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Produits de grande consommation : La hausse des prix, un coup dur porté au panier de la ménagère

Publié le dimanche 5 septembre 2021 à 22h50min

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Produits de grande consommation : La hausse des prix, un coup dur porté au panier de la ménagère

Les ménages burkinabè vivent difficilement l’augmentation des prix des produits de grande consommation constatée depuis quelques mois. Si certains ont dû revoir à la hausse les ressources consacrées aux courses, d’autres par contre n’ont eu d’autre choix que de trouver des alternatives pour mieux supporter cette situation.

La ménagère peine à remplir convenablement son panier ces jours-ci. En effet, depuis quelques mois, une grande partie des produits de grande consommation ont vu leurs prix flamber et ce pour plusieurs raisons. Le ministre du commerce, Harouna Kaboré, au cours d’une sortie médiatique, expliquait que cette situation était due en grande partie à la pandémie du covid-19 qui a désorganisé les chaînes de production (hausse du cours des matières premières) et de transport au niveau mondial et engendré l’augmentation des coûts du transport.

Eu égard au fait que 70% des produits de consommation sont importés, les Burkinabè subissent de plein fouet cette situation. Ainsi, l’huile par exemple est passée de 800 à 1.100 voire 1.200 FCFA le litre. La viande quant à elle est passée de 2.500 à 3.000 le kg. Le riz et la farine de blé ont aussi connu des augmentations sur le prix des sacs de 25 et 50 kg.

Selon Madi Ouédraogo, boutiquier au marché de Baskuy, le bidon de 20 litres d’huile se négociait autour de 12.000 avant la flambée. Actuellement, les revendeurs le paye à 20.500 FCFA. Ce qui les oblige, assure-t-il, à augmenter le prix du litre vendu en détail pour espérer faire des bénéfices. Il ajoute que le prix du sac de riz a connu dernièrement une hausse d’environ 500 FCFA sur le sac, mais pour le moment le prix du kilogramme n’a pas changé. C’est plutôt sur les sacs de 25 et 50 KG, qu’eux commerçants ont procédé à une augmentation.

Très prisée par les consommateurs, la viande a elle aussi vu son prix grimper. A en croire

Madi Ouédraogo, boutiquier au marché de Baskuy

Mahamadi Yago, boucher, la cherté de la viande s’explique par la rareté des animaux du fait du terrorisme. « Actuellement, il est difficile même de trouver les animaux parce que la plupart des éleveurs ont fui l’insécurité. Les animaux que nous pouvions avoir à environ 200.000 FCFA coûtent à présent autour de 400.000 voire 500.000 FCFA. Ce qui fait que nous ne vendons la viande aux clients qu’à partir de 500 FCFA. Et malgré cela, nous avons du mal à faire des bénéfices », explique-t-il.

Parcours du combattant

Face aux nouveaux prix sur le marché, les femmes peinent à conformer leur budget aux besoins de leurs familles. Venue faire des achats pour le repas du jour, Alphonsine Nanéma a dû faire le choix du strict minimum. « Je suis venue avec 2.000 FCFA mais je n’ai pas pu acheter tout ce dont j’avais besoin. Les condiments sont chers, le prix de l’huile a augmenté, même la petite boite de tomates qu’on nous vendait à 250 francs est passée à 300 FCFA. Je n’ai payé ni huile ni viande et pourtant il ne me reste que 300 sur les 2.000. Je vais aller me débrouiller avec ce que j’ai eu pour nourrir la famille. Ce n’est vraiment pas facile, surtout pour nous qui avons plusieurs bouches à nourrir », lâche-telle.

« Quand tu fais le marché, tu te demandes souvent si la majorité des femmes ne sont pas sujettes à la dépression, car tu les voit parler seules, marmonner et quand tu tends bien l’oreille elles font des calculs à n’en point finir tout en faisant les achats. D’autres même gesticulent et quand vos regards se croisent, à cause de la gêne, elles se sentent obligées de te laisser entendre que ce n’est pas facile », renchérit Noélie Sankara. Elle ajoute qu’il faut qu’une alternative soit vite trouvée, sinon ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus de cette situation et risquent à la longue de souffrir de malnutrition.

la viande, un produits très consommé

Initiatives pour nourrir sa famille

Pour certaines femmes qui, du fait de la situation financière de leur famille, ne s’attendent pas à voir leur "popote" augmenter, il faut développer des alternatives pour s’adapter à la flambée des prix. Sali Zongo par exemple, a opté pour une réduction drastique de la consommation de l’huile. « Je n’utilise l’huile qu’en cas de nécessité. Je privilégie maintenant des techniques comme passer le poisson à la vapeur au lieu de le frire. En plus, c’est beaucoup plus sain. Et pour la cuisine, je ne mets plus qu’un tout petit peu d’huile pour que mon stock puisse tenir », confie-t-elle.

Quant à Odette Dramé, elle préfère faire ses provisions deux fois dans le mois car elle trouve cela plus bénéfique. « J’achète mes condiments tous les quinze jours. Cela me permet de gagner plus, plutôt que tous les jours. Et pour des denrées comme la viande, je paye au kilogramme et je fais des répartitions selon le nombre de jours et je garde au frigo. Sinon si je veux le faire chaque jour, la popote ne suffira pas. Le plus important c’est que la nourriture ait du goût », soutient-elle.
Le vœu émis par l’ensemble des consommateurs est que des alternatives efficaces soient trouvées par le gouvernement burkinabè pour des denrées alimentaires accessibles à toutes les bourses.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 septembre 2021 à 12:59, par HUG En réponse à : Produits de grande consommation : La hausse des prix, un coup dur porté au panier de la ménagère

    Vive le mpp. Pendant la campagne electorale certains ont prix des 2000 FRC et plus.On remplissait leur reservoir de carburant.....Maintenant vous etes allés voter.Les supporters du mpp diront que la vie chere est un phenoméne mondiale lié au covid et au terrorisme mais hum. Allons seulement. Huile.haricot, riz, gaz, viande. Farine, cola, seau, spagetti.., soumbala. Mais, ssence .... uest ce qui n a pas augmenté. Qui vivra verra

  • Le 4 septembre 2021 à 15:31, par Le citoyen du Burkina En réponse à : Produits de grande consommation : La hausse des prix, un coup dur porté au panier de la ménagère

    Je suis parfaitement d’accord avec HUG, personne ne doit se plaindre, il faut assumer son choix.

  • Le 5 septembre 2021 à 06:39, par COB En réponse à : Produits de grande consommation : La hausse des prix, un coup dur porté au panier de la ménagère

    Salut à tous. Pour l’huile, je vous invite à découvrir ou re-découvrir le beurre de karité alimentaire. C’est très bon. La hausse des prix des productions locales enrichissent les producteurs locaux. C’est pas de l’argent perdus. Pour les produits importés, il faut réduire notre consommation. C’est pourtant bizarre le taux et l’intensité de fréquentation des maquis à Ouaga.

  • Le 5 septembre 2021 à 09:57, par Bigbale En réponse à : Produits de grande consommation : La hausse des prix, un coup dur porté au panier de la ménagère

    Rien de neuf sous le Soleil ! Phénomène mondial.ou pas, MPP ou autres partitions ou pas, le peuple sait qui se soucie de lui et qui travaille à le detruire. Le drame c’est que malgré ce qui crève l’oeil il y a encore des gens à penser qu’ils détiennent la vérité absolue sur toutes les sciences possibles de la terre. Qu’ils continuent de rêver jusqu’à leur dernier souffle ils.finiront par savoir que l’économie mondiale s’en fout de nos piètres analyses. Les autres parties du monde ne dorment pas et ils demontreront toujours que nous sommes de arriérés dans nos petites têtes. Mettons nous au travail, produisons ce que nous consommons et consommons ce que nous produisons. Ceci nous a été dit depuis la Revolution Sankariste. Tout le reste n’est que verbiage creux et inutile.

  • Le 9 septembre 2021 à 13:16, par le voyant En réponse à : Produits de grande consommation : La hausse des prix, un coup dur porté au panier de la ménagère

    Bonjour,quand les gens disaient que le ministre du commerce va étouffer et asphicier le pays avec le retour des monopoles,personnes n’y croyait.Eh bien !nous y sommes.Le gouvernement doit prendre ses responsabilité a temps car ventre affamé n’a point d’oreils

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