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« Dès lors qu’on parle du Général Gilbert Diendéré, vous ne vous souvenez plus de rien », lance le juge Urbain Méda à un accusé

Publié le mercredi 27 octobre 2021 à 12h00min

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« Dès lors qu’on parle du Général Gilbert Diendéré, vous ne vous souvenez plus de rien », lance le juge Urbain Méda à un accusé

Yamba Élysée Ilboudo est toujours à la barre. Accusé de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat et d’assassinat, il n’a pas nié les faits. Son courage a été salué par les avocats de la partie civile. « Vous êtes pratiquement le seul à avoir dit avec détail ce que vous avez fait », a flatté Me Prosper Farama.

Même si les avocats de la partie civile ont salué la cohérence des propos de l’accusé, ils ont fait remarquer que lorsqu’il s’agit de parler du Général Diendéré, l’accusé se retranche à travers une phrase laconique « Comme il y a longtemps là… » en jouant la carte des séquelles de l’accident dont il a été victime en 1989.

Pourtant à l’instruction Yamba Élysée Ilboudo a affirmé avoir aperçu Gilbert Diendéré à l’arrivée du commando au conseil de l’Entente en train de discuter avec ses hommes. Face à cette situation, le président de tribunal, Urbain Méda a tenu un langage de vérité avec l’accusé :

« Évitez de prendre sur vous les charges des autres. La faute avouée est à moitié pardonnée. Le jeu auquel vous êtes en train de jouer n’est pas en train de vous arranger (…) Vous avez dit des choses devant le juge d’instruction. Dès lors qu’on parle du Général Gilbert Diendéré, vous ne vous souvenez plus de rien ».

S’adressant toujours à l’accusé, le juge Méda lui a rappelé qu’il est libre de garder le silence. « Mais vous avez 62 ans et êtes père de six enfants. Vous n’êtes plus un enfant. Vous êtes responsable. Devant le juge d’instruction, vous avez dit des choses. Et moi je veux vérifier si c’est vous qui l’avez dit pour analyser et en tirer toutes les conséquences (…) Si vous vous sentez en insécurité, vous nous le dites. Si vous craignez que vos déclarations ne se retournent contre vous, dites-le nous. »

Et l’accusé de répondre que sa seule crainte est de citer une personne alors que celle-ci n’est pas impliquée. A Me Guy Hervé Kam, Yamba Élysée Ilboudo a lâché : « J’ai peur. J’ai des enfants. Je veux vivre comme les autres. »

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