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Laurent Bado vote au secteur n°17 de Ouagadougou : “C’est bien avec l’index ?”

Publié le lundi 14 novembre 2005 à 08h55min

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Le candidat du Parti de la renaissance nationale (PAREN), Laurent Bado Kilachiu Bado a voté à Pissy (secteur n°17 de Ouagadougou), ce dimanche 13 novembre 2005.

C’est exactement à 16 h 28 mn que Laurent Kilachiu Bado, candidat du PAREN a glissé son bulletin de vote dans l’urne du bureau de vote n°32 à l’école « B » de Pissy (secteur n°17 de Ouagadougou).

Le Pr Laurent Bado était habillé d’une chemise blanche carrelée, d’un pantalon, d’un blouson et chaussé d’une paire de sandales.

Dans le bureau de vote, l’un des membres apparemment parent à plaisanterie à Laurent Bado, lui tend le bulletin unique après la vérification des identités et lui lance : « Entrez dans l’isoloir et parlez à votre candidat ». Laurent Bado feint de comprendre.

En rentrant dans l’isoloir, le président du PAREN se retourne et interroge : « C’est bien avec l’index ? » « Oui » répondent, presqu’en chœur les membres du bureau tandis que s’amassent des bambins venus voir Laurent Bado.

Après avoir mis le bulletin dans l’urne, les membres du bureau de vote invitent Laurent Bado à tremper son doigt dans l’encre indélébile. Il essaie de tremper le bout de l’auriculaire gauche et n’y parvient pas et finalement, il trempe ce dernier aux 3/4.

« Ah ! Mais c’est trop ça », semble se plaindre le candidat Laurent Bado en regardant son doigt.

Après cet acte, Laurent Bado est une fois de plus interpellé par les membres du bureau de vote pour lui remettre sa carte d’électeur et sa pièce d’identité.

Après avoir voté, l’homme nous invite à le déposer auprès d’un kiosque à café afin d’y rencontrer le chef de son parti du secteur n°17.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)


Les impressions de Laurent Bado

« Je peux maintenant prendre ma retraite politique »

J’ai voté. Je viens d’accomplir mon devoir de citoyen. C’est tout.

Je suis satisfait de l’avoir accompli. Je ne suis pas candidat parce que je suis rivé avec un œil de cyclope sur le fauteuil présidentiel. Le fauteuil présidentiel n’est pas une fin en soi, c’est un moyen. Pendant que certains cherchent le fauteuil présidentiel pour s’asseoir et jouir du « naam », il est un vulgaire moyen pour moi pour mettre en œuvre un projet de société titanesque.

Les résultats en eux-mêmes ne m’intéressent pas. L’essentiel, c’est que j’ai profité de cette campagne, pour tenter d’ouvrir les yeux aux burkinabè. Tant que les citoyens burkinabè ne vont pas se comporter en gens conscients et responsables, notre pays sera toujours le dernier du monde. Je suis heureux parce que j’ai parlé. Ceux qui cherchent la vérité ont compris. Les autres n’ont pas compris. Je m’en fous d’un premier ou d’un deuxième tour, tout ce que je recherchais est que le peuple sache qu’il n’y a pas de fatalité à notre misère.

Etre candidat pour moi consiste à faire comprendre aux Burkinabè qu’il y a une voie originale de développement. Une voie originale de développement que quatre présidents ont cherchée sans trouver et que moi j’ai trouvé sans chercher. J’ai le sentiment d’avoir atteint mes objectifs pour les populations que j’ai pu rencontrer. Moi, je n’ai pas de moyens financiers à même de me permettre de faire la campagne électorale avec des hélicoptères. J’ai semé une graine et elle va pousser.

D’ailleurs, je peux maintenant prendre ma retraite. Le fait d’avoir voté à cette heure (CDLR : 16 h 30 mn) est que je suis un citoyen comme les autres. Je n’ai rien à foutre avec ce que les journalistes veulent de moi. Je ne suis pas un pauvre ornement du faux temple de la démocratie au Burkina Faso. Il n’y a d’ailleurs pas de démocratie au Faso. Comment peut-on avoir une démocratie avec 87% de la population qui n’en connaît pas les enjeux ? Cependant, il faut participer à la démocratie afin d’amener le peuple à comprendre.

Propos recueillis par DEO

Sidwaya

P.-S.

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