré, le procureur militaire « ne maîtrise pas la chose militaire »

A la reprise de l’audience, ce jeudi 11 novembre 2021, le procureur militaire, Pascaline Zoungrana a fait des observations sur l’étendue de l’autorité qu’avait Gilbert Diendéré, alors qu’il était chef de corps adjoint du centre national d’entraînement commando (CNEC). « Les hommes qu’ils a convoqués à la réunion, pour éviter tout grabuge entre les sécurités rapprochées de Thomas Sankara et Blaise Compaoré, sont ses hommes. Il a pris l’initiative d’organiser cette réunion parce qu’il avait le pouvoir de le faire. Il était le chef de corps adjoint sur papier mais dans les faits il était le véritable chef car Blaise Compaoré qui était ministre de la Justice n’était pas toujours disponible ».

Cette observation du procureur militaire a amené le président du tribunal à poser une question à la partie poursuivante. « Est-ce que le chef de corps du centre national d’entraînement commando (CNEC) et son adjoint dans l’armée ont les mêmes attributions ? »

« Ils ont les mêmes attributions. Le chef de corps peut donner des instructions à son adjoint qui a l’absence de son chef peut prendre des décisions et lui rendre compte (…) Le général Gilbert Diendéré a pris des décisions en tant que chef de corps. Il a sauté son chef Blaise Compaoré pour rendre compte au commandant Boukari Lingani. Il était le chef de corps du CNEC de fait », a déclaré le procureur militaire, avec quelques hésitations.

Ses réponses faisaient sourire le général Gilbert Diendéré. « Je voudrais lui dire de retourner à ses documents. Elle ne maîtrise pas la chose militaire. Si le chef de corps et le chef de corps adjoint voulaient dire la même chose, l’un n’allait pas exister », a déclaré l’accusé en parlant du procureur militaire.

Pour être plus explicite, le général Diendéré a rappelé à l’assistance la formule consacrée prononcée lors des cérémonies de passation de commandement. « Officiers, sous-officiers, militaires du rang, vous reconnaîtrez désormais pour chef, le colonel X ici présent et vous lui obéirez en tout temps, pour ce qu’il vous commandera pour le bien du service, l’exécution des règlements militaires, l’observation des lois et le succès des armes du Burkina ».

Selon le général Diendéré, seul le commandant de corps a droit à cette cérémonie. Son adjoint lui n’a pas droit à cela. « Il n’y a pas deux capitaines dans un bateau. L’adjoint supplée le chef de corps en cas d’absence ou d’indisponibilité. Mais tant que le chef de corps est joignable, l’adjoint ne peut prendre de décision sans lui rendre compte. Vous êtes complètement à côté de la plaque. J’ai exercé les fonctions de chef de corps adjoint puis de chef de corps, je sais de quoi je parle. », a lancé le général Diendéré au procureur militaire.

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