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Faits divers : Les soucis de l’aval

Publié le samedi 5 novembre 2005 à 09h15min

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Dans la vie, on rencontre de ces gens qui se démangent lors qu’il sentent qu’ils ont des sous. Il leur faut coûte que coûte dépenser. Non seulement leur salaire ne leur suffit plus mais ils accumulent les dettes chez les créanciers sans peur.

Le plus souvent, ils ont une langue mielleuse pour convaincre les plus sceptiques et les plus avares de leur prêter de l’argent. Dramane est de ceux là. Travaillant dans le privé, c’est un cadre et il a un salaire lourd pour ne pas dire consistant. Il ne boit pas, ne fume pas, mais quand il voit une femme qui attise ses sentiments, il fait tout pour la conquérir. Pour cela, il remue ciel et terre.

Au fait, tout le monde connaît sa manie de se faire remettre de l’argent qu’il sera difficile de récupérer par la suite. En ville, ses collègues et amis ne lui prêtent plus de sous. Pourtant, Paul qui connaissait ses défauts, allait se faire rouler. Au privé, pour contracter un prêt, en banque, il faut avoir un aval. Paul était un cadre de la Fonction publique. Il possède un petit commerce que gère sa femme. Il fait des affaires comme on dit dans le milieu.

D’autre part, son frère travaille dans le bâtiment et a souvent besoin de peinture que fabrique la société où travaille Dramane. Alors il a passé par Paul qui connaissait Dramane pour traiter son affaire. Dramane inntelligent, a flairé une bonne affaire puisqu’il y avait rupture de stock. Non seulement, il a encaissa l’argent pour satisfaire le frère de Paul mais en plus, il exige et obtient que Paul l’avalise en banque, comme quoi il n’ y a rien sans rien car avaliser, c’était aussi rendre service.

Sans se soucier de rien Dramane liquide le véhicule de service avec un commerçant puisqu’il détenait les papiers et disparaît de la circulation. Ni vu, ni connu, il ne laissa pas d’épouses mais trois enfants de mères différentes qui vivaient avec son père. Bref, l’oiseau s’était envolé. La nouvelle fit en un jour le tour de la ville et devint le sujet des causeries. Personne ne savait où était parti Dramane. Quand la rumeur le signalait par là, les gens se précipitaient, mais point de Dramane. Dramane qui avait créé un trou dans la société qui l’employait s’était expatrié.

Ingénieur chimiste, il ne pouvait pas chômer. Très vite, il fut recruté et en plus, il se fit restaurateur dans son nouvel pays d’accueil, le Gabon. Son restaurant marchait fort et ouvrit un service-traiteur. L’argent rentrait et six ans plus tard, il décida de venir voir ce qui se passait au bercail.

La première visite fut pour Paul.

Dès que ce dernier le vit, il renfrogna sa mine mais quand il observa Dramane de pied en cap, il comprit qu’il devait avaler sa colère, de ruminer. Dramane riait à gorge déployée et lui donnait des tapes.

Enfin, Dramane lui fit le compte rendu de sa longue absence et ce qu’il était devenu. Paul se fit tout petit. Dramane lui remit des traveller’s chèque dont le montant avoisinait deux fois ce que la banque avait pris sur l’aval de Paul.

C’était une rentrée d’argent miraculeuse. Dramane séjourna deux mois, le temps de s’acheter une villa et une voiture pour son père, de mener les démarches nécessaires pour amener ses enfants qui étaient devenus grands.

Les soucis de l’aval de Paul étaient finis et partout les gens parlaient de Dramane car il distribuait des billets. Pour les femmes, on ne sait pourquoi, il n’en parlait plus.

Rakissé
Sidwaya

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