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Procès Sankara et compagnons : « J’ai la conscience tranquille », déclare l’accusé Nabonsseouindé Ouédraogo

Publié le mardi 2 novembre 2021 à 14h49min

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Procès Sankara et compagnons : « J’ai la conscience tranquille », déclare l’accusé Nabonsseouindé Ouédraogo

L’interrogatoire de l’accusé Nabonsseouindé Ouédraogo s’est achevé au cours de la journée de ce mardi 2 novembre 2021, avec notamment les questions de la partie civile, du Parquet et la réaction de la défense.

"Nous pensions qu’avec son passage, et après les deux premiers, nous allions être plus éclairés. Malheureusement, nous sommes encore plus confus, perdus ; parce que ses déclarations sont contradictoires les unes que les autres", s’est résolu le procureur militaire.

Il relève que ses déclarations devant le juge d’instruction et celles devant le tribunal sont "diamétralement" opposées.

Me Mamadou Sombié, lui, a enchaîné des questions à décharge de son client, Nabonsseouindé Ouédraogo. Il s’est agi de savoir si ce dernier était informé d’une quelconque tension entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara ou encore, était-il au courant d’une réunion au secrétariat général, etc. L’accusé répond par la négative à toutes ces questions.

"Mon regret, c’est que certains ne soient pas là pour répondre de certains faits..."

Après le coup d’État, avez-vous bénéficié de privilèges (argent, biens matériels, promotion professionnelle...), demande Me Sombié. "Rien. C’était mon salaire seulement que j’utilisais. Pour même avoir une moto de 132 000 Francs, il fallait contracter un prêt de trois ans", répond Nabonsseouindé Ouédraogo.

L’avocat "fait donc constater" par le tribunal que ceux qui ont bénéficié du coup d’État étaient à l’aise, à l’image de Hyacinthe Kafando.

Donc, vous avez la conscience tranquille, relance Me Sombié. "Oui, j’ai la conscience tranquille", dit l’accusé. Celui-ci apprend plus loin qu’après le 15 octobre 1987, il a continué à être de la sécurité rapprochée de Blaise Compaoré avant de subir une sanction en 1996. Cette sanction le conduit à Dori, où il est enfermé pendant six mois (sanction disciplinaire, annonce-t-il). Il revient à Ouagadougou en 2002 pour prendre service au Prytanée militaire du Kadiogo (PMK), d’où il sera admis à la retraite en 2006.

Quel est votre regret dans ce dossier, interroge Me Sombié en guise de conclusion.

"Mon regret, ce sont les autres qui ne sont pas là pour répondre de certains faits. Deux sont décédés (parlant de ceux qui étaient de garde ce jour avec lui, nldr) et la personne qui était censée venir parler, c’est Hyacinthe Kafando. S’il était là, peut-être que j’allais être simple témoin. Il n’est pas là, voilà que je suis à la barre en train de m’expliquer", se lâche Nabonsseouindé Ouédraogo.

Ce qui fait dire à l’avocat que l’État aurait pu, dès 2015, prendre toutes les dispositions pour mettre Hyacinthe Kafando sur écoute et faire en sorte qu’il comparaisse. Au lieu de cela, c’est plutôt une "haute autorité" qui l’a aidé à quitter le pays.

O.L.
Lefaso.net

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