LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Littérature/Burkina : Mariam Ouédraogo veut transmettre les valeurs traditionnelles à travers le conte

Publié le vendredi 13 août 2021 à 10h00min

PARTAGER :                          
Littérature/Burkina : Mariam Ouédraogo veut transmettre les valeurs traditionnelles à travers le conte

Mariam Ouédraogo dite Soalmda (la conteuse) a dédicacé, ce jeudi 12 août 2021, son premier essai littéraire de contes traditionnels en français intitulé « Mon livre de contes africains ». Transmettre à la jeune génération les valeurs morales de la société africaine en perdition, tel est l’objectif visé par ce recueil de cinq contes qui est aussi disponible en version audiovisuelle. Tous les contes sont narrés dans la langue du terroir mooré et sous titrés en français.

« Mon livre de contes africains » est un recueil de 57 pages, contenant cinq contes caractérisés par un univers merveilleux. Les sujets qui y sont abordés, sont en rapport avec la cohésion sociale, le respect des aînés, le vivre-ensemble, etc. Selon l’auteure Mariam Ouédraogo, tous ces sujets servent à mettre en valeur ou à dénoncer un comportement et révèlent des valeurs fondamentales à la morale africaine. C’est ce qui explique d’ailleurs son choix pour le conte traditionnel africain, qui constitue selon elle un véhicule d’enseignement riche.

En plus de la version papier, « Mon livre de contes africains » est également disponible en version audiovisuelle sous forme de CD et de clés USB, et les contes y sont narrés en mooré et traduits en français. En alliant l’écrit et l’audiovisuel, la conteuse traditionnelle veut faire le conte autrement. « Nous ne pouvons plus faire le conte comme par le passé, il faut le faire autrement. Nous essayons de suivre l’évolution du monde, la globalisation. C’est dans cet élan que je pense qu’il faut allier l’écriture et les images. Ça amuse et ça capte plus l’attention », soutient-elle.

L’auteure en pleine dédicace

Pour le dramaturge Dramane Ouattara qui a présenté le livre, Mariam Ouédraogo permet aux lecteurs à travers les cinq contes parlant de la gourmandise de l’hyène, de l’entrain incroyable de Wibga-la-jeune-fille, de la désignation de l’animal rapide, de l’ingratitude de l’hyène et enfin de l’homme à la langue fourchue, de tirer plusieurs enseignements.

Savoir se contenter de ce qu’on vous donne et ne pas enfreindre les interdits, ceux qui se ressemblent s’assemblent, éviter de sous-estimer autrui car le premier peut un jour se retrouver dernier, se départir de I’ingratitude, éviter des attitudes et habitudes qui mettent à mal la cohésion sociale, autant de leçons données par les histoires relatées dans le recueil.

« Un outil performant de diffusion des valeurs »

À en croire Abdoul Karim Sango, co-parrain, les contes sont un outil performant de diffusion des valeurs qui manquent actuellement à notre société. Et la jeune génération manque cruellement de repères et valeurs culturelles qui forgent notre identité. « Par la production de ce premier tome de contes, l’auteure fige dans le temps, pour longtemps, un ensemble de contes traversés par l’intégrité, la solidarité, la fraternité », a-t-il confié. Il fonde l’espoir que cet ouvrage va susciter un réel engouement auprès des enfants et adolescents.

Le co-parrain Abdoul Karim Sango recevant un exemplaire dédicacé de l’œuvre

Venu représenter le Dima Naaba Sigri de Boussouma, parrain de la cérémonie, le Lèbda Naaba Baongho a félicité le travail abattu par l’auteure pour non seulement préserver les contes qui sont de moins en moins dits aux jeunes générations mais aussi pour la transmission des valeurs que l’on y retrouve. De son avis, le conte forge la personnalité de l’homme depuis sa petite enfance et permet de distinguer le bien du mal. Il a souhaité qu’à travers cette œuvre, le conte soit enseigné dans les écoles.

Le recueil « Mon livre de contes africains » est disponible au prix de 2 500 FCFA.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique