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Présidentielle au Gabon : Le petit timonier de Libreville

Publié le mardi 8 novembre 2005 à 08h38min

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Omar Bongo

Plus que quelques jours et les Burkinabè seront appelés aux urnes pour choisir entre 12, même 13 candidats, celui qui présidera à leurs destinées pour les cinq prochaines années.

C’est donc la dernière ligne droite pour les prétendants au fauteuil suprême, qui rivalisent d’arguments, de promesses voire de piques, pour s’attirer les faveurs des électeurs ou déstabiliser l’adversaire. Cela, même si l’issue du scrutin, connu d’avance pour certains, n’emballe pas vraiment le grand public.

Blaise s’apprête donc à rempiler, tout comme son homologue Omar Bongo Ondimba qui, après 38 années passées à la tête du Gabon, entend renouveler une fois de plus son bail au palais du bord de mer. C’est en effet les 25 et 27 novembre prochains, soit deux semaines après les Burkinabè, que les quelque 520 000 Gabonais inscrits sur les listes devront faire leur choix.

En effet, face à Omar Bongo Ondimba, quatre challengers : Pierre Mamboundou (Union du peuple gabonais, UPG) ; Zacharie Myboto (candidat indépendant parce que son parti, l’Union gabonaise pour le développement et la démocratie, UGDD, n’est pas encore reconnu) ; Augustin Moussavou King (Parti socialiste gabonais, PSG) ; et Christian Maroga (Rassemblement des démocrates, RDD). Là plus qu’ailleurs, on pourrait parler de la chronique d’une victoire annoncée, tant les forces en présence sont disproportionnées et l’organisation du scrutin, sujette à caution.

Il y avait déjà eu l’interdiction pour les opposants et leurs proches de se rendre à l’extérieur, sous prétexte qu’ils y vont dénigrer le pays et son chef. Récemment, la fille de l’opposant Zacharie Myboto en a fait l’amère expérience, lorsqu’en partance pour la France, elle s’est vue refoulée à l’aéroport de Libreville.

Mais on n’en avait pas fini avec les désagréments de toutes sortes causés aux adversaires d’Omar Bongo Ondimba et qui sont autant de bâtons dans leurs roues : dernier exemple en date, la mésaventure de Zacharie Myboto (encore lui), contraint ce dimanche d’annuler une réunion dans une salle de la capitale, parce que son parti, au nom duquel la demande avait été faite, n’est pas légalisé.

Si l’on ajoute à cela les tranches horaires, naturellement de grande écoute, que se serait réservées le président sortant, laissant les plages ingrates à ses concurrents, on comprend que cette élection soit sévèrement vissée.

Manifestement, le vieux ne veut courir aucun risque de ballottage, raison pour laquelle il met toutes les chances de son côté. Faut-il alors croire que l’âge et l’usure du pouvoir faisant, il soit en train de mal tourner, lui qui avait pourtant réussi le tour de force, grâce notamment à son franc-parler et à ses bons mots, à s’attirer la sympathie de ses contemporains, malgré une longévité exceptionnelle au pouvoir ?

Il y a tout lieu de le croire, de la part d’un homme d’Etat qui s’apprête à cumuler 45 années de pouvoir et donc à faire aussi bien que feu le "Grand Timonier" Kim Il Sung.

Dommage que ces gens qui ont bien connu le général de Gaulle ne méditent pas son conseil : "Il vaut toujours mieux quitter les affaires avant qu’elles ne vous quittent".

Hélas, dans cette Afrique des démocraties bananières, cacaoyères ou cotonnières, on préfère s’y accrocher jusqu’à ce que l’Histoire vous pousse vers la sortie de service.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 8 novembre 2005 à 10:07, par Stephane Nyobe (Libreville) En réponse à : Bongo, un vrai rigolo en politique

    Le PR ivoirien Laurent Gbagbo avait raison de dire que le pere Bongo est un veritable rigolo en voulant donner des lecons de democratie a d’autres pays malgre ses pratiques du moyen age en politique.

  • Le 9 novembre 2005 à 00:20, par Aminata D.( Dakar) En réponse à : > Présidentielle au Gabon : Le petit timonier de Libreville

    Le défunt Général Eyadéma du Togo voulait que ses collègues Présidents lui donnent du "Doyen".Le Président Bongo ne criera pas au scandale si quelque esprit impertinent lui rappelait qu’il avait disputé en son temps ce titre de "Doyen des Chefs d’Etats " au tristement célèbre dictateur Gnassingbé Eyadéma aujourd’hui disparu.Bongo Ondimba peut rempiler tranquille...
    Doyen ,il l’est sans nul doute ; mais dictateur,vous plaisantez ?

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