LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Santé menstruelle au Burkina : WaterAid analyse la prise en compte de la problématique dans les politiques publiques

Publié le mercredi 23 juin 2021 à 16h58min

PARTAGER :                          
Santé menstruelle au Burkina : WaterAid analyse la prise en compte de la problématique dans les politiques publiques

L’ONG WaterAid a organisé, ce mercredi 23 juin 2021 à Ouagadougou, un atelier de restitution de l’étude sur la prise en compte de la santé menstruelle dans les politiques publiques en matière d’eau, d’hygiène, d’assainissement, d’éducation et de santé.

Cette étude a été initiée dans le cadre du projet « Santé menstruelle pour la santé et les droits sexuels et reproductifs », dénommé HerWASH et mis en œuvre dans la région des Cascades par WaterAid avec l’appui de l’Association Munyu et financé par Affaires mondiales Canada. A travers ce projet, il s’agit d’améliorer la capacité des autorités et de la société civile à répondre efficacement aux besoins de santé menstruelle des femmes et jeunes filles et d’autre part, de renforcer la fourniture, les connaissances et l’utilisation des installations, services et produits d’hygiène menstruelle dans les écoles, centres de santé et communautés.

Une vue des participants à l’atelier

Pour cela, il est important que les politiques sectorielles nationales en matière d’eau, d’hygiène, d’assainissement et d’éducation prennent en compte la santé menstruelle. Et c’est ce à quoi répond cette étude commanditée par WaterAid et ses partenaires, afin de permettre d’identifier les gaps dans les politiques et formuler des recommandations. A en croire Jean Gabin Massimbo, médecin et consultant ayant conduit l’étude, elle visait essentiellement à voir dans les différentes politiques publiques, quel est le niveau de prise en compte de la problématique de l’hygiène menstruelle.

Et il est parvenu à la conclusion que « dans une politique publique, tant que la problématique n’est pas clairement inscrite, sa déclinaison en actions à mener peut ne pas prendre en compte l’intérêt de la question. De façon globale quand on part du référentiel de développement qu’est le PNDES, jusqu’à sa déclinaison en politiques sectorielles, la problématique de la santé menstruelle est inscrite, mais de façon voilée. Du fait que déjà dans le référentiel, la problématique ne ressort pas clairement, dans les politiques sectorielles, on ne parle pas directement des besoins de la femme et de jeune fille en termes d’hygiène menstruelle. »

Jean Gabin Massimbo, consultant ayant conduit l’étude

Des recommandations

Le consultant recommande donc entre autres, de capaciter les différents acteurs dans l’analyse genre et l’analyse suivant l’approche fondée sur les droits humains, afin que la thématique de la santé menstruelle soit vraiment prise en compte dans les politiques. Dr Massimbo indique également que dans le nouveau référentiel de développement qui est en cours de validation, il est dit clairement que la problématique de l’hygiène menstruelle est un défi à relever. « C’est donc une opportunité à saisir pour mener des actions de plaidoyer. La société civile peut mener des actions de veille pour que cette problématique soit effectivement prise en compte dans les politiques sectorielles », a-t-il laissé entendre.

Célestin Pouya, représentant le directeur pays de WaterAid à l’atelier assure que cette étude fournira des outils de plaidoyer en faveur de la prise en compte de la santé menstruelle dans les politiques publiques.

C’est d’ailleurs ce à quoi comptent s’atteler WaterAid et ses partenaires, à l’issue de la validation des résultats de l’étude au cours de cet atelier qui réunit des acteurs pertinents qui s’investissent dans la prise en charge de la problématique de la gestion hygiénique des menstrues. Célestin Pouya, représentant le directeur pays de WaterAid à l’atelier, a indiqué que cette étude permettra à WaterAid et à ses partenaires de disposer « d’évidences de plaidoyer et renforcera les capacités de la société civile, mais aussi de l’Etat à pouvoir faire un plaidoyer efficace et efficient pour que les actions soient durables en faveur de l’accès à l’hygiène menstruelle de la jeune fille, mais aussi de la jeune femme. »

Impact sur le taux de scolarisation de la jeune fille

Il ne manque pas de rappeler que le faible accès à l’hygiène menstruelle impacte négativement sur le taux de scolarisation de la jeune fille, mais également sur sa santé. « Cette étude devrait donc contribuer à une durabilité de nos actions en faveur de l’accès universel aux services sociaux de base et plus précisément à l’hygiène menstruelle et à l’assainissement pour la jeune fille afin d’améliorer sa santé et son éducation », a-t-il laissé entendre.

Une fois validée, M. Pouya indique que l’étude servira de boussole pour le passage à l’échelle du projet « Santé menstruelle pour la santé et les droits sexuels et reproductifs » mis en œuvre actuellement dans la région des Cascades.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Gaoua : L’ONG MERCY CORPS dresse le bilan de son projet PILAND