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Production de riz dans la Boucle du Mouhoun : « Nos enfants qui fuyaient le village au profit des sites d’or artisanaux restent maintenant pour travailler la terre »

Publié le mercredi 22 septembre 2021 à 22h55min

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Production de riz dans la Boucle du Mouhoun : « Nos enfants qui fuyaient le village au profit des sites d’or artisanaux restent maintenant pour travailler la terre »

La deuxième étape de la caravane de presse en faveur de l’initiative « produire un million de tonnes de riz », a conduit la dizaine de journaliste dans la Boucle du Mouhoun. Là-bas, ils ont visité trois bas-fonds rizicoles, un centre de promotion rural et une usine de transformation de riz. Tout ce qui devrait être fait semble fait. Les producteurs espèrent la clémence de « dame nature ».

Les objectifs de production de riz dans la Boucle du Mouhoun dans le cadre de l’initiative présidentielle : « produire un million de tonnes de riz », pour la campagne 2021-2022 sont de 144 303 tonnes. Cet objectif, a laissé entendre le directeur régional de l’agriculture de la région de la Boucle du Mouhoun, John Hien, a été doublé par rapport à celui de l’année dernière. De ce fait, près de 760 tonnes d’engrais ont été mis à la disposition des producteurs. En plus de cela, les producteurs ont bénéficié de motoculteurs, de batteurs et de tracteurs.

Le directeur régional de l’agriculture de la Boucle du Mouhoun présentant les objectifs de production de riz dans sa région

La superficie totale dans les six provinces que compte la région est estimée à plus de 38 714 ha. L’effectif des producteurs rizicoles à cette date est de 48 749 personnes dont 21 411 femmes. Au regard de la physionomie des bas-fonds, les objectifs de production assignés à la région de la Boucle du Mouhoun seront atteints, foi du directeur régional.

A Fakouna, village situé à quelques kilomètres de Dédougou, Lota Ouaro et ses camarades de la coopérative « Karawani » dont il est le président, exploitent plus de 372 ha de bas-fonds rizicoles dont 7 ha aménagés en jardin maraîcher et un hectare de bouli (retenue d’eau en langue mooré. Technique utilisée pour récupérer les eaux de ruissellement).

Lota Ouaro et ses camarades exploitent plus de 372 ha de bas-fonds rizicole

Il a confié que la production de riz a fondamentalement changé les habitudes de la population. « Le village de Fakouna est en plein essor. Nos enfants qui fuyaient le village au profit des sites d’or artisanaux restent pour travailler la terre », s’est-il réjoui. Il a cependant formulé une doléance à l’endroit de leur ministère de tutelle : ils souhaitent avoir plus de matériel afin d’augmenter leur rentabilité. La production attendue pour le seul village de Fakouna est de 1446 tonnes de riz.

Le président de l’URPR, Georges Kiénou, a évoqué quelques difficultés liées à l’écoulement du riz « local »

Autre localité, même constat. Dans la commune de Douroula, plus précisément dans le village de Noraotenga, 43,75 ha de bas-fonds rizicole y sont cultivés. Cette exploitation est gérée d’une main de maître par 118 producteurs. Là-bas, il est attendu une production de plus de 173 tonnes pour cette saison.

Une usine de transformation à plein régime

A Kodougou, dans la commune de Bourasso, se trouve une usine de transformation de riz. Dans son magasin d’une capacité de 500 tonnes, sont entreposés près de 106 sacs de riz en provenance de la vallée du Sourou et prêts à la consommation. Selon le président de l’Union régionale des producteurs de riz (URPR), Georges Kiénou, l’usine tourne à plein régime. « On a une commande annuelle d’environ 9000 tonnes par an pour le seul compte du ministère en charge de l’éducation nationale en faveur des cantines scolaires », a-t-il fait savoir. La commande totale annuelle de riz dans cette usine est estimée autour de 40 000 tonnes, foi de M. Kiénou. Des difficultés d’écoulement du riz produit au Burkina Faso ne manquent pas. A en croire le président de l’URPR, certains grands importateurs de riz étranger, ignorent le riz produit au « pays des hommes intègres » pour aller en chercher ailleurs.

Le contenant du riz « made in Burkina » aussi bon que son contenu ?

Toujours à Kodougou, se trouve un centre de promotion rurale (CPR/K). Des explications de son directeur, Sobou Miyamba, c’est une structure publique de formation professionnelle agricole non formelle. Le centre a pour mission principale d’assurer le transfert de connaissances et de technologies dans le domaine de la production agro-sylvo-pastorale, halieutique et faunique. Le programme de formation comporte deux phases : une phase théorique qui concerne 20% du programme pédagogique et une phase pratique qui représente 80% de la formation. « Les travaux pratiques de production pour les différentes compétences se déroulent sur des parcelles individuelles de 100m2 par apprenant pour le riz, le maïs et le sésame », a-t-il précisé.

Obissa Juste MIEN
LeFaso.net

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