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Journée nationale de l’intelligence économique : Un espace de partage de connaissances pour l’émergence des entreprises

Publié le lundi 12 juillet 2021 à 23h00min

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Journée nationale de l’intelligence économique : Un espace de partage de connaissances pour l’émergence des entreprises

Le « Rôle de l’intelligence économique dans la stratégie de développement de l’Etat et des entreprises ». C’est le thème autour duquel s’est tenue la journée nationale de l’intelligence économique (JNIE) ce lundi 12 juillet 2021 à Ouagadougou. Avec pour objectif général de contribuer à la promotion de l’intelligence économique au Burkina Faso, la JNIE a été ponctuée par plusieurs communications dont celle du commandant Alain Sara, intitulée « La guerre économique : l’ingénierie de l’information stratégique comme un outil défensif et offensif pour les États et les entreprises ».

La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina poursuit son objectif de promotion de la pratique de l’intelligence économique du pays au profit des entreprises mais aussi de l’Etat. A cet effet, cinq communications ont été au menu de la Journée nationale de l’intelligence économique notamment celle de Boukary Ouédraogo sur la protection d’informations précieuses et capitales à la survie ainsi qu’à la prospérité d’une entreprise face aux concurrents ; et celle sur « La guerre économique : l’ingénierie de l’information stratégique comme un outil défensif et offensif pour les États et les entreprises » d’Alain Sara.

« Aujourd’hui, il y a beaucoup d’entreprises qui ont des marques mais ne savent pas qu’elles peuvent collaborer avec la Douane pour identifier les contrefacteurs », énonce Boukary Ouédraogo, communicateur à la JNIE

Selon Boukary Ouédraogo, pour protéger une marque de fabrique, l’entrepreneur peut faire recours aux services de la Douane. « Protéger ses propriétés comme sa marque de fabrique par exemple, revient également à faire recours aux services de la Douane afin d’identifier d’éventuels contrefacteurs. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’entreprises qui ont des marques mais ne savent pas qu’elles peuvent collaborer avec la Douane pour identifier les contrefacteurs. C’est ce que l’on appelle la demande d’intervention. De nos jours quelqu’un qui possède une marque, il est important qu’il puisse approcher la Douane pour présenter sa marque de sorte que dans le cadre des importations, s’il y a des produits possédant cette marque que les agents de contrôle puissent signaler ce cas en permettant ainsi à l’entreprise de pouvoir agir sur le terrain. »

Il poursuivra en soulignant que toutes les informations ne peuvent être protégées par le droit de la propriété intellectuelle. A ce niveau, le communicateur dénonce des comportements de certains acteurs économiques envers d’autres sur le terrain dont la protection par mécanisme de la contrefaçon ne permet guère de résoudre le problème. Il qualifie ainsi ces agissements, « d’actes déloyaux ».
Alain Sara a quant à lui donné quelques exemples pratiques sur la détention d’information stratégique qui peut s’avérer être un instrument défensif ou offensif pour celui qui la possède voire fatale pour la personne qui la laisse filer entre les mains de son adversaire.

« Hillary Clinton a perdu les élections à cause d’un compte Gmail », a confié Alain Sara, communicateur à la JNIE

« Hillary Clinton a perdu les élections à cause d’un compte Gmail. Tous les problèmes qu’elle a eu avec le directeur du FBI c’est parce qu’elle utilisait un compte Gmail pour répondre et transférer des informations dites sécurisées », a-t-il affirmé.
Il ajoute que Donald Trump aurait gagné la Présidentielle de 2016 grâce à la société anglaise Cambridge Analytica dont le travail a été de collecter des données au moment des élections pour voir ceux qui sont favorables ou défavorables et en fonction des profils, des informations bien précises leur ont été envoyées pour obtenir des comportements bien précis.

Il a par ailleurs abordé le sujet de « la reconnaissance faciale », en confiant que la méconnaissance des citoyens était l’un des problèmes de l’Etat burkinabè et qu’à l’instar des pays développés, le Burkina s’inscrivait dans cette même dynamique à travers un projet en cours.

Suite à ces communications qui ont animé la JNIE, le ministre en charge du Commerce, Harouna Kaboré, a été invité pour prononcer son discours de clôture. Il a remercié les différents acteurs qui ont consacré pratiquement toute leur journée pour le bon déroulement de la JNIE et a félicité les organisateurs pour la réussite de l’évènement tout en saluant la qualité de chaque panéliste.

« Cette journée nous a permis de prendre conscience des dangers au cas où ces données venaient à être mal gérées », a souligné Drissa Traoré, participant à la JNIE

« La Journée nationale de l’intelligence économique est un évènement majeur. Elle vient confirmer l’enjeu que représente l’information stratégique pour le développement et la compétitivité des entreprises d’une part, et pour l’activité économique d’autre part. Je pense aussi que l’actualité étant liée à la lutte contre le terrorisme, quelques aspects relatifs à ce domaine y ont été dans la communication du commandant Alain Sara […] », a-t-il mentionné.

Si les participants sont satisfaits du partage de connaissances et d’expériences dont ils ont bénéficié des panélistes, ils gardent tout même une soif eu égard la durée des travaux sur le concept de l’intelligence économique. « Les différentes communications nous ont permis de voir les incidences du traitement des informations sur nos organisations. Cela nous a permis de savoir comment le bon usage de ces informations pourrait nous permettre d’accroître nos propres business mais aussi de prendre conscience des dangers au cas où ces données venaient à être mal gérées », a affirmé Drissa Traoré, participant à la JNIE, avant d’apporter certaines doléances.

« La Journée nationale de l’intelligence économique vient confirmer l’enjeu que représente l’information stratégique pour le développement et la compétitivité des entreprises... », affirme Harouna Kaboré, ministre de l’Industrie

« Nous souhaiterions pour la prochaine édition que les communicateurs puissent avoir plus de temps pour mieux détailler leurs présentations et qu’ils puissent par la même occasion travailler avec les participants tout en leur offrant des documents à la fin », a-t-il suggéré.
La même remarque avait été faite par l’un des organisateurs qui proposait que la JNIE puisse s’étaler sur une semaine afin de satisfaire au mieux les préoccupations des participants.

Sous le patronage de Harouna Kaboré, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, et sous la présidence de Mahamadi Savadogo, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso, la présente journée a connu la mobilisation d’environ 200 participants parmi lesquels des responsables d’associations professionnelles d’entreprises ainsi que des étudiants.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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