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Présidentielle 2005 : un scrutin qui en cache un autre

Publié le lundi 7 novembre 2005 à 08h23min

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Il reste cinq jours à nos braves candidats à la magistrature suprême pour convaincre une population burkinabè qui n’est plus habituée depuis longtemps, à recevoir tant de prétendants à une élection présidentielle.

Pendant deux semaines de campagne, nos douze candidats ont parcouru, du moins pour la plupart d’entre eux, une bonne partie du pays pour porter le message d’espoir à des Burkinabè confrontés, comme ils ont dû le constater, à des problèmes de pauvreté mais animés de la volonté de les résoudre.

Il est difficile, pour le moment, de mesurer l’impact réel de ces nombreuses tournées des prétendants à la présidence sur le comportement de ces millions de citoyens appelés le 13 novembre prochain à élire celui qui va conduire pendant cinq ans, les destinées de la Nation. Les Burkinabè, il faut le relever, ne se bousculent pas toujours devant les urnes. Lors des scrutins de ces dernières années, ils ne sont pas sortis nombreux pour se prononcer même quand l’enjeu de la consultation était important. A la présidentielle de 1991, ils n’était que 25% des inscrits à voter. Ce cas à lui seul ne peut pas, bien sûr, illustrer le comportement des Burkinabè face aux consultations électorales.

Il n’en faut surtout pas déduire qu’ils ne s’intéressent pas à la chose publique, aux questions de la gestion de la cité. Les Burkinabè ont eu l’occasion de démontrer qu’ils réagissent vite et en grand nombre dès lors que leurs intérêts ou ceux de la Nation sont touchés.

Il appartient à tout un chacun et surtout aux animateurs de la vie politique d’élever le niveau de civisme des citoyens. Il leur revient de démontrer entre autres, l’importance d’une consultation électorale. C’est à travers cette démarche qu’ils pourront convaincre la population et de manière précise, les électeurs. Qu’on se le dise : on jugera le scrutin du 13 novembre à son taux de participation. Il faut saluer les efforts des candidats dans leur campagne de mobilisation des électeurs à aller voter. A la lecture du taux de participation, on pourra mieux apprécier l’efficacité de la stratégie politique des uns et des autres.

Ce scrutin sera aussi l’occasion de la décantation pour nombre de partis et de dirigeants politiques. Selon les résultats, certains seront appelés à céder la place à d’autres pour les campagnes à venir dont les plus proches sont les élections municipales du début de l’année prochain. On ne l’a pas relevé assez : en réalité, la présidentielle, dans les calculs de nombre d’états-majors des partis, est l’occasion donnée de préparer les municipales de 2006 et même les législatives de 2007. Autrement dit, un scrutin en cache un autre.

Nombre de candidats pendant leur campagne ont appelé ouvertement leurs militants à partir à la conquête des mairies. Ils n’ont nullement tort : le pouvoir politique résidera, dans les prochaines années à la base. Quand on sait qu’en plus de la cinquantaine de communes existantes, près de trois cents communes rurales seront créées, l’année prochaine, il faut saisir toute l’importance que le Burkina Faso attache à la politique de décentralisation.

Ce choix, avec toutes les difficultés qu’il engendre et engendrera à coup sûr, pendant un certain temps, est guidé par le souci d’enraciner la démocratie au niveau local. Il s’agit de favoriser la prise en charge par la population de ses problèmes de développement et de créer en elle à travers ses élus locaux, le sens de l’intérêt général et celui de l’éthique de la responsabilité.

Les candidats savent qu’il y a qu’un seul fauteuil de président mais bientôt, des dizaines de milliers de postes pour les élus locaux. Ils savent aussi que la conquête du fauteuil présidentiel passera par la maîtrise de la base. Le choix est facile et clair.

Par Bessia BABOUE

Sidwaya

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