Dans le cas du « chat noir du Nayala » outre le fauteuil présidentiel qu’il convoite, arriver à surplomber le candidat du parti qui l’a rudoyé aux législatives de 2002 sera un capital politique sans précédent. D’où le combat acharné qui ne dit pas son nom, mais qui n’échappe pas à l’observateur averti.

Le verdict des urnes au soir du 13 novembre est attendu dans les différents états-majors des partis politiques mais surtout par les candidats eux-mêmes. Et pour cause ? Ce verdict permettra une fois pour toute de décanter le Landerneau politique national. En effet, ceux des opposants qui ont eu le courage d’affronter les urnes pour mesurer leur notoriété seront situés sans ambiguïté sur la question. Cela aura un avantage, une incontournable recomposition de la scène politique nationale car certains leaders se rendront compte de leurs véritables aura politique. Pour une fois, le verdict des urnes tranchera avec celui des « médias » où certains sont devenus des champions incontestés, des déclarations et autres lettres ouvertes..

Le défi du Docteur Pargui Emile PARE sera de sortir en pôle position devant le candidat du PDP/PS pour montrer qu’ils ont eu tort de le virer, et devant Laurent BADO pour démonter qu’il avait raison de se présenter à sa place au nom de l’OBU. A quelques jours du verdict du peuple, il est clair que chaque candidat retient son souffle d’où l’engagement que chacun nourri tout au long de la campagne pour espérer rafler des voix. Le chat noir du Nayala est parti « à la pèche » aux voix avec son programme politique : « Deux voies, deux Pratiques pour le Burkina Faso ». Programme dans lequel il propose un projet de société différent de celui de Blaise COMPAORE.

Le programme de gouvernement alternatif socialiste que propose le candidat est un ensemble de mesures d’engagements, d’actions, qu’il compte réaliser à court et moyen terme en tenant compte du contexte national et international. Dans la première partie dite théorique, le candidat y donne les fondements théoriques des mesures qu’il envisage prendre en cas de victoire. Outre les manifestes et les programmes politiques, le candidat analyse l’environnement international et la situation nationale à la veille du scrutin du 13 novembre 2005.

Dans la deuxième partie dite pratique, le candidat part du contexte international et de la situation nationale pour donner les mesures et actions alternatives dans les divers domaines de la vie nationale. Ce qui a abouti à des décisions concrètes dans les domaines de l’éducation, la santé la sécurité, l’emploi, l’agriculture, l’industrialisation, etc.

L’objectif du candidat est d’apporter aux Burkinabè des solutions aux maux qui minent la société à travers une pratique qui tranche d’avec le système actuel. C’est donc dire que l’enjeu de ce scrutin présidentiel va au-delà de ce que l’on imagine. Mais ces 21 jours de campagne auront-ils suffi au candidat de l’Alliance socialiste pour convaincre les Burkinabè ?

Une chose est sûre le candidat aura essayé de mettre toutes les chances de son côté pour assurer au moins sa victoire sur ses « amis » d’hier au cas où le fauteuil présidentiel lui échappait. Comme il le dit lui-même « la force d’un homme politique, c’est de savoir se relever face à l’adversité et aux coups bas ». Jusqu’à présent, en effet, « le chat noir du Nayala » a toujours su faire preuve d’une ténacité et d’un sang froid exceptionnel face aux croque en jambes qu’il a rencontré.

Que ce soit face au PDP/PS et ses ténors, ou dans l’OBU, Emile PARE a toujours su rebondir et donner un nouvel élan à sa carrière politique. Relever le défi des chiffrages face à ses adversaires d’aujourd’hui et amis d’hier sera une belle preuve de qualité et de maîtrise du jeu politique national. On sent en l’homme plein de ressources et de convictions mais a-t-il su faire passer le message auprès des électeurs ? Le résultat au soir du 13 novembre nous dira si le candidat Emile Pargui PARE a relevé le défi qui s’offre à lui.

Par Frédéric ILBOUDO
L’Opinion