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Dr Emile Pargui Paré : « Nous sommes très confiants quant à la victoire du 13 novembre 2005 »

Publié le vendredi 11 novembre 2005 à 08h32min

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La campagne présidentielle est dans sa dernière ligne droite. Les candidats mettent les bouchées doubles et évaluent les efforts abattus. De l’est au nord, du sud-ouest à l’ouest, le candidat de l’Alliance socialiste tire un bilan de sa tournée et exprime ses mécontentements.

Sidwaya : Vous entamez la dernière semaine de la campagne, quel bilan tirez-vous du parcours des villes et campagnes ?

Pargui Emile Paré : Je suis extraordinairement surpris de ce qui se passe sur le terrain. Lorsqu’on a démarré la campagne on était encouragé à se battre, à mobiliser le peuple autour d’un programme politique en vue de l’alternance politique, le 13 novembre 2005. Nous avons parcouru les régions de l’Est, Nord, Ouest, Sud-Ouest, Cascades partout la population était enthousiaste et mobilisée derrière notre projet de société. Le bilan est positif, et si cela se poursuit, nous sommes très confiant quant à la victoire du 13 novembre 2005.

Aussi, il faut remarquer le caractère pacifique et démocratique de cette campagne. Tous les candidats ont eu la liberté de s’exprimer et de présenter leur programme au peuple burkinabè. Je suis convaincu qu’au vu de ce bilan, l’alternance aura lieu le 13 novembre 2005 avec l’Alliance socialiste.

S : Vous ciblez les campagnes pour vos meetings pourquoi ? les villes ne vous intéressent pas ?

EPP : En matière de lutte politique, il faut une stratégie et une tactique en fonction de l’adversaire. Il est évident qu’en 21 jours, nous ne pouvons pas parcourir tous les 8000 villages ni les 300 départements, au moins les 45 provinces. Aussi, moi j’ai choisi la tactique de l’encerclement des villes par les campagnes. Blaise Compaoré lui est dans les grandes villes.

Le candidat de l’Alliance attaque les campagnes pour des meetings, dans les villes, nous faisons des assemblées générales. La ville a l’avantage d’être inondée par les médias. Il n’est plus nécessaire d’y tenir de grands rassemblements , du reste coûteux pour rien. En ville, il s’agit de donner le message à travers la presse. Avec la stratégie de l’encerclement des villes par les campagnes, le 13 novembre les militants vont voter massivement le candidat de l’Alliance socialiste.

S : Parmi les campagnes parcourues, le Sud-Ouest enregistre le plus grand nombre : Founzan, Berigban, Legmoin, Loropéni. Quel est cet attachement au Sud-ouest ?

EPP : Chaque formation politique a ses fiefs. Du point de vue politique, le parti est né, il y a 30 ans. Mais sincèrement le parti s’est bien implanté dans le Sud-Ouest et chaque département du Sud-ouest exigeait la présence du Dr Pargui Emile Paré. J’ai servi en tant que médecin dans cette région et j’y retourne pour mes vacances.

S : Selon vous, le Sud-Ouest est une zone délaissée. N’est-ce pas simplement un discours politique ?

EPP : Non, le Sud-ouest est une région très arrosée, très riche, je ne peux pas comprendre qu’on ne puisse pas capitaliser cette potentialité pour le bonheur de la population. En matière d’eau potable, de système socio-sanitaire, d’infrastructures routières, le Sud-Ouest est dernier. Le Sud-ouest est abandonné par le régime Compaoré.

S : ... et le Sahel, vous n’y êtes pas allé ?

EPP : Le Sahel est aussi déclassé. Bien des province sont délaissées. Cependant, ce sont ceux du Sud-Ouest que je connais parfaitement. Aussi mon parti n’a pas eu le temps en trois ans, de s’implanter fortement dans le Sahel. Nous n’avons pas de structure dans cette partie du Burkina. Mais, je suis convaincu que j’aurai des voix au Sahel grâce aux messages donnés à travers la presse et mes militants organisés.

S : Les Sahéliens ne se sentiront-ils pas délaissés par l’Alliance socialiste ?

EPP : Oui, mais après la campagne présidentielle, je vais attaquer le Sahel et y placer des structures efficaces pour les futures consultations électorales. Si je prends le pouvoir, le Sahel ne sera pas délaissé.

S : Coup de gueule ?

Je constate un désordre en ce qui concerne la couverture médiatique de ma tournée. J’ai eu des difficultés pour la couverture télévisuelle, à certains endroits. A Séguénéga, il fallait négocier pour que la télévision vienne couvrir mon meeting. Dans le Sud-Ouest, la Boucle de Mouhoun, pareil. Chaque candidat a droit à la couverture médiatique, la presse écrite, la radio et la télévision. Tous les meetings de Blaise Compaoré ont été couverts. Deuxième frustration, c’est la sécurité. Nous avons droit à deux agents de sécurité et depuis le début de la campagne c’est au moment où celle-ci tire vers sa fin qu’on m’envoie deux éléments pour ma sécurité. J’ai réfusé, je suis le candidat du peuple, je n’en ai pas besoin.

Propos recueillis par Boureima SANGA (bsanga2003@yahoo.fr)
Sidwaya

P.-S.

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