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Burkina Faso : L’amélioration de l’accès à l’eau en zone de socle

Publié le mercredi 27 octobre 2021 à 17h55min

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Burkina Faso : L’amélioration de l’accès à l’eau en zone de socle

L’entreprise GEOREVA Afrique a procédé, en collaboration avec ses partenaires l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Institut 2IE, au lancement officiel du projet Ressources en eau dans le socle du Burkina (RESOB). C’était le jeudi 14 octobre 2021 à Ouagadougou. D’une durée de deux ans, le présent projet qui a été présenté au cours d’un atelier en présence d’experts du domaine, est financé par l’organisme néerlandais ”Aqua for ALL” à hauteur de 180 304 euros soit environ 120 000 000 de francs CFA sur un budget total de 234 000 000 de francs CFA.

Malgré les efforts consentis par l’Etat, force est de constater que le besoin en eau potable est encore d’actualité dans le pays.

C’est dans cette optique que voit le jour, le projet RESOB, Ressources en eau dans le socle du Burkina, pour accompagner le gouvernement dans l’accomplissement de sa vision d’accès à l’eau potable pour tous.

Ainsi, RESOB se présente comme un projet d’utilité publique faisant recours à la science pour l’amélioration de l’accès à l’eau en zone de socle au Burkina Faso.

Une illustration des réalités de l’accès à l’eau potable en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier, présentée à l’atelier du lancement du projet RESOB

Se voulant inclusif, il a réuni l’ensemble des compétences et des acteurs clés du secteur, autour d’une table d’échange en vue d’une synergie d’actions pour l’atteinte des objectifs visés.

Les objectifs fixés sont notamment la réduction du nombre de forages ne délivrant pas assez d’eau, l’impulsion d’une nouvelle dynamique dans les pratiques de la recherche et de l’exploitation d’eau souterraine pour plus d’impact.

« Si on veut proposer d’autres approches, il faut d’abord que techniquement elles soient valides. Parce que si elles ne sont pas validées, on ira à l’aventure tout en prenant le risque de se tromper. Mais il faut aussi que ces approches soient soutenables du point de vue économique », a expliqué l’hydrogéologue Jean Michel Vouillamoz, chercheur à l’IRD et acteur du projet RESOB.

L’hydrogéologue Jean Michel Vouillamoz, chercheur à l’IRD et acteur du projet RESOB

Et de renchérir : « Parce que encore une fois, les idées merveilleuses, on peut toujours en proposer mais si elles coûtent une fortune, ce sera finalement inapplicable. Ensuite le second point, est de voir si ce que l’on propose s’insère de façon raisonnable dans la contribution aux politiques nationales ».

A l’issue de la présentation du présent projet par Jean Michel Vouillamoz, qui a introduit certaines techniques qui ont été expérimentées dans des pays comme le Bénin, les participants à l’atelier ont apporté leurs contributions.

« Nécessairement, la seule option qui nous reste pour satisfaire durablement les besoins, ce sont les forages à gros débit. Et aujourd’hui la réflexion est menée sur cette base. Avec les méthodes d’estimation de CIEH, on arrive à se projeter sur le débit potentiel à exploiter sur une longue période pour ne pas épuiser la nappe », a souligné le directeur général de l’Eau potable, Seydou Sana.

Seydou Sana, directeur général de l’Eau potable,

Pour lui, c’est l’occasion de revisiter ces approches CIEH et celles proposées par le projet afin d’avoir des éléments tangibles qui permettent de satisfaire la demande des populations à travers les forages à gros débit.

Il confirme dans le même temps que le nombre de forages abandonnés par l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) est énorme.

C’est donc une première rencontre qui aura été riche en partage de connaissances et c’est ce que veut promouvoir GEOREVA Afrique et ses partenaires dans leur plan d’action à travers RESOB.

Les participants à l’atelier du lancement du projet RESOB

« En zone du socle on a de plus en plus de mal à trouver de l’eau. Et lorsqu’on en trouve, la pérennité n’est pas garantie. C’est ce qui nous a poussés avec le soutien d’Aqua for ALL, le principal partenaire financier de RESOB, à imaginer un projet qui serait mis en œuvre par une société privée, un institut de recherche et un institut d’enseignement en vue de proposer des solutions pragmatiques et économiquement viables à la problématique de l’accès à l’eau en zone de socle », a justifié les raisons de cette initiative, Massaoudou Balima, directeur général de GEOREVA Afrique, porteur du projet RESOB.

Massaoudou Balima, directeur général de GEOREVA Afrique, porteur du projet RESOB

Selon Balima, le projet entend partir de l’existant pour fournir les meilleures recommandations possibles. « Ce n’est pas un projet scientifique traditionnel mais d’utilité publique qui utilise la science pour atteindre ses objectifs. On ne va pas proposer des choses qui vont être rangées dans les tiroirs. C’est d’ailleurs pourquoi le troisième volet de ce projet est le partage de connaissances. Comment on fait pour que les stratégies et les méthodes issues du présent projet soient appliquées ? Comment on fait pour transmettre les compétences et les connaissances ? Voici autant de questions auxquelles nous voulons apporter des réponses », a-t-il précisé.
Le chef du projet, Fabrice Lawson, a émis le vœu que RESOB puisse à terme fournir un certain nombre d’informations et de méthodologies qui seront mis en œuvre pour faciliter l’accès à l’eau sur tout le territoire national.

Fabrice Lawson, chef du projet RESOB

Pour lui, il serait intéressant que l’ensemble des acteurs réunis puissent travailler ensemble pour converger vers l’objectif final. « J’attends que l’équipe qui s’est réunie ce matin à savoir l’ONEA, le ministère de l’Eau et de l’assainissement, les différents acteurs privés (bureaux d’étude, foreur, etc.) et également le groupe de recherche associé à ce projet, puissent mettre ensemble dans un même pot, les différentes connaissances des notions qu’ils ont acquises et qu’une bonne synergie se mette en place parce que nul n’est censé détenir la vérité universelle ».

GEOREVA Afrique est une société affiliée à l’entreprise française GEOREVA. Elle intervient dans les secteurs de l’eau, de l’environnement, des bâtiments, des travaux publics et des mines. Les principaux partenaires techniques qui l’accompagnent dans la mise en œuvre du projet RESOB sont l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Institut 2IE.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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