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Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

Publié le jeudi 7 octobre 2021 à 22h40min

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Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

Le Nouveau Sommet Afrique-France (NSAF) se tient à Montpellier ce 8 octobre 2021. La particularité de ce « nouveau » sommet, c’est qu’elle ne sera pas une rencontre entre chefs d’Etats mais plutôt avec la société civile, les experts, la jeunesse française et celle africaine. Une quarantaine de Burkinabè y participent à ce titre. Le président français veut qu’il marque une rupture « radicale » par rapport aux 27 sommets précédents. Le penseur camerounais, Achille Mbembé, a été chargé de formuler des propositions à cet effet. Il a déposé, à la veille du sommet, un rapport contenant treize propositions donner un nouvel élan aux relations entre la France et les pays d’Afrique. Synthèse.

1. Créer le Fonds d’innovation pour la démocratie

Cette première proposition consiste à créer un fonds d’innovation pour la démocratie. Ce fonds devra être confié au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il servira principalement à accompagner la montée en compétence des acteurs des sociétés civiles africaines par le biais d’initiatives innovantes de promotion de la démocratie et le renforcement de l’état de droit. Ce fonds ne financera pas des partis ou des mouvements politiques.

2. Bâtir la Maison des mondes africains et des diasporas

La « maison des mondes africains et des diasporas » réaffirmerait la place de Paris en tant que capitale de la création d’hier et de demain. A l’intérieur de ce bâtiment, une initiative spécifique en direction de la diaspora serait nécessaire. La « maison des mondes africains et des diasporas » pourrait porter les noms de Maryse Condé, la femme de la culture qui aura le mieux incarné ces multiples appartenances au cours du XXe siècle.

3. Enclencher le Programme Campus nomade

Ce programme aurait deux volets. Le premier s’inspirerait du programme Eranus. Il pourrait porter le nom du grand savant africain Ibn Khaldoun. Le deuxième volet consisterait en la mise en place d’un « Collegium » franco-africain, sur le modèle des instituts d’études avancées. Ce « Collegium » pourrait également s’intéresser à la mise en valeur des connaissances et des savoirs auprès des décideurs publics, privés et des acteurs de la société civiles.

4. Initier le Forum euro-africain sur les migrations

L’intérêt d’un tel projet sera triple. D’abord il formerait une enceinte de dialogue et d’information sur un sujet complexe trop souvent manipulé ou pris en otage par des individus ou des organisations dotées d’un « agenda » politique. Ensuite, il réunirait des acteurs qui ne se parlent que difficilement. Enfin, il élaborerait des recommandations qui pourraient être reprises par ces différents acteurs.

5. Lancer la « Plateforme » de débats Afrique-France

Elle servirait de programme d’échanges, de rencontres physiques et virtuelles mais aussi d’incubation de nouvelles idées et propositions susceptibles d’animer en permanence la relation entre l’Afrique et la France et par-delà elle, l’Europe.
6. Relancer la dynamique de restitution et expérimenter les musées de demain
Le rapport plaide ici pour la création ou le renforcement, dans les deux prochaines années, en lien avec le réseau culturel des Instituts français et des Alliances, de trois lieux culturels africains dédiés à la création, à la recherche et à la formation (y compris à la restauration des œuvres d’art et à la numérisation des archives) et à la « projection » d’expositions et de spectacles au plus près des populations, en particulier dans les quartiers défavorisés. Les centres culturels pourront jouer un rôle central dans la circulation d’œuvres d’arts entre la France et le continent africain.

7. Accompagner la jeunesse africaine vers l’emploi

Cette proposition vise à orienter résolument la diplomatie économique française et la coopération universitaire en faveur de la formation professionnelle. Ces efforts pourront toucher chaque année des milliers de jeunes africains. Il serait coordonné avec les réseaux en cours de structuration au sein de la diaspora et les programmes de « young leaders », favorisant le partage de contact et de projet entre l’Afrique et la France.

8. Créer une Commission intercontinentale sur la transparence économique

Cette instance établira une cartographie des investissements et de la présence économique internationale sur le continent africain. Elle soulignera les zones d’ombres et présenterait les données et les manques sur un site internet consultable par tous.

9. Développer le programme « Start-ups Africa France »

La neuvième proposition invite ce Sommet à développer un programme « Start-up africain » qui se concentrera sur trois missions. Renforcer les capacités via le conseil aux start-ups, faciliter l’accès aux financements par la mise en relation avec des investisseurs et écosystèmes français et européen. Enfin, financer directement les « petits tickets » en subventions par le biais des partenaires.

10. Faire entendre la « voix de l’Afrique » sur le climat et la biodiversité

Le rapport propose en dixième point de faire entendre « la voix de l’Afrique » sur le climat et la biodiversité. Si la nouvelle relation entre l’Afrique et la France doit se construire sur les grands défis à relever en commun, les premiers sont la lutte contre le dérèglement climatique et la protection de la biodiversité.

11. Transformer l’aide publique au développement

La transformation de l’aide publique au développement est la onzième suggestion du rapport du rapport d’Achille Mbembé. Pour renouveler durablement les relations entre l’Afrique et la France, cela passe par une transformation profonde de la politique d’aide au développement et de la sémantique qui lui est associée.

12. Tisser un nouveau narratif entre l’Afrique et la France

L’avant-dernière proposition insiste sur un nouveau narratif entre l’Afrique et la France. Cela pourra donner naissance, selon l’auteur, à des productions audiovisuelles, réalisées avec des partenaires franco-africains. Ce nouveau narratif permettrait également de soutenir la production de contenus audiovisuels en Afrique sur une base véritablement africaine sans scenarios imposés de l’extérieur pour les besoins du marché.

13. Refonder les relations avec l’Europe du XXIe siècle

Enfin les experts ont souhaité une refondation des relations avec l’Europe du XXIe siècle. En France comme en Afrique doit passer par un traitement différencié des relations partenariales, à la hauteur de notre histoire commune et des enjeux qui rassemblent. Cette refondation intègrerait les grands défis de notre temps. « À l’université pour les étudiants africains, dans les entreprises, pour les artistes, un accueil et des mesures de soutien et d’accompagnement spécifiques seraient mis en place, dans un esprit de réciprocité et de construction de liens plus solides ».

Synthèse de Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2021 à 10:31, par SUR En réponse à : Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

    Du n’importe quoi. Notre vrai problème c’est le FCFA où la France doit se désengager totalement et nous laisser gérer notre monnaie. Ses forces militaires d’occupation qui sont juste là pour nous contrôler et surveiller ceux qui sont hostiles à la politique française doivent dégager. En un les africains ont besoin de se développer. La France se développe et elle se vante d’être une super puissance en nous exploitant depuis belle lurette et nous on s’appauvrit.

  • Le 8 octobre 2021 à 15:42, par ISSIAKA NANEMA En réponse à : Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

    Je pense que Achille Mbembé se trompe du problème et malheureusement la France utilise ces genre de Pseudo-intellectuel pour endormir l’Afrique davantage. Ce que veut la jeunesse aujourd’hui à mon avis est d’avoir une France qui accompagne l’Afrique dans un développement endogène c’est-à-dire un développement des africains par des africains. Pour cela je propose à la France les points suivants :
    1. L’abandon du FCFA au profit d’une monnaie non arrimée à l’Euro,
    2. L’abandon de enseignement général au profit de la formation professionnelle de la jeunesse africaine aux métiers.
    3. La production et la transformation de nos matières premières sur place en Afrique pour créer de la valeur ajoutée à nos matières premières.
    4. L’industrialisation du continent africain pour créer des emplois afin de limiter les migrations des jeunes vers l’Europe.
    5. L’abandon de l’aide au développement au profit des transfert de technologies dans le domaine agro-sylvo- pastorale pour une meilleure adaptation des producteurs africains au changement climatique afin d’atteindre l’auto-suffisance alimentaire.
    6. La promotion de la culture africaine à travers la restauration des musées et sites touristiques.
    7. L’abandon des représentations néfastes de l’Afrique par les médias occidentaux au profit de la promotion des valeurs africaines.
    8. La promotion de l’entreprenariat des jeunes à travers des projets innovants dans les secteurs des nouvelles technologies (Electronique, informatique, énergie renouvelable, etc).
    9. La promotion de la démocratie à travers l’assistance des peuples au respect de la limitation des mandats.

  • Le 8 octobre 2021 à 16:01, par Le Pacifiste En réponse à : Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

    Vraiment ! C’est du n’importe quoi. et il faut le dire cent fois

  • Le 8 octobre 2021 à 17:01, par citoyen Lambda En réponse à : Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

    Effectivement, du n’importe quoi mon cher frère Sur . Appartient-il d’ailleurs à Macron de définir selon sa vision à lui la nature des relations entre la France et l’Afrique ?. C’est toujours comme ça . Parce que, de plus en plus les peuples africains se réveillent contre le comportement néocoloniale et arrogant de la France grand financier,informateur et complice des terroristes ,hop elle trouve des jeunes africains à instrumentaliser, sachant qu’il suffit seulement d’offrir une voyage en France à quelques jeunes friands d’aller en Europe et le tour est joué . Toujours l’africain qu’on peut infantiliser et manipuler à souhait . Ce petit Macron, tout comme ce nabot de SARKOSI ont toujours considéré les africains comme des moins que rien . Maintenant, face à la réaction tout récemment de l’Algérie et du Mali suite aux sorties insolentes et irrespectueuses de Macron, la France se rend compte que l’Afrique du 21 ème siècle n’est plus celle des années de 1960 car une jeunesse et des populations de plus en plus conscientes ne sont plus disposées à supporter l’arrogance et le jeu trouble de la France. D’où cette grande foire de la clouwnerie franco-africaine à Montpellier . Mais cela ne changera rien, sauf si la France elle même commence à respecter comme il se doit les États africains et arrêter son double jeu et sa duplicité ,notamment au Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme .

  • Le 9 octobre 2021 à 13:46, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

    Hum.. Affligeant !

    C’est donc dire que les africains eux mêmes ont tellement intégré la françafrique qu’ils ne sont plus capables d’être objectifs dans leur raisonnements, même pour un supposé grand intellectuel comme Achille MBembé ?

    Rappelons quand même quelques évidences "perdues" :

    1°) Ce n’est pas à la France ni au président français d’accompagner les jeunes africains vers l’emploi. Il n’a pas encore fini d’accompagner les français, vieux et jeunes vers un emploi. C’est le rôle de nos dirigeants, et ils ont fait campagne et été élus pour ça.

    Tous les accompagnements en formation des soit disant partenaires ne sont pas de la générosité mais ont deux objectifs pratiques :

    Le premier de retenir et utiliser à moindre frais nos meilleurs éléments, formés par nos maigres moyens le long de leur vie mais récupérés après quelques années de fin de formation en occident.

    Le second est de maintenir le cordon ombilical avec ceux qui rentrent, formés pour et avec les outils du "partenaire" et qui donc toute leur carrière se référeront à l’expertise, aux produits et outils venant de là bas qu’ils connaissent, garantissant leurs marchés. Si Assimi Goita achète du matériel russe pour le Mali, c’est en grande partie parce qu’il a été formé en Russie !

    2°) Le second point honteux dans ces propositions est le fait de "demander" (qui demande ?) à la France de "faire entendre" la voix des africains concernant le climat et la biodiversité. Pourquoi ce serait à la France, plus petite que le Congo, aux enjeux climatiques très éloignés des nôtres, de parler en notre nom ?
    La France a des excès d’énergie qu’elle veut vendre à ses voisins, nous nous n’arrivons pas à satisfaire ne serait-ce que la moitié de la demande.
    Les occidentaux veulent protéger, élever en captivité et réintroduire dans la nature des espèces devenues rares, alors que chez nous l’espèce en voie de disparition, c’est l’homme.
    La France veut faire admettre l’énergie nucléaire comme "énergie verte", est-ce cela notre problème principal ?

    En réalité, il s’agit une fois de plus de "donner" nos voix à la France, afin qu’elle ne pèse plus une seule voix mais une vingtaine dans les négociations sur le climat. Et il est évident que c’est pour faire avancer son agenda à elle, et pas les nôtres !

    Je m’arrête là mais plusieurs autres points relèvent plus de la politique africaine de la France afin de sauvegarder son pré-carré que d’un consensus franco-africain.sur un partenariat gagnant-gagnant.

    C’est dommage, mais il faudrait aussi se demander si M. Mbembé n’a pas livré exactement ce qu’on lui a commandé ?

  • Le 11 octobre 2021 à 15:32, par Coco En réponse à : Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier : 13 propositions pour refonder les relations entre la France et l’Afrique

    Honte a tous ceux qui ont permis de jetter encore une fois la figure de l’Afrique par terre.
    La priorité c’est l’abandon du Franc CFA}

    , la fermeture sans condition des bases militaires, l’arret de l’ingerance et du soutient au chef d’Etat endo colons comme Alassane Dramane Ouattata

    ,
    et enfin l’aculturation et la soumission religieuse.
    Maintenat que le vin est tiré il faut le boire. Le Koala et autres vont donc beneficier de financement pour rabacher les oreille avec un discour pseudo democatrique teinté de la version 2.0 dela Francafrique. Elle seont comme d’autre presnté comme les leaders Africain donc poussé au sommet des Etat Africain pour mieux nous exploiter. Le choix des particpant a ce forum n’est pas anodin. Ils ont pris ceux qui pouvaient facilement etre manipulés. Ceux qui se serait satisfait juste pour avoir ete selectionné et de visiter la France. S’il yavait un vrai soucis de changer les relation Franco-Africaines, Macron aurait d’abord laisser les Africains proposer leurs representant ou alors inviter les Kemi Seba, Malema de EFF en Afrique du Sud, Sonko du Senegal, Amina Traoré du Mali et j’en passe.
    Mais ils a utiliser le maillons faible pour sa campagne electorale et essayer de diviser la societé civil mais ca n’a pas properé. Tout les commentaire montrent que la jeunesse Africaine est eveillée et debout comme un seul homme. La Francafrique c’est fini et ce sommet est le dernier soubressot du coq egorgé.

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