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Présidentielle 2005 : Le Fasocrate, prêt à toutes les éventualités

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 08h27min

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C’est à 9h 40 mn, que le détenteur de la carte n°03936514 a glissé son bulletin dans l’urne du bureau de vote n°23 au sein du lycée Saint-Viateur au secteur 28. Réveillé plus tard que d’habitude (à 7 heures plutôt qu’à 6 heures), le Fasocrate Gilbert Bouda a pris à la hâte une soupe de poulet tout en oubliant de prendre son verre de thé qui, pour lui, est un remontant sûr.

Après une visite dans quelques bureaux de vote de la capitale, le présidentiable se sentait un peu fatigué autour de 12 heures alors que le chemin était encore long. Un verre de thé au citron dans le jardin municipal du secteur 18 lui a donné le tonus nécessaire pour rallier successivement les villages de Tanghin-Dassouri, Tâosgho, Yaoghin et Vipaalgo.

Dans les différents bureaux de ces localités, le plus jeune des candidats a vérifié, entre autres, la disponibilité du matériel de vote, la sécurité, l’affluence des électeurs et la présence des délégués de l’opposition. Partout où il a été, Gilbert Bouda n’a constaté aucune irrégularité, ce qui lui a fait dire que le scrutin se déroule bien. Habillé en tenue traditionnelle, le Fasocrate dit avoir pressenti une journée réussie à son réveil. Comme pour implorer la grâce de Dieu pour cette journée électorale, il a tendu son aumône à un indigène qui quémandait sa pitance au feux tricolores près de la présidence du Faso.

Selon lui, il répond en général à la première sollicitation de sa journée autant qu’il peut. Cette bonne humeur au réveil s’est poursuivie tout au long de la journée surtout que les nouvelles de Kaya, Ouahigouya et de son fief dans l’Oubritenga étaient, semble-t-il, bonnes.

Pour le Fasocrate, l’issue du scrutin ne l’angoisse guère :"Je suis, dit-il, prêt à toutes les éventualités. Dès aujourd’hui je suis d’une part prêt à diriger le pays avec les valeurs de la Fasocratie, d’autre part je n’ai pas peur de perdre cette élection ; dans tous les cas, j’accepte la volonté du peuple, qui à ses raisons" .

A la question de savoir comment il expliquerait cette dernière hypothèse il dit pouvoir avancer trois raisons : la disproportion des moyens de campagne, l’incompréhension par le peuple de la nouvelle doctrine qu’est la "Fasocratie", et son inexpérience dans une telle compétition.

Etes-vous prêt à accepter un poste ministériel dans un gouvernement dirigé par le président sortant ? Le plus jeune candidat est resté flou dans sa réponse à cette question. Selon lui, diriger un département ministériel peut faire acquérir de l’expérience au jeune politique qu’il est, mais il s’est dit frileux à l’éventualité de s’embourber dans l’oubli de sa "Fasocratie". A l’épreuve des faits, Gilbert Bouda s’est ravisé : "Une campagne se prépare pendant des années, il est difficile de la réussir en l’espace de quelques semaines".

A l’en croire, il n’a pas pu réunir 1/20e de son budget prévisionnel, estimé au début de la campagne à 260 millions, faute de temps. Ce qui ne décourage pas le Fasocrate, qui pense que la lutte est de longue haleine. Lorsque nous le quittions à 15h, il s’apprêtait à aller prendre son déjeuner pour affronter sa soirée électorale.

Abdou Karim Sawadogo

Observateur Paalga

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