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Meeting du PAREN à Ouahigouya : Laurent Bado et les "hyènes" de la République

Publié le lundi 7 novembre 2005 à 08h12min

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Le candidat du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), Laurent Bado, est allé le mercredi 02 novembre 2005 à la rencontre de ses militants de Ouahigouya. A son retour de Titao (Lorum), où il a tenu un meeting, le prophète du tercérisme a indiqué la "voie du salut" pour son peuple.

Les meetings de Laurent Bado se suivent et se ressemblent tant le message est constant et l’ironie toujours sarcastique. Peu avant son arrivée sur l’aire du meeting, des haut-parleurs distillent la musique du reggaeman ivoirien Tiken Jah Fakoly : "Quitte le pouvoir, quitte le pouvoir, je te dis quitte le pouvoir...".

On se serait cru au meeting de l’opposition ivoirienne après l’expiration, le 30 octobre dernier, du mandat du président Laurent Gbagbo. Entre-temps, un jeune militant s’exerce à lancer des mots cruels contre "ceux qui ne pensent qu’à leurs ventres". De retour d’une station de radio locale où il était l’invité du jour, Laurent Bado descend de son véhicule, avec un port altier et le visage creusé par la fatigue. Après quelques slogans, le coordonnateur régional de la campagne du Nord, Cheick Sawadogo, entonne : "L’homme tant attendu est là. Il est exceptionnel et fait la politique de façon désintéressée".

Le trac du début vaincu et le ton plus sûr, il ajoute : "Son devoir est d’interpeller des consciences et de frayer un chemin pour un développement durable". Puis, Laurent Bado est enchanté du nombre de militants venus à sa rencontre : "Je ne m’attendait pas à voir plus d’une dizaine de militants, car je sais que beaucoup d’entre vous ont reçu des menaces", a-t-il laissé entendre.

"Mettez vos bulletins dans vos culs"

Son enchantement ira crescendo puisque la poignée de militants ne cessera de grossir au fur et à mesure qu’il morigènera sévèrement pouvoir et opposition. Le ton de plus en plus rageur, celui qui a tant mordu et griffé tout au long de la campagne fait la distinction entre trois sortes de Burkinabè. "Les idiots et les imbéciles, qui ne s’intéressent pas à la politique ; les hyènes, les méchants et les mendiants larmoyants que sont les gouverneurs de région, les maires et les fonctionnaires qui ne sont pas politiquement neutres ; et enfin les hommes intègres et courageux qui viennent aux meetings du PAREN", a-t-il égrené avant de lâcher, geste à l’appui : "Vous qui êtes ici, vous avez des testicules, des couilles et non la hernie".

La main sur le cœur, le président du PAREN fera remuer la tête de plus d’un militant lorsqu’il affirmera sans sourciller ne pas s’intéresser à leurs voix : "Je me fous des élections, chacun peut, le jour du scrutin, mettre son bulletin dans son cul (encore geste à l’appui)"." Pour réussir son pari de terrasser la pauvreté "en cinq ans et faire du Burkina un pays émergent en dix ans", le candidat Bado propose la recette de l’actionnariat populaire, "seule politique capable de créer des emplois et des richesses". Avant de prendre congé de ses militants, il a fait la confidence suivante : "En réalité, je suis originaire du Yatenga et mon nom de famille originel est Kindo".

Mes 100 premiers jours à la présidence

M. Bado, si vous étiez élu président au soir du 13 novembre, quelles seraient vos priorités dans les cent premiers jours ?

• Je ne suis pas candidat pour rêver sur le fauteuil présidentiel. Je suis candidat pour indiquer qu’il y a un chemin à prendre. Si le peuple me suit, alors je suis en tête. S’il refuse, alors je m’en fous. On dit que je cause mal, mais c’est la vérité que je dis au peuple. Le soir du 13 novembre, je dors chez moi et je lis Tintin et Milou. Mais si j’ai le pouvoir, ne me demandez pas ce que je ferai dans les cent premiers jours. Le PAREN est le seul parti qui a un processus cohérent et intégré de développement du pays. Nous avons une dynamique interne de développement.

On a beaucoup de pédales. La culture, sur laquelle nous allons nous fonder constitue les rails de notre locomotive. Maintenant, la locomotive qui est devant nous, nous disons que c’est l’agriculture. Je demande au peuple burkinabè, si par accident je suis élu, de me juger sur les faits. Attendez le 11 décembre 2009 à minuit, si rien n’a changé au Burkina Faso, écoutez la télévision et la radio, car je rendrai ma démission.

Alain St Robespierre

Observateur Paalga

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