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Burkina / Région de l’Est : Éleveurs et agriculteurs à l’école de la prévention et de la gestion des conflits agro-pastoraux

Publié le mercredi 20 octobre 2021 à 22h55min

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Burkina / Région de l’Est : Éleveurs et agriculteurs à l’école de la prévention et de la gestion des conflits agro-pastoraux

Un atelier de formation et d’échanges entre éleveurs et agriculteurs se tient à Fada N’gourma, dans la région de l’Est, les 20 et 21 octobre 2021. L’objectif de la rencontre est de renforcer la stabilisation communautaire des agro-pasteurs au Niger et au Burkina Faso.

Dans le cadre du projet « Initiatives visant à renforcer la stabilisation communautaire au Niger et au Burkina Faso », l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) appuie le secrétariat permanent de l’Observatoire national de la prévention et gestion des conflits communautaires (SP- ONAPREGECC) pour l’organisation d’une session de formation des groupements d’agriculteurs et d’éleveurs à Fada N’gourma.

Vue des participants suivant la formation.

Justifiant la tenue de cette formation au profit des acteurs du monde agro-pastoral, la secrétaire permanente intérimaire de l’Observatoire national de la prévention et de gestion des conflits communautaires, Korotimi Ouangré /Kaboré, a expliqué qu’une étude a été menée en 2015 et actualisée en 2018 pour cerner l’ampleur des conflits au Burkina Faso. Et les résultats issus de cette étude, précise-t-elle, ont montré que les conflits agriculteurs-éleveurs étaient les plus récurrents entre 2012 et 2015, avec un total de 1 433 cas recensés.

Aussi, toujours selon elle, entre 2015 et 2017, ce type de conflit a été relégué à la deuxième place après les conflits fonciers, les conflits liés à la chefferie traditionnelle. En effet, 1 321 cas de conflits agriculteurs-éleveurs ont été recensés sur cette période, contre 1 671 cas de conflits fonciers. Dans la région de l’Est, ces conflits représentaient près de 75% des conflits communautaires entre 2012 et 2014, avec 76 cas enregistrés. Entre 2015 et 2017, ils ont considérablement augmenté en passant à 267.

Korotimi Ouangré /Kaboré, secrétaire permanente intérimaire de l’ONAPREGECC

Les conséquences des conflits agro-pastoraux

Outre la dégradation de la cohésion sociale et les violences physiques, ils impactent les activités des populations qui sont en majorité des agriculteurs et des pasteurs. Pour réduire les effets néfastes de ce fléau et asseoir une stabilité communautaire, l’ONAPREGECC a été mis en place en 2015 par l’État burkinabè, avec pour mission de contribuer à prévenir et gérer les conflits communautaires, y compris les conflits agriculteurs et éleveurs.

Amidou Soré, secrétaire général de la région de l’Est, représentant le gouverneur

Amidou Soré, secrétaire général de la région de l’Est, par ailleurs représentant du gouverneur à la cérémonie de lancement, pense qu’il était de bon ton d’outiller ce maillon de la chaîne pour qu’ils œuvrent davantage à sensibiliser pour la prévention des conflits. Pour lui, même si des conflits venaient à naître, ces acteurs déjà formés pourraient les gérer pacifiquement pour éviter qu’ils ne dégénèrent et ne se soldent par des morts d’homme. D’où l’appel lancé aux participants à mieux se disposer pour la formation afin d’être des véritables ambassadeurs de la prévention et la gestion des conflits au sein de leurs différentes communautés.

Amadou Bandé, président des éleveurs dans l’espace CEDEAO

Pour les bénéficiaires, cette formation est la bienvenue. Selon Amadou Bandé, président des éleveurs dans l’espace CEDEAO, l’initiative est louable. Il a félicité les organisateurs de rassembler éleveurs et agriculteurs pour discuter sur les éléments qui font planer des menaces sur la cohésion sociale. " Si chacun exprime clairement et honnêtement les difficultés liées à ce conflit, on pourra ensemble trouver des pistes de solutions pour éviter de nous entre-tuer à cause des banalités", a-t-il déclaré.

Mme Tankoano/ O. Clarisse Ouédraogo

Mme Tankoano/ Clarisse, présidente de l’Union régionale des étuveuses de riz de l’Est, a pour sa part souhaité la continuité de ce genre de rencontres qui, pour elle, va contribuer à réduire considérablement les désastres que subissent certaines populations lors des conflits. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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