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CAN 2021 : « Le Burkina peut encore créer la surprise » selon Brahima Traoré, ancien joueur des Etalons

Publié le mercredi 18 août 2021 à 23h50min

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CAN 2021 : « Le Burkina peut encore créer la surprise » selon Brahima Traoré, ancien joueur des Etalons

La Confédération africaine de football (CAF) a effectué le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 le mardi 17 août 2021, au Cameroun, pays hôte de la compétition. Le Burkina Faso est logé dans le groupe ‘’A’’ en compagnie du pays organisateur (Cameroun), avec aussi l’Ethiopie et le Cap-Vert. Quelles sont les chances des Etalons dans cette compétition ? Le groupe "A’’ est-il véritablement à la portée des hommes de Kamou Malo ? Lefaso.net a pu recueillir les avis des acteurs du football burkinabè sur la question dans ce micro-trottoir.

« Il faut se dire que les garçons que nous avons sont capables », Lassina Sawadogo, journaliste à la RTB

On a tous été accrochés à nos postes téléviseurs pour suivre ce tirage au sort. Quelle était la combinaison qui sera offerte au Burkina Faso. Nous nous sommes posés cette question. Eh bien, tout le monde est situé maintenant. Le Burkina est dans le groupe ‘’A’’ avec le pays organisateur. Ce n’est toujours pas facile d’être dans une CAN avec le pays organisateur. La situation est d’autant plus difficile que nous, nous jouons le match d’ouverture face au pays organisateur.

C’est la particularité de ce tirage au sort. Généralement, ces genres de tirage au sort, lorsqu’on est logé dans le pot 2, on ne joue pas face au pays organisateur. Le pot 2 joue toujours avec le pot 3 et pot 1, pays organisateur, joue avec le pot 4 pour bien lancer la compétition. Avec cette nouvelle combinaison de la CAF, cela veut dire que le ‘’choc’’ dans le groupe ‘’A’’, se joue déjà en ouverture de cette compétition.

La tâche ne sera pas facile pour nos Etalons. Quand on imagine l’enthousiasme qui sera autour de cette équipe camerounaise, on peut s’imaginer un peu de la difficulté qu’on aura un peu du côté du Cameroun. Parce qu’il va falloir jouer sur le terrain mais aussi sur l’environnement. Je pense que ça ne sera pas facile pour les Etalons mais on est habitués aux compétitions de ce genre.

Le Burkina et le Cameroun sont des favoris et derrière il y a des outsiders comme L’Ethiopie et le Cap-Vert qui sont aussi des équipes qui vont vendre chèrement leurs peaux. Chacun a son destin en main, il va falloir que chacun joue à fond pour gagner.

En plus, il y aura une fièvre incroyable au Cameroun et à côté de cela je pense que pour même la beauté de la CAN, les uns et les autres ne souhaiteraient pas que le Burkina Faso cale déjà le Cameroun en phase finale. On aura contre nous l’équipe du Cameroun, le public camerounais et peut-être une partie des autorités parce que pour rendre la fête populaire, c’est toujours bon que le pays organisateur gagne son premier match.

Il y a aussi une chose qui ne doit pas passer inaperçue. Le Burkina, au moment où nous vous parlons, est dans une situation très difficile avec beaucoup de blessés dont Alain Sibiri Traoré, Edmond Tapsoba et autres. Ciryl Bayala comme beaucoup d’autres absents en l’occurrence Charles Kaboré qui est à la recherche d’un club, Alain en plus, qui n’a pas été renouvelé du côté de Berkhane, comme Yacouba Coulibaly qui n’a pas de club non plus. Pourtant ils sont des joueurs cadres de l’équipe nationale. Ce qui veut dire que si la CAN était à jouer aujourd’hui, on allait être dans une situation très difficile.

Ces derniers temps, par exemple, on a vécu une situation où il y avait pratiquement deux équipes des Etalons : une équipe des Etalons qui jouait et une autre qui accompagnait les autres. Aujourd’hui nous sommes dans une situation où l’équipe des Etalons qui jouait n’est pas en mesure de jouer parce qu’ils sont blessés, ils sont en méformes.

Il va falloir compter sur ceux qui accompagnaient les autres, à qui on n’a pas donné la chance au départ de pouvoir se mettre en évidence et de pouvoir saisir leur chance pour créer une concurrence saine autour du groupe. Avant tout, je pense que les garçons que nous avons sont capables de faire une bonne CAN.

« Si les Etalons font une bonne préparation, ils peuvent nous donner satisfaction », Madi Zongo, journaliste à la télévision privée BF1

En matière de tirage au sort, il n’y a pas de bon ou de mauvais. Le plus important pour moi, c’est la préparation. A l’analyse du groupe ‘’A’’, le Burkina ne s’en est pas moins bien sorti que les autres parce que le Cameroun, on le connait déjà, on était ensemble en 1998 et en 2017 aussi au Gabon. On était ensemble avec l’Ethiopie aussi en 2013 en Afrique du Sud ; le Cap-Vert on a joué récemment contre eux pour les éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018.

Donc ce sont des équipes que nous connaissons. De ce fait, on connait déjà le potentiel de chacun. Ce qu’il faut dire est que ce potentiel doit s’exprimer sur le terrain. Il est vrai que vous jouez contre les adversaires mais c’est d’abord ce que vous-mêmes vous faites là qui va vous donner la victoire ou vous obliger à concéder la défaite.

Pour ce tirage au sort, je ne dirai pas que c’est un bon tirage au sort mais je ne dirai pas non plus que c’est mauvais pour le Burkina parce que c’est en janvier 2022 qu’on saura la vérité. Cependant par rapport au background des équipes on peut dire que le Cap-Vert ‘’emmerde’’, ça ne gagne pas, l’Ethiopie n’est pas la même depuis leur dernier titre en 1962. Le Cameroun même qui est le pays organisateur, ce n’est plus les grands lions indomptables. Ils ne font pas trop peur.

Au Burkina aussi, la génération de la CAN 2013 est entrain de s’effacer, les derniers qui restent, ce sont Charles Kaboré, Alain Traoré et quelques-uns qui sont toujours là et qui sont avec la nouvelle génération ; je parle des autres qui ont rejoint l’équipe après la CAN 2013. C’est une équipe qui est en phase de transition vers une formation plus stable. Il faut aussi retenir que nous avons quand même des joueurs qui sont dans de très grandes équipes en Europe.

C’est un potentiel intéressant s’il est bien mis en musique, il est capable de nous donner satisfaction. Les chances du Burkina dans cette CAN sont vraiment réelles, encore une fois cela dépend du Burkina. Si le Burkina arrive à avoir une bonne préparation, il a les moyens d’aller au-delà de ce que les gens pensaient.

« Le groupe ‘’A’’ est à notre portée », Idrissa Congo, entraineur de Salitas FC

Je pense qu’avec le niveau des Etalons, ce groupe ‘’A’’ est à notre portée. C’est vrai qu’il y a le grand Cameroun mais il faut savoir que le Burkina n’est pas une petite nation de football aussi. De façon générale, je peux dire qu’il n’y a plus de petite nation en football. Que ce soit l’Ethiopie ou le Cap-Vert, ce sont des nations qui vont venir jouer crânement leur chance. Mais je pense que les Etalons du Burkina pourront s’en sortir dans ce groupe.

« Le Burkina peut aller loin dans cette compétition », Brahima Traoré, ancien joueur des Etalons

C’est un groupe ouvert. Souvent on a l’habitude de dire qu’il y a un groupe facile et l’autre qu’on dit le groupe de la mort. Pour moi, toutes les équipes se valent. Les gens négligent peut-être l’Ethiopie et le Cap-Vert mais n’oublions pas qu’ils ont franchi aussi le cap des éliminatoires. A l’analyse, je pense qu’on connait déjà le Cap-Vert, on a même eu à jouer aussi avec l’Ethiopie, mais la vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui.

Il falloir que les Etalons négocient le premier match contre le Cameroun. Si on arrive à bien négocier ce match, on va éviter les calculs comme on a l’habitude de dire. Si on arrive à avoir un ensemble avec de bonnes individualités, une équipe où chaque joueur joue à son poste, je pense qu’on pourra encore créer la surprise.

Mais tout d’abord, il faut une bonne préparation parce que c’est la base. J’ai eu la chance de jouer trois CAN et j’ai vu la préparation des différentes équipes. Je peux vous dire que nous, nous avons raté la CAN 1996 en Afrique du Sud par manque de bonne préparation avec Drissa Traoré dit Saboteur. Cela a été un fiasco total : trois matchs, deux défaites, un match nul et nous avons été éliminés.

Mais à la CAN 98 comme la préparation était au top, vous avez vous-mêmes vu les résultats. Nous avons été bien préparés pour cette CAN et cela a donné le résultat que vous connaissez. Il faut que la Fédération permette au sélectionneur d’avoir ses joueurs au moins deux semaines avant le début de la CAN. Toutefois, je pense que le Burkina a des armes pour aller loin dans cette compétition à venir.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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