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Sénégal : Le nouveau Code électoral fait monter le mercure, de quoi raviver le débat au Burkina

Publié le mardi 13 juillet 2021 à 14h40min

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Sénégal : Le nouveau Code électoral fait monter le mercure, de quoi raviver le débat au Burkina

C’est dans une atmosphère de polémique que l’Assemblée nationale du Sénégal a, en session extraordinaire, ce lundi 12 juillet 2021, à la majorité des voix, adopté le projet de loi consacrant un nouveau Code électoral. Des divergences et une fièvre que n’a pas pu aplanir un long moment de dialogue politique national.

L’opposition dénonce plusieurs points de cette loi, dont le montant de la caution pour les candidats, la question du bulletin unique, l’interdiction pour toute personne condamnée à des peines supérieures à un mois de se présenter à une élection.

Une partie de l’opinion sénégalaise pense que ces dispositions visent à mettre à l’écart de potentiels candidats à la présidentielle de 2024, tels l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall ; le candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais, Karim Wade ou encore, le député et jeune ’’fougeux’’, Ousmane Sonko. L’Agence de presse sénégalaise apprend que les députés de l’opposition sont formels que ce nouveau Code électoral trahit l’esprit consensuel du dialogue politique et est anti-constitutionnel, dans le sens où il exclut de sérieux adversaires politiques au président Macky Sall.

« Tous ces mois de dialogue n’ont conduit à rien. Des points cruciaux comme l’utilisation du bulletin unique pour la présidentielle ou encore la mise sur pied d’un organe indépendant pour l’organisation des élections, toutes réclamées par l’opposition, n’ont pas été prises en compte », rapporte également l’agence Anadolu des propos d’un député de l’opposition, Déthié Fall.

Ce que bat en brèches le pouvoir, qui fait valoir que les articles concernés étaient déjà dans le Code électoral de 1992.

« 165 réunions ont été organisées en 20 mois pour aboutir au nouveau code électoral. Le contenu et la rédaction des 65 articles ont fait l’objet d’un consensus de tous les acteurs », défend pour sa part, toujours selon les confrères, le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Antoine Félix Diome.

Mais le verdict, selon des parutions sénégalaises, c’est que Karim Wade et Khalifa Sall sont ainsi exclus de la course pour la présidentielle. Et des canards sénégalais de conclure : "Malgré deux ans de discussion et de dialogue sur le processus électoral et les aménagements nécessaires, les consensus n’ont pas tenus devant les fortes divergences opposées sur des points liés aux règles du jeu électoral".

L’innovation majeure apportée par le nouveau Code électoral pour les consultations de proximité, apprond-on en outre, c’est l’élection des maires et présidents de Conseils départementaux au suffrage universel direct. Une disposition qui n’est pas, elle également, sans rappeler la situation au Burkina où la classe politique est lancée dans l’option du vote des maires et présidents des Conseils régionaux par le suffrage universel direct.

Suspendu le 19 juin 2021, le dialogue politique, dont la reprise était annoncée pour le 3 juillet 2021, devrait plancher surtout sur ce point qui semble impliquer d’énormes enjeux pour les partis politiques. Le cas sénégalais doit inspirer la classe politique burkinabé, notamment les parties au dialogue politique national, dont l’attitude ces derniers jours laisse nombre de Burkinabè sceptiques sur sa capacité à réellement ’’se parler’’ avec à l’esprit, le seul et unique intérêt du pays.

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