LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Témoignage de Sakina Sawadogo, victime de l’insécurité à Rimkiéta : « Les bandits ont tué ma mère et aujourd’hui mon père n’est plus »

Publié le mardi 5 octobre 2021 à 22h55min

PARTAGER :                          
Témoignage de Sakina Sawadogo, victime de l’insécurité à Rimkiéta : « Les bandits ont tué ma mère et aujourd’hui mon père n’est plus »

A l’occasion de la marche d’hommage rendue à Ina Drabo et aux autres victimes de l’insécurité de l’arrondissement 8, le dimanche 3 octobre 2021, l’histoire de Sakina Sawadogo, âgée de 17 ans, était aussi émouvante pour des âmes sensibles. En effet, présente aux côtés de la presse au moment des interviews, elle a fondu en larme comme si elle avait un message à livrer, elle a fini par attirer l’attention de Lefaso.net. Interrogée sur le motif de sa présence à la marche, elle nous a fait savoir son état de choc avant de nous confier « les bandits ont tué ma mère et aujourd’hui mon père n’est plus. » Titulaire d’un brevet décroché au lycée "Wend-Rabi 3 de Rimkiéta", elle souhaite pouvoir poursuivre ses études secondaires si toutefois des personnes de bonne volonté lui venaient en aide.

« Je pleure parce que j’ai reçu un grand choc dans ma vie. Et si mon petit frère et moi sommes ici ce matin, c’est parce que les bandits nous ont rendu orphelins de mère un jour. Nous sommes venus pour que, désormais, on entende plus jamais que ce genre de drame s’est produit chez nous », nous a-t-elle confié en larmes avant de nous raconter son histoire.

« Ma mère, Maïmounata Kaboré a été assassinée en mars 2020 par des bandits. Elle avait 38 ans. Ce jour-là, elle est allée rendre visite à ma grand-mère. Et c’est à son retour que le drame s’est produit. Je ne sais pas à quelle heure exactement, mais je sais que c’est aux environs de 21h que son corps a été retrouvé à Tourwéogo. Je n’ai pas vu le corps de ma maman mais j’ai vu beaucoup de sang sur le lieu de son décès. Le 9 février 2021, mon papa aussi est décédé par suite de maladie. Nous sommes aujourd’hui orphelins de père et de mère. J’ai dû donc abandonner l’école (classe de 3e) pour m’occuper de mon frère. Ce n’est pas simple vraiment. Et souvent dans la quête d’emplois, certains hommes me font des propositions indécentes, choses que je refuse jusqu’à l’heure », a raconté Sakina Sawadogo. Mais cela jusqu’à quand ?

Selon le témoignage de son enseignant de mathématiques et de physique-chimie, Charles Gansonré, Sakina Sawadogo est une fille très intelligente, elle est battante et respectueuse. Car, dit-il, « malgré le double choc qu’elle a subi et continue de subir, c’est à dire l’assassinat de sa maman et le décès de son père en l’intervalle d’une année, elle a continué à venir en classe. Avec les cours d’appui, elle a pu décrocher son BEPC. Vu son âge, Sakina a besoin d’accompagnement psychologique pour pouvoir digérer la douleur liée à la perte de ses parents. »

Tout comme cette fille, ils sont nombreux, ces enfants qui sont devenus orphelins du jour au lendemain à cause de l’insécurité grandissante à travers le Burkina Faso en général et Rimkiéta en particulier. Pour sa part, elle n’a le regard fixé que sur vous !

Pour toutes les personnes qui souhaitent soutenir Sakina, merci de contacter les numéros suivants : +22655338178 / +22673234481

Dofinitta Augustin Khan

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique