Permettre aux apiculteurs de voir des innovations et des pratiques apicoles qui améliorent leur compétitivité, échanger avec les promoteurs des centres apicoles leaders pour partager leurs expériences sur les techniques de production, de transformation et de commercialisation des produits de la ruche, établir des partenariats de collaboration entre les différents acteurs de la filière apicole. Telles sont les raisons qui justifient les deux voyages d’études au profit des apiculteurs et des transformateurs dans les centres leaders de Koudougou et Bobo-Dioulasso.

Placée sous la tutelle technique du ministère des Ressources animales et halieutiques, et pilotée par le secrétariat technique de l’apiculture, l’activité de Koudougou s’est tenue dans le centre de miellerie Wend-Puiré du 22 au 25 juillet 2021. Durant 72 h, les 40 apiculteurs venus entre autres du Centre-Ouest, du Nord, du Sahel, du Centre-Est, et du Centre-Sud ont pu visiter différentes mielleries, échanger avec les responsables et les techniciens des centres et organiser des échanges en salle entre apiculteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs.

Relais de formation et d’information

« C’est dans le but de former les producteurs en transformation, stockage, conditionnement dans la production du miel et des autres produits de la ruche. Aujourd’hui à Koudougou, c’est essentiellement pour leur donner des outils en matière de production pour améliorer leur production et également faire une petite transformation pour faire des plus-values comme la cire qui constitue un élément important au niveau des produits de la ruche et le premier produit qu’on peut tirer de la transformation », dira Issoufou Nana, secrétaire technique de l’apiculture, tout en précisant qu’il faut que les producteurs apprennent également comment entretenir leurs ruches et comment entretenir leurs matériels. Il poursuit en disant qu’à travers ce voyage d’études, ils espèrent prodiguer aux participants des connaissances et faire en sorte qu’ils soient des relais de formation, d’information de bonnes pratiques en matière apicole.

Issoufou Nana, secrétaire technique de l’apiculture

Le STA a été mis en place en avril 2016 au niveau du ministère des Ressources animales et halieutiques. Il a pour rôle essentiel de concevoir et mettre en œuvre la stratégie nationale de développement durable de la filière apicole, d’assurer la qualité et la sécurité sanitaire des produits de la ruche, de promouvoir l’enseignement et la recherche en apiculture.

Selon Issoufou Nana, le STA travaille avec l’Union européenne et a obtenu l’autorisation d’exportation du miel depuis février 2018. Pour ce faire, ils ont mis en place un plan de surveillance de la production du miel pour contrôler les résidus de pesticides et d’antibiotiques dans le miel. « Chaque année, nous réactualisons ce plan, nous soumettons notre miel à l’analyse au niveau international et chaque année ce plan peut être renouvelé ou suspendu si nous ne respectons pas les conditions de l’Union européenne », fait-il savoir.

Photo de famille

Il faut noter que ce voyage d’études a lieu grâce au soutien du Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’Ouest volet Burkina Faso (PACAO-BF), financé par l’Union européenne et mis en œuvre par la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF). Selon l’abbé Fidèle Kinda, vice-président de l’interprofession miel et président des producteurs du miel au niveau national, ce voyage d’études va emmener tous les producteurs ainsi que les transformateurs à connaître le processus de la production du miel depuis la production au niveau des ruches jusqu’à la fin du circuit de transformation. Il précise par ailleurs, que ledit programme appuie trois domaines de spéculation qui sont le solaire, les grappes huilerie et le miel.

L’abbé Fidèle Kinda, vice-président de l’interprofession miel et président des producteurs du miel au niveau national

A l’entendre, le projet PACAO est un projet qui vise tout d’abord à améliorer la quantité de production du miel. Il relève que 2000 ruches composées de 200 kits ont été réceptionnées en fin juin. Ce qui permettra à chaque producteur de recevoir 10 ruches avec du matériel de récolte. Les kits sont évalués autour de 450 000 Fcfa et chaque apiculteur doit débourser 50% soit 225 000 Fcfa.

Prince Omar
LeFaso.net