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Vernissage : Sylvo, un peintre surréaliste brise le mythe de la sexualité en Afrique

Publié le samedi 12 novembre 2005 à 09h15min

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La villa Sikandra, un espace aménagé sis au secteur n°16, quartier Cissin, abrite depuis le vendredi 4 novembre 2005 et ce, jusqu’au 27 novembre prochain, une série d’expositions d’œuvres en peinture d’un jeune artiste burkinabè, Sylvestre Jean-Pascal Zoungrana, dit Sylvo et d’une peintre française Françoise Metgé.

Leur style s’inspire du surréalisme, une façon de contribuer par leur rêve, leur imagination, à « changer la vie ».

L’œuvre d’art, pour les surréalistes, ne se justifie que si elle contribue à changer positivement certaines choses ou certains comportements dans la vie de tous les jours. Cet objectif ne peut être atteint qu’en refusant de sacrifier les pouvoirs inventifs de l’artiste à la description du monde visible dans lequel il vit.

La villa Sikandra, une cour aménagée, est un cadre agréable qui accueille beaucoup de visiteurs. Malgré les travaux d’extension qui s’y poursuivent notamment la construction d’autres galeries d’exposition et des stands de loisirs, elle accueille depuis son ouverture, les œuvres de 58 peintres africains, européens, et américains.

L’objectif étant de faire la promotion de jeunes artistes engagés dans les arts plastiques (peinture, sculpture) mais aussi dans la littérature et l’archéologie.

Cette initiative de deux promoteurs artistiques Toussaint Soala du Burkina Faso et Jean-Jacques Beylac de France, vise à établir des contacts permanents entre artistes et à créer également un cadre de formation et d’échange d’expériences entre eux. Dans cette partie galerie de conception égyptienne et nubienne faite de murs en banco épais peints de couleur terre-ocre, à l’intérieur rafraîchi, sont accrochées les toiles de Sylvo et de Françoise Metgé, absente à cette exposition pour des raisons personnelles.

De petites fenêtres de formes voûtées fermées par des rideaux de nattes tressées en matière plastique servent à éclairer les allées et les antichambres décorés d’objets d’arts, qui servent également de salon aux visiteurs. Des meubles de style romantique y sont entreposés.

C’est ce cadre pittoresque que le jeune peintre Sylvo a choisi pour exprimer sa vision de la société et des problèmes qui mènent cette même société. Le visage serein et décontracté, la fleur de l’âge et la lucidité à travers ses pensées, traduisent l’engagement de l’artiste dans ses chefs-d’œuvres. Ses tableaux en peinture traitent du thème de la sexualité, une chose encore tabou en Afrique. Pour l’artiste qui a choisi comme style d’expression le « surréalisme », une façon de représenter l’art par l’imagination et le rêve, « c’est à travers le corps que l’on peut mieux s’exprimer à travers pas mal de messages à véhiculer et plus particulièrement dans la sexualité », a-t-il fait remarquer.

Les jeunes vivent aujourd’hui ce problème de sexualité sans pour autant connaître les enjeux réels. Sylvo pense qu’il est grand temps de briser le mythe qui entoure la sexualité et qui le concerne également en temps que jeune. « C’est à travers notre corps et notre sexualité que les choses avancent ou régressent. Et le corps de l’homme s’y retrouve où ne saurait l’être sans se fier à la nature », souligne par ailleurs Sylvestre Jean-Pascal Zoungrana dit Sylvo.

Les motifs de ses toiles, faites d’ombres et de lumières présentent des visages humains qui poussent sur des corps féminins des jeunes filles à demi-nues sur des motos JC, les portables collés à l’oreille, des brochettes de viande fixées aux poignets du guidon de la moto, avec une bouteille de bière sur le capot de la moto etc. Des images pour exprimer une certaine perversion dans le sexe et la nudité, qui ont droit de cité dans notre société, et qui est aujourd’hui la cause de beaucoup de maux entraînant des milliers de victimes en Afrique et dans le monde.

Privat OUEDRAOGO

Sidwaya

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