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Procès Thomas Sankara et 12 autres : « C’est une victoire d’étape », selon Luc Damiba du Comité international mémorial Thomas Sankara

Publié le lundi 11 octobre 2021 à 11h44min

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Procès Thomas Sankara et 12 autres : « C’est une victoire d’étape », selon Luc Damiba du Comité international mémorial Thomas Sankara

« Pour nous, enfin, le temps de la justice a sonné ce matin 11 octobre à quatre jours de la date fatidique du 15 octobre 1987. C’est un grand ouf de soulagement et c’est une victoire d’étape. Il y a d’autres victoires qui seront annoncées. Une partie de la vérité sera dite », a déclaré Luc Damiba, secrétaire général du Comité international mémorial Thomas Sankara, à l’ouverture du procès.

Pour lui « même en l’absence des deux principaux accusés (Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando), une bonne partie de la vérité sera dite à ce procès. « Il y a douze accusés qui sont là et 60 témoins. Toutes ces personnes ne peuvent pas continuer à mentir. Il y a la justice de leur conscience qui les gronde. Il vont dire la vérité. Nous l’espérons », a poursuivi Luc Damiba.

« Ce procès va nous apporter beaucoup. Il va permettre aux familles des victimes de connaître la vérité. Elles vont se sentir solidaires de la justice et surtout retrouver une forme d’humanité débarrassée de la rancoeur, de l’aigreur, de la peur », a déclaré Jean Hubert Bazié, ex-compagnon de Thomas Sankara.

A l’en croire, ce procès va permettre aux Burkinabè de se retrouver, se réconcilier sur la base de la vérité. « La réconciliation ne peut pas brûler l’étape de la vérité. Si elle brûle l’étape de la vérité, ce sera une pure comédie. Quand vous en voulez à quelqu’un, il y a quelque chose d’interne qui vous ronge », a laissé entendre l’ex-compagnon de Thomas Sankara et ancien journaliste.

Au moment où se tient le procès, il a eu une pensée à l’endroit des enfants des victimes qui avaient trois mois ou quinze ans au moment du drame du 15 octobre 1987.

« Je suis à la cité An 3. J’ai vu comment ce drame a détruit la sociabilité des gens. Il y en a qui ont été obligés de quitter la cité parce qu’ils ne pouvaient pas supporter le regard des victimes. Il y en a qui se sont dispersés. Je sais de quoi je parle. Il y a des familles dont les enfants ont sombré dans la folie. Il y a des familles qui ont été obligées de quitter la cité An 3 pour aller en zone non lotie parce que la maman n’était pas fonctionnaire et n’avait pas une rémunération mensuelle constante. Je ne dis pas que d’autres n’ont pas vécu des drames similaires ou terribles. Je dis seulement qu’aujourd’hui c’est le jugement du drame du 15 octobre 1987. Nous devons fonder un grand espoir en la réconciliation à travers cette manifestation de la vérité parce qu’il y a eu trop de mensonges. »

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