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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Gilbert Diendéré ne reconnaît que les morts, selon Me Guy Hervé Kam

Publié le mercredi 10 novembre 2021 à 16h12min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Gilbert Diendéré ne reconnaît que les morts, selon Me Guy Hervé Kam

En début de matinée, le général Gilbert Diendéré, sur question de l’avocat Olivier Badolo, avait livré des détails de la mort de certains soldats dont Arzouma Ouédraogo dit « Otis », après les événements du 15 octobre 1987. Il avait déclaré que Otis est mort sur la route de Gaoua. « Il y avait été affecté pour question d’indiscipline. Et il devait être escorté à Gaoua. Lors de son escorte, il a tenté de s’évader et il a reçu une balle. », avait raconté le général Diendéré.

Pourquoi fallait-il l’escorter ? Demande Me Guy Hervé Kam de la partie civile. Et l’accusé de répondre « Il a été sanctionné et devait être emprisonné à Gaoua ». Et Me Kam de relancer « Pourquoi n’a-t-il pas purgé sa peine à Ouagadougou ? » « Parce que c’est la décision qui a été prise », a répondu le général Diendéré.

Selon Me Guy Hervé Kam, en temps normal un prisonnier doit purger sa peine avant son affectation. Et à l’en croire, l’escorte du soldat Arzouma Ouédraogo devait servir à l’éliminer.
« Ceux qui ont été affectés à la basse besogne ont été éliminés », pense l’avocat de la partie civile.

En désaccord avec cette observation de l’avocat, Gilbert Diendéré dira au tribunal qu’en 2016, deux éléments du régiment de sécurité présidentielle avaient été appréhendés et devaient être transférés à la gendarmerie de Pô. « Au niveau du pont Nazinon, il semble que ces deux militaires ont tenté de s’évader et ont été abattus. Je crois que le dossier est même en instruction au tribunal militaire », a déclaré l’accusé avant que le président du tribunal, Urbain Méda, ne rappelle à Me Kam qu’il ne s’agit pas ici du procès de Otis.

Qu’à cela ne tienne, l’avocat de la partie civile a fait observer que le général Diendéré ne voit et ne reconnaît que les morts puisqu’une fois revenu au conseil de l’Entente, il dit n’avoir reconnu qu’Arzouma Ouédraogo dit « Otis » et Nabié N’Soni, parmi les militaires qui étaient au conseil. Pourtant ces deux soldats ne sont plus de ce monde. « Toutes les personnes vivantes, il dit ne les avoir pas vues ou ne les avoir pas reconnues. Il n’a parlé qu’aux morts », a déclaré Me Kam.

Et le général Gilbert Diendéré de faire remarquer aussi que selon plusieurs témoignages Laurent Ilboudo et Drissa Sow, tous deux responsables de la sécurité de Thomas Sankara étaient sur les lieux du drame mais n’ont pas été tués. Pour lui, il s’agit de témoins privilégiés dont les témoignages sont vivement attendus à la barre.

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