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Centralisation des résultats : Mode d’emploi

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 08h24min

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Hier 13 novembre 2005, en fin de matinée, nous avons effectué une tournée au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à Ouagadougou, histoire de voir l’ambiance dans ce centre névralgique de l’organisation, du déroulement et de la supervision du scrutin présidentiel.

Il était un peu plus de 10h 30 lorsque nous sommes arrivé au siège de la CENI. A notre grand étonnement, le parking extérieur était presque vide tout comme celui de l’intérieur. Dans la cour, pas âme qui vive. Dans le bâtiment de l’institution, un groupe de femmes devisaient dans le box du standard. Leur conversation était d’un moment à l’autre interrompue par le crépitement intermittent du téléphone.

Au bureau du chargé de la Communication, M. Arsène Evariste Kaboré, ce n’est pas l’affluence des grands jours. Les journalistes ne s’y bousculent pas. Par contre, ses téléphones (portable et fixe) ne cessent de sonner si bien qu’on n’a pas assez de temps d’échanger sur l’objet de notre visite. Lorsqu’il en sera informé, il nous précisera que pour l’instant, il n’y a pas grand-chose qui se passe en ces lieux. Tout, selon lui, se déroule normalement. Et des échos des provinces, aucun problème ou incident majeur à signaler. Jusqu’à 12h 30, quand nous quittions la CENI, il n’y avait vraiment rien de particulier.

C’est la raison pour laquelle nous avons suivi son président Moussa Michel Tapsoba qui sortait, pour la deuxième fois nous dit-on, pour constater de visu le déroulement du scrutin. Nous l’avons ainsi accompagné dans les bureaux de vote situés au siège de l’Association burkinabè du management de la qualité (ABMAQ).

Le président de la CENI, qui a accompli son devoir civique à 9h au bureau de vote N°93 du secteur 27, nous a confié que sa journée avait débuté à 6 heures. Il a estimé le taux de participation à 40% dans les bureaux de vote où il est passé dans la matinée. Un score qui, foi de M. Tapsoba, va certainement évoluer.

Il a affirmé être au courant en temps réel de tout ce qui se passe dans les provinces du pays, car étant en contact permanent avec les démembrements de son institution grâce à la flotte Telmob. Et les difficultés ne manquent pas. Déjà le 12 novembre, des présidents de bureaux de vote se plaignaient du manque de matériel et de documents électoraux.

Un état de fait dû à « la mauvaise répartition à la base du matériel et des documents que nos démembrements n’ont pas pu gérer. Par exemple, si un bureau de vote compte 500 électeurs et que l’on lui donne plus de 500 bulletins de vote, naturellement dans un autre bureau il en manquera. Ce sont des questions de ce genre que nous avons du reste résolues la nuit précédant le scrutin ».

Par cette tournée, Moussa Michel Tapsoba veut voir le travail qu’abattent les membres des bureaux de vote, et c’est aussi une occasion de leur donner des conseils, de les encourager surtout qu’ils sont là pour toute la journée et même une partie de la nuit. Le président de la CENI nous a aussi expliqué le processus de centralisation des résultats au niveau de son institution et de la Cour constitutionnelle. Ainsi, à l’arrêt des votes, le dépouillement est fait sur place.

Les résultats sont affichés devant le bureau de vote. Un exemplaire récapitulatif des résultats est remis à chaque délégué de candidat. Dans chaque bureau de vote, il y a quatre enveloppes dans lesquelles on introduit les exemplaires récapitulatifs des résultats. Les destinataires de ces enveloppes sont : la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) et la Commission électorale départementale indépendante (CEDI).

Le président du bureau de vote dépose les quatre enveloppes au siège de la CEDI. Le président de la CEDI prend l’enveloppe qui lui est destinée et achemine les autres à la CEPI. Là aussi, le président de la CEPI retient son enveloppe et emmène les deux autres au chef-lieu de la région où il y a une structure de la CENI. C’est à ce moment que le commissaire de la CENI, escorté par un agent de la sécurité, amène les enveloppes restantes à Ouagadougou à la CENI et à la Cour constitutionnelle.

Une cellule de réception et de traitement des données des résultats est déjà installée. Elle n’attend plus que les résultats recueillis au niveau des CEDI et CEPI pour commencer leurs traitements. Dès aujourd’hui, on devrait commencer à voir les premières tendances.

San Evariste Barro

L’Observateur

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