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Lutte contre le Covid-19 : Dr Patrice Toé s’intéresse aux vécus des acteurs sociaux de Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 30 juin 2021 à 14h00min

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Lutte contre le Covid-19 : Dr Patrice Toé s’intéresse aux vécus des acteurs sociaux de Bobo-Dioulasso

Dr Patrice Toé, anthropologue, directeur du Laboratoire d’études rurales sur l’environnement et le développement économique et social (LER/DES), vice-président chargé des enseignements et des innovations de l’université Nazi Boni, à lancé ce mardi 29 juin 2021 le projet « Normes sociales à l’épreuve des mesures barrières prises dans la riposte contre l’épidémie du Covid-19 au Burkina Faso : une étude socio-anthropologique du vécu quotidien des populations de la commune de Bobo-Dioulasso ».

Le Covid-19, crise sanitaire mondiale, constitue un phénomène social émergent et un véritable problème de santé publique dont la lutte demeure la prévention avec l’adoption des mesures barrières et récemment le vaccin. Cependant, les mesures barrières viennent s’enchâsser dans des normes sociales et culturelles, se heurtant ainsi à la structure sociale, l’identité des groupes sociaux.

Dès lors se pose le problème des écarts entre deux types de contrastes : les normes sociales préétablies et celles officielles de prévention de l’épidémie de Covid-19 dans un contexte comme celui du Burkina Faso où 40,1% de la population générale vit en-dessous du seuil de la pauvreté.

Les participants

C’est dans ce sens que Dr Patrice Toé a entamé avec son équipe un projet d’étude intitulé « Normes sociales à l’épreuve des mesures barrières prises dans la riposte contre l’épidémie du Covid-19 au Burkina Faso : une étude socio-anthropologique du vécu quotidien des populations de la commune de Bobo-Dioulasso ».

Comme le souligne Dr Toé, la réalisation de ce projet fait suite à l’appel à projet lancé par l’ANRS en juin 2020 auquel lui et son équipe ont répondu en collaboration avec une équipe du Nord de l’Université de Bordeaux.

Dr Patrice Toé, porteur du projet, anthropologue, directeur du Laboratoire d’études rurales sur l’environnement et le développement économique et social (LER/DES)

Ce projet de recherche s’intéresse principalement aux vécus des acteurs sociaux de la ville de Bobo-Dioulasso en cherchant à documenter et à analyser leurs pratiques quotidiennes et leurs perceptions des mesures barrières dans le contexte de contrôle et de prévention de cette pandémie. Les différents travaux se dérouleront donc dans la commune de Bobo-Dioulasso et les données recueillies auprès de quatre (4) types d’acteurs sociaux : Les commerçants et autres acteurs de l’informel, les leaders religieux et coutumiers, les agents de santé et la population générale.

Comme résultats, il est attendu la documentation du capital de connaissance, l’évaluation du niveau de compréhension des acteurs sociaux de la commune de Bobo-Dioulasso par rapport aux mesures barrières de prévention de Covid-19, l’identification des normes sociales de comportement existantes en lien avec les mesures barrières. Il est également attendu comme résultats, l’analyse du point de vue de ces acteurs en rapport avec leurs expériences passées et leur vécu quotidien.

Le président de l’université Nazi Boni, Pr Macaire Ouédraogo

Intérêts pour la population

Cette étude engrangera des retombées pour les populations cibles car ses résultats constituent un repère qui orientera les décideurs dans la prise de décision, permettent d’éviter de prendre des décisions qui deviennent impopulaires dont le non-respect finit par fragiliser l’autorité. Enfin, les résultats de cette étude constituent des outils de soutien à la prise de décision pour le pouvoir.

Pour le président de l’université Nazi Boni, Macaire Ouédraogo, c’est un honneur pour l’université et cela va contribuer à donner de la visibilité à son université. Il a félicité l’équipe de recherche qui a travaillé à faire accepter ce projet et remercié les partenaires qui accompagnent le projet.

Madeleine Konaté Boni, deuxième adjointe au maire de la commune de Bobo-Dioulasso

Selon Madeleine Konaté/Boni, deuxième adjointe au maire de la commune de Bobo-Dioulasso, cette étude est une bonne chose, car jusqu’à l’heure actuelle, toute la population n’a pas encore réellement compris ce qu’est le Covid-19. Certains pensent que la maladie ne concerne que les riches et les Blancs et se foutent ainsi des mesures barrières qui ont été prises. Donc avec cette étude, les chercheurs pourront échanger avec la population pour comprendre leur manière de voir la chose et leur suggérer si possible des conseils pour qu’ils sachent que le Covid-19 est une maladie difficile à vaincre et que s’ils ne respectent pas les mesures barrières, elle reviendra de plus belle. Elle a de ce fait invité la population à respecter les mesures barrières, ne pas baisser les bras et accompagner les chercheurs pour que Bobo-Dioulasso puisse vaincre cette maladie.

Photo de famille

Le projet d’une durée de 18 mois est financé à hauteur de 117 millions par l’Agence française de Recherches sur le Sida et les hépatites virales (ANRS) et l’Agence autonome de l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM).

Il sera piloté par deux équipes : l’équipe du Nord coordonnée par Gruénais Marc-Eric et le Laboratoire Les Afriques dans le monde, unité mixte de recherche Science Po Bordeaux, France, et l’équipe Sud coordonnée par Dr Patrice Toé et le Laboratoire d’études rurales sur l’environnement et le développement économique et social (LER/DES), Université Nazi Boni (Axe de recherche : Société et santé), Burkina Faso.

Haoua Touré
Lefaso.net

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