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Accord de Paris sur le climat : Lancement du projet de formulation de la stratégie de développement bas-carbone à long terme du Burkina Faso

Publié le mercredi 6 octobre 2021 à 15h24min

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Accord de Paris sur le climat : Lancement du projet  de formulation de la stratégie de développement bas-carbone à long terme du Burkina Faso

Le ministre en charge de l’environnement, son Excellence Siméon Sawadogo, a lancé officiellement le processus d’élaboration de la stratégie de développement à faible émission de gaz à effet de serre à long terme au Burkina Faso. Un nouveau projet mis en œuvre par l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) grâce au financement de l’Agence française de développement (AFD) et exécuté en collaboration avec le gouvernement burkinabè. C’était ce mardi 5 octobre 2021 à Ouagadougou.

Pour respecter ses engagements vis-à-vis de l’Accord de Paris sur le climat, le Burkina a lancé ce 5 octobre 2021 le projet visant à mettre en place la nouvelle stratégie de réduction des émissions de gaz à effet d’ici 2050. Ce lancement officiel s’est tenu en présence de toutes les parties prenantes. Un atelier assez important pour le ministre en charge de l’environnement, Siméon Sawadogo, qui a présidé la cérémonie du lancement officiel. Affirme-t-il : « le Burkina Faso doit respecter un certain nombre d’engagements qu’il a pris. C’est pourquoi, nous avons signé un accord tripartite réunissant le gouvernement burkinabè, l’Agence française de développement et l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) afin de travailler à l’élaboration d’une stratégie à long terme pour un développement à faible émission de gaz à effet de serre ». Et cet atelier est assez important, poursuit-il, parce qu’il réunit l’ensemble des parties prenantes notamment les acteurs publics, les organisations de la société civile et l’ensemble des partenaires techniques et financiers aussi bien bilatéral que multilatéral.

1,2 millions d’euros pour le Burkina Faso

Pour le directeur de l’AFD, Gilles Chausse, partenaire financier, son agence a fait du changement climatique l’un de leurs marqueurs identitaires. C’est pour cela, souligne-t-il, qu’il accompagne ce projet qui veut s’inscrire dans une stratégie de long terme, inclusive, participative de lutte contre le changement climatique et de réduction de gaz à effet de serre. La participation de toutes les parties prenantes à cet atelier d’information sur le projet qu’on espère la plus démocratique possible, devrait être consensuelle ajouta Mr. Gilles Chausse.

Les particularités du projet

L’originalité de cette nouvelle stratégie par rapport à celles déjà existantes, selon le chargé de programme de GGGI-Burkina, Lamine Ouédraogo, tient d’abord au fait que c’est l’un des engagements pris par le Burkina Faso conformément à l’Accord de Paris sur le climat. Et qu’il est recommandé à toutes les parties prenantes signataires, dit-il, qu’au-delà des contributions déterminées au niveau national, de pouvoir disposer d’une stratégie de réduction de carbone jusqu’à 2050. La 2e particularité est que ce document qui est une recommandation de l’Accord de Paris, pourrait devenir à la longue comme une conditionnalité pour la mobilisation des ressources dans la mise en œuvre des politiques nationales en matière de lutte contre le changement climatique.

La 3e et dernière particularité de cette stratégie est une opportunité pour le Burkina de pouvoir projeter ces efforts de réduction de gaz à effet de serre mais aussi ces actions d’adaptation à long terme jusqu’en 2050. « Ce qui fera de ce document a partir duquel, les, politiques, stratégies programmes qui seront élaborés tireront leur fondement dans le futur et cela est très important », foi du chargé de programme de GGGI, Mr. Lamine Ouédraogo.

En somme cet atelier de lancement a permis aux participants de : (i) avoir une bonne connaissance du processus d’élaboration de la stratégie de faible émission de GES, à long terme du Burkina : les enjeux, les défis et le mécanisme de mise en œuvre ; (ii) informer sur la mise en place de structures et d’organes qui seront impliqués dans le processus de formulation de la stratégie, ainsi que de la nécessité de l’alignement de cette stratégie avec les référentiels de développement nationaux et enfin, (iii) s’engager pour la pleine réussite du processus.

En rappel, le profil climatique du Burkina Faso indique qu’il est particulièrement vulnérable à la menace du changement climatique, les inondations, les feux de brousse, les chaleurs extrêmes et la sécheresse étant les principaux risques. En termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), selon le rapport provisoire du troisième inventaire national des GES (2019), en 2015, les émissions totales de gaz à effet de serre (GES) au Burkina Faso exprimées en équivalent CO2 (EqCO2) étaient d’environ 45 400 gigagrammes (Gg), soit une augmentation de 91% par rapport à 1995.

Selon le rapport du troisième inventaire national de gaz à effet de serre (IGES), en 2015, le Burkina Faso a connu une hausse de 95% d’émission de gaz à effet de serre par rapport aux années 1995.

En 2015, le pays a adopté un plan national d’adaptation au changement climatique (PNA) et a soumis sa première contribution déterminée au niveau national (CDN) en novembre 2016 après avoir ratifié l’Accord de Paris. En raison de la grande vulnérabilité du pays au changement climatique, et par rapport à sa faible responsabilité dans les émissions mondiales, ses besoins financiers pour l’adaptation et l’atténuation sont estimés à plusieurs milliards de dollars US.

La CDN propose des scénarios inconditionnels et conditionnels de réduction des émissions de GES au niveau national, ventilés par secteur, avec des efforts de réduction plus importants dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, de la foresterie et des autres utilisations des terres (AFAT). Un processus de révision de cette CDN est en cours, en vue d’augmenter ses ambitions de réduction des émissions pour la période 2021-2025.

Le développement de la stratégie à long terme vise à renforcer la capacité du gouvernement du Burkina Faso, à travers le secrétaire permanent chargé de la coordination de la CDN (SP/CNDD), à planifier la décarbonisation de son économie à long terme, en fournissant un cadre et une voie pour une révision et un renforcement progressifs des objectifs de sa CDN pour réduire les émissions de CO2 à l’horizon 2030 et au-delà.

C’est une stratégie qui sera présentée à la Convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) en 2022. Il s’agit de la réponse du pays à l’invitation faite par l’Accord de Paris aux parties de s’efforcer de formuler et de communiquer de telles stratégies, en tenant compte de leurs responsabilités communes mais différenciées et de leurs capacités respectives, à la lumière des différentes circonstances nationales.

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