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Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

Publié le mardi 13 juillet 2021 à 23h30min

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Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

Nommé en conseil des ministres le 7 juillet 2021 comme conseiller spécial du chef de l’Etat chargé des questions culturelles et des arts, l’ancien ministre en charge de la Culture, Abdoul Karim Sango, fait son come-back dans le milieu culturel. Pour certains acteurs culturels burkinabè, cette nomination est salutaire. Pour d’autres, c’est juste une « récompense politique ». Nous avons tendu notre micro à quelques acteurs culturels pour recueillir leurs avis.

Almamy KJ, artiste musicien : « Nous comprenons que le régime MPP reste sur sa logique de récompense d’une bande de copains »

« Nous avons appris cette nouvelle à travers la presse. En tout état de cause, nous ne faisons que constater cela. Il est vrai qu’il a été ministre de la Culture mais ce n’est pas cela qui fait de lui un averti des questions culturelles. Au ministère de la Culture, il y a des techniciens qui sont rompus à la tâche.

Nous comprenons que le régime MPP reste sur une logique de récompense d’une bande de copains. Et ce n’est pas nous seulement qui le disons. Le dernier rapport de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a démontré clairement que le ministère de la Culture, sous la direction d’Abdoul Karim Sango, occupait la troisième position en matière d’irrégularités financières.

En plus, quand il dirigeait le ministère de la Culture, il n’y a eu aucune innovation culturelle, aucune vision. Le constat est clair, tous les acteurs et non acteurs ont suivi la direction du ministre de la culture. Ce n’est pas parce qu’il a dirigé le ministère de la Culture qu’il est forcément un avisé des questions culturelles. »

Almamy KJ, artiste musicien

Philomène Nanéma, humoriste : « Il est à sa place. Je suis sûre que les choses vont bouger »

« Personnellement, je suis contente de sa nomination parce que je l’ai beaucoup apprécié pour le travail abattu au niveau du ministère de la Culture. Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai dit enfin !!! On va détruire la Maison du peuple pour bien faire. Parce qu’il va bien conseiller le président pour qu’il prenne des initiatives pour mettre les artistes à l’aise. Je suis sûre de cela, parce que monsieur Sango aime la culture, il l’a prouvé plusieurs fois.

Il aime le travail bien fait, il aime les artistes qui se battent, qui font du bon boulot. Le bon boulot va aussi avec le bon matériel, le standing, les salles de spectacles, avec tout ce qu’il faut. Monsieur Sango est bien placé, il est à sa place et je suis certaine que les choses vont bouger. Pour ce qui nous concerne, nous voulons une salle de spectacle qui répond aux normes internationales, où nous pouvons vraiment bien nous exprimer. J’espère qu’il va entendre cet appel. »

Philomène Nanéma, humoriste

Djonès, artiste comédien humouriste : « Il va faire bouger les lignes »

« Qu’est-ce que vous voulez que je dise par rapport à cette décision du Président du Faso ? Abdoul Karim Sango a fait un bon travail quand il était à la tête du ministère de la Culture. Il dit franchement les choses. Je préfère une personne qui dit franchement les choses qu’une personne qui les garde. Je sais que là-bas encore, il dira au président de changer celui qui ne fait pas du bon boulot ou du moins son travail. C’est une logique qui permet de travailler davantage.

La franchise et la rigueur de ce monsieur ont poussé certains artistes à repartir en studio retravailler leurs œuvres avant de les rendre publiques. Je lui tire mon chapeau, il faut que les gens nous disent la vérité pour qu’on puisse travailler. Je suis sûr qu’il va faire bouger les lignes, il a même obligation de résultats. Parce que s’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger. Je pense qu’il a été nommé au regard de son travail. J’espère qu’il va travailler de façon collégiale avec l’actuel ministre de la Culture pour faire avancer les choses. »

Martin Zongo, administrateur du Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO) : « Cette nomination peut être bénéfique pour le milieu culturel de notre pays. »

« J’ai été agréablement surpris quand j’ai entendu la nouvelle. Le voir revenir dans le domaine de la culture et des arts nous fait plaisir parce qu’il a passé un certain temps à la tête du ministère en charge de la Culture. Il a eu l’occasion de connaitre les problèmes de la culture, des arts, de maitriser un peu le domaine culturel de notre pays. Même si c’est une dame qui le remplace à ce poste maintenant, le fait qu’il ait l’oreille du chef de l’Etat, pourrait lui permettre de jouer un rôle catalyseur tout simplement parce qu’il connait les préoccupations du monde de la culture et des arts.

Il a eu le temps de connaitre et de mieux s’imprégner de l’environnement culturel. C’est ainsi qu’il pourrait aider à booster ce secteur aux cotés de chef de l’Etat en attendant que l’actuelle ministre puisse prendre le pouls de la situation, se familiariser avec les préoccupations, difficultés et attentes. Il peut être aussi très utile en apportant des conseils avisés parce qu’il parlera toujours en connaissance de cause. C’est pourquoi j’estime que sa nomination peut être bénéfique pour le milieu culturel de notre pays. »

Martin Zongo, administrateur du Carrefour international du théâtre de Ouagadougou (CITO)

Abel Badolo, secrétaire général du Syndicat autonome des professionnels du patrimoine culturel : « Les lignes ne vont pas bouger avec Sango »

« Nous avons aussi appris cette nouvelle comme telle. Notre réaction par rapport à cette nomination se pose sur un certain nombre de points. C’est d’abord sa relation avec les partenaires sociaux qu’il ne sait pas entretenir. Sur cette base, nous pensons que les lignes ne vont pas bouger avec Sango. Je ne pense pas qu’il va réussir cette mission de conseiller spécial chargé des questions culturelles. D’ailleurs, nous avons appris cette nomination avec beaucoup de cauchemars. »

Abel Badolo, secrétaire général du Syndicat autonome des professionnels du patrimoine culturel

Yacouba Napon alias MCZ, réalisateur : « C’est l’homme idéal pour ce poste »

« C’est bien cette nomination. Cela va lui permettre d’achever ce qu’il n’a pas pu terminer. Il connait très bien le milieu culturel pour avoir été ministre de la Culture. Nous avons tous eu l’occasion de discuter avec lui. Il connait les problèmes qui minent le secteur, je pense qu’il trouvera solution. C’est l’homme idéal pour ce poste. »

Serge Ika Ki
Yidalawala Isaac Ki-Zerbo
(Stagiaires)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 juillet 2021 à 17:11, par Indjaba En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Juste demander au premier intervenant , est ce qu’il y’a une école de culture ? La culture ne se limite pas à la musique, ni au cinéma, ni au théâtre, ni à la littérature. Ce n’est pas pas parce qu’on est cHANTEUR qu’on croit être technicien de la culture au point de vilipender un ancien ministre de la culture qui à une grande culture en droit (il est juriste) et une grande culture de l’administration publique (il enseigne à l’ENAM). On peut être un bon chirurgien et être un piètre manager des systèmes de santé comme on peut être un excellent chanteur et être un piètre manager du système culturel. Sango ne part à la présidence pour monter lui même des pièces de théâtre ou des scénarios de ciné et encore moins pour chanter ou faire des sculptures. Il part pour aider au management, à la vision, etc.

    • Le 14 juillet 2021 à 11:48, par Veto En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

      Indjaba
      Vous vivez sur une autre planète ou quoi. Bien sûr qu’il y a des écoles qui forment des spécialistes de la culture, certains en font des thèses. Sango lui-même a enseigné le droit de la fonction publique aux spécialistes de la culture (les administratifs) à l’ENAM. Pour avoir suivi ses cours, ce monsieur est loin d’aimer la culture. Ne confondez pas vitesse et précipitation en voulant justifier l’injustifiable. Nous continuons toujours de ressentir les effets néfastes de sa gestion chaotiques du ministère. Personnellement c’était mon idole. Mais au contact du management, du pouvoir et de la chose publique il est devenu méconnaissable. Ce sont de beaux parleurs tout comme son mentor qui passent tout leur temps à embobiner les gens. Si la gestion du MCAT avait été extrapolée à une dimension du BF, le pays serait méconnaissable.
      Bref, c’est le choix du PF qui poursuit sûrement mais tranquillement son mouta mouta land, nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance en attente, que les temps difficiles nous révèle notre Grand Homme. Sinon Sango là, il n’est pas du tout à sa place, techniquement parlant. Ce sont des imposteurs et des usurpateurs. Pourquoi ne s’est-il pas nommé conseiller économique ou militaire du PF ?

  • Le 13 juillet 2021 à 17:30, par I.IVO l’écrivain En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Si le président a trouvé bon de lui faire confiance cest parce qu’il a prouvé qu’il est présent pour la culture. En tant que écrivain j’en suis témoins et je lui souhaite le meilleur pour garder Le Cap et la force qu’il a pour la culture et l’art burkinabé ... africaine

  • Le 14 juillet 2021 à 06:26, par Toto En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    On remarque que tout ministre qui perd son poste devient conseiller du président. Je me demande combien de conseillers Roch a et combien ça coûte au contribuable burkinabè, parce que je ne vois pas les choses bouger. Le premier intervenant n’a pas tout faux.

  • Le 14 juillet 2021 à 07:12, par Agent au Mcat En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Personnellement j’étais surpris meurtries cette n’est pas la bien venue parcequ’il n’a rien fait de bon au Mcat

  • Le 14 juillet 2021 à 07:33, par BackToMyRoot En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Tout ca !, c’est du folklore. Combien coute un conseillé spécial du président au pauvre contribuable Burkinabè ? un conseillé spécial du président à qu’elle mandat que le ministre ne peut pas remplir ? Rock pense que tous les burkinabé grandissent avec une cuillère en en or dans la bouche à tel enseigne que, quand le peuple s’ indigne du train de vie de l’ Etat et des dépenses inopportuns du gouvernement , il reste insensible. C’est déplorable.

  • Le 14 juillet 2021 à 07:55, par Adama En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Je ne suis pas d’accord pour la destruction de la maison du peuple. On peut bien rénové cette maison. Ailleurs ya des maisons de plus de cent Ans. C’est notre histoire.

  • Le 14 juillet 2021 à 09:55, par OUPS En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    @INJABA

    Pour justifier que Monsieur Sango a les compétences par rapport au poste de Conseiller du Président sur la Culture ,

    Vous dites qu’il a une culture du Droit donc il s’y connait en culture ! C’est incroyable comme argument !
    Il enseigne à l’ENAM donc a une grande culture de l’Administration : C’est davantage pire
    Revoyez votre copie

  • Le 14 juillet 2021 à 10:09, par Fat24 En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Un conseiller à la présidence est-il un ministre ? Est-ce le conseiller qui doit impulser l’action au niveau d’un ministère ? Si pendant son passage au ministère (ou c’était le temps de l’action) il n’a rien fait, ce n’est pas étant conseiller (au garage) qu’il fera quelque chose. C’est quoi cet enthousiasme débordant chez certains on dirait que c’est le fin connaisseur des questions culturelles qui est nommé ? Ce monsieur est il un homme de culture ou c’est juste son passage au niveau de ministère qui le rend homme de culture ? Quel est son bilan lors de son passage au ministère ? L’un des meilleurs ministres de la culture que l’on a connu est et reste M. Mahamoudou OUEDRAOGO.
    La carrure d’un homme compte en toute chose, l’engagement pour une cause également. Ce monsieur avait il des actes forts posés ou faits en direction du monde de la culture ou de la culture avant sa nomination au poste de ministre ? On aime trop rêver vite pour quelques mois après commencer à « mettre le mal » de cette même personne. Donc tout le programme de madame la ministre de la culture ne vous sied pas, c’est vers ce monsieur que vos regards se tournent pour vous sortir de l’auberge ?
    Autant supprimer alors le ministère de la culture pour qu’il soit géré et téléguidé depuis Kosyam. Ou autant le ramener au ministère de la culture et nommer la dame comme conseillère auprès de la présidence !
    Je serais plutôt enthousiaste et content, si le président du Faso avait nommé M. Hyppolite OUANGRAWA alias « BABOUANGA » OU encore « LADJI » OU « PAGNAGDE » ou ILDEVERT MEDA. Des CRACKS ou fins connaisseurs du milieu. On ne s’improvise pas homme de culture. On l’a dans l’âme, dans le vécu.
    C’est juste une nomination de complaisance tout comme le conseiller aux affaires économiques nommé.
    N’attendez pas que nos hommes valeureux de culture disparaissent pour aller les honorer à titre posthume. C’est le moment de les valoriser. La liste est longue ; SIRIKI KY, HYPPOLITE OUANGRAWA, LADJI, PAGNAGDE, GEORGETTE PARE, ABDOULAYE KOMBOUDRY, ILDEVERT MEDA, KADY JOLIE, ABDOULAYE TAO, ABDOULAYE DIALLO, Maitre TITINGA, MELEGUE TRAORE, ETIENNE MINOUNGOU, MAX HENRY, et j’en passe. Confiez à ces gens leur FESPACO, leur SIAO, leur BBDA, leur MAISON de la culture à BOBO et j’en passe. Confiez les tout simplement leur art. Nommez-les à ces postes en tant que dirigeants ou conseillers et vous verrez les changements et résultats.
    Tout n’est pas et ne doit pas être politique. On dirait que c’est un crime que d’avoir des compétences et être dans ce pays. Je salue au passage tous nos artistes de quelque domaine que ce soit (art plastique, culinaire, martial, danse, cinéma, comédie, chanteur, etc.). Vous savez rester digne et intègre, car c’est rare de vous voir, « immixer » de la chose politique. Gardez votre propreté et votre dignité !

  • Le 14 juillet 2021 à 12:04, par PEGWENDE ! En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Chers tous, je n’ai rien compris la reaction du dernier intervenant (Adama). Trop fort, pour moi !

    Est ce parce que c’est sous SANGO que le projet de destruction de la Maison du Peule (J’avoue que sur la question, je suis completement deconnectee car c’est lui me l’apprend) a ete decidee ? .

    Ou c’est pour dire que le sujet debattu (nommination de SANGO comme CS) le fout au Pole Nord ?

    En ce qui concerne les choix technico-politiques du PF, pour s’entourer de competences pouvant l’orienter sur des questions specifiques et qu’il peut envoyer en mission pour des questions en rapport, c’est lui qui va toujours decider de cela, que ca plaise a certains ou pas ! Ce qui m’interesse, c’est la Resultologie de ses choix strategiques et on ne peur l’evaluer avant action ! On a parfois fait confiance a des gens qui ont trahi ou echoue lamentablement. on a aussi parfois emis beaucoup de reserve sur certains choix qui se sont pourtant bien tires d’affaire in fine. Alors, laissez SVP SANGO bosser.

    Du reste, j’ai beaucoup aimer sa verite sur les artistes musiciens que certains d’entre eux (surtout ceux qui se plaignent de son affirmation) n’ont toujours pas fini de ruminer ( tellement c’est la plainte contre SANGO qui est devenu leur travail maintenant au lieu de bosser pour s’ensortir). Quand, c’est bon, ca marche, meme sans promo ! SANGO, c’etait la VERITE !

    DU COURAGE ET BONNE CHANCE AUX BURKIMBI DES ARTISTES MUSICIENS ! DIEU VOUS PROTEGE, PROTEGE SANGO ET LE BENISSE D’AVANTAGE !

  • Le 14 juillet 2021 à 20:13, par le vigilant du Sahel En réponse à : Abdoul Karim Sango, conseiller spécial du chef de l’Etat : « S’il ne fait pas bouger les lignes, ce sont les lignes qui vont le faire bouger »

    Il me semble que beaucoup d’internautes surestiment le rôle de Conseiller Spécial auprès du PF. Dans la pratique, certains conseillers ne verront même pas le Président 2 ou 3 fois par mois, voire une fois par trimestre. Leur nombre est tel que le PF n’a même pas le temps pour cela. Certains Conseillers non officiels qui sont hors du Palais présidentiel ont accès plus facilement au Président. Ëtre Conseiller peut souvent être synonyme de chômage.

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