Santé de la reproduction au Burkina : Un consortium d’OSC réalise un audit social dans cinq régions
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Le Conseil burkinabè des organisations de lutte contre les IST/VIH-Sida (BURCASO), chef de file d’un consortium d’OSC, a présenté, ce vendredi 24 septembre 2021, à Ouagadougou, les résultats de l’audit social des sites de prestation des services en matière de santé sexuelle et reproductive dans les zones d’intervention du projet « Burkinbiwili ». Ce projet qui signifie jeunesse burkinabè, lève-toi, est financé par l’Agence française de développement (AFD) à travers l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS) et bénéficie de l’assistance technique de l’ONG Équilibre population.
L’audit social a consisté à la collecte et l’analyse d’informations auprès des sites de prestation des services en matière de santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes. L’objectif était de s’assurer que les engagements de l’Etat en la matière se traduisent de manière concrète au niveau des sites.
« Pour un jeune qui se présente dans un centre de santé, l’auditeur doit s’assurer si ce jeune a accès aux services de santé. Quand je prends le volet planification familiale, est-ce que ce jeune a accès à des méthodes contraceptives de façon gratuite tel que le dit l’engagement de l’Etat ? », a expliqué Ousmane Ouédraogo, coordonnateur du Conseil burkinabè des organisations de lutte contre les IST/VIH-Sida (BURCASO), à l’atelier de restitution de l’audit social, ce vendredi 24 septembre.
Vingt filles réparties dans cinq régions
Selon le chargé de suivi évaluation et capitalisation du projet « Burkinbiwili », Gérard Sawadogo, l’audit a été réalisé par vingt jeunes filles, réparties par groupes de quatre dans les régions couvertes par le projet (Boucle du Mouhoun, Centre-ouest, Plateau-central, Centre et Hauts-Bassins). Chaque auditrice devait enquêter par jour cinq de ses paires. Mille personnes, dont la tranche d’âge est comprise entre 15 et 25 ans, ont donc été enquêtées.
Il ressort de l’étude que les problèmes des jeunes sont notamment liés aux aspects financiers, infrastructurels, compétences mais aussi à la disponibilité de certains prestataires de santé. Aussi, l’insuffisance de confidentialité dans les centres de santé a été relevé par l’audit.
Toujours selon les résultats, 95% des agents de santé prétendent connaître la technique du counseling. Pourtant, ils ne sont pas en mesure de les définir et de décrire les différentes étapes. Aussi, 20% de ces prestataires estiment qu’ils n’arrivent pas à trouver des réponses aux besoins des jeunes.
Vulgariser pour renforcer le plaidoyer
A en croire le coordonnateur du BURCASO, les résultats de cet audit social seront diffusés auprès des parties prenantes des droits de santé sexuelle et reproductive. Ils seront également partagés avec l’autorité à travers les cadres d’interpellation. Le consortium compte saisir également l’opportunité qu’offrent certaines rencontres internationales comme le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou pour présenter les résultats et faire le plaidoyer.
Rappelons que le projet « Burkinbiwili » est financé par l’Agence française de développement (AFD) à travers l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS). Il bénéficie de l’assistance technique de l’ONG Équilibre population.
Il est mis en œuvre par un consortium de quatre organisations de la société civile dont le Conseil burkinabè des organisations de lutte contre les IST/VIH-Sida, la Fondation RAMA, le Réseau africain jeunesse santé développement au Burkina Faso (RAJS/BF) et le Groupe d’appui en santé, communication et développement (GASCODE).
Plus de 80% des activités du projet ont été réalisées. Au regard du covid-19 qui n’a pas permis de démarrer le projet dans les délais, le consortium affirme avoir entamé des négociations avec l’AFD et Equipop pour repousser l’échéance de ce projet de deux ans, fixé au 30 novembre 2021.
HFB
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