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Renforcement de l’Etat de droit et des droits de l’homme : Le ministre de la Justice partage la vision du Burkina à la réunion annuelle du PNUD

Publié le mercredi 23 juin 2021 à 11h30min

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Renforcement de l’Etat de droit et des droits de l’homme : Le ministre de la Justice partage la vision du Burkina à la réunion annuelle du PNUD

La réunion annuelle, session 2021, du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) s’est tenue en vidéo-conférence dans l’après-midi du mardi 22 juin 2021. La rencontre était consacrée au renforcement de l’état de droit et des droits de l’homme. Depuis Ouagadougou, la ministre en charge des Droits humains, Victoria Ouédraogo/ Kibora, est intervenue sur « Le rôle central de la justice dans la mise en place et le suivi de systèmes de sécurité centrés sur les personnes au Burkina Faso ».

« Approches centrées sur les personnes de l’Etat de Droit, de la sécurité et des Droits humains - impacts secondaires de Covid-19 », c’est autour de ce thème que se sont déroulés les échanges entre les différents membres participants. Au total, six Etats ont pris part à cette tribune. Il s’agit de Victoria Ouédraogo/Kibora, ministre de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, garde des sceaux du Burkina Faso ; Cornel Lebedinschilla, secrétaire d’Etat au ministère de l’Intérieur de la Moldavie ; Laura Chinchilla, ancienne présidente du Costa Rica ; Colonel-major Philippe Sangaré, représentant de la commission de la réforme du secteur de sécurité du Mali ; Sens Ali Ahmed, représentante résidente du PNUD en Irak, et Manal Fouani, représentante résidente adjointe du PNUD en Ukraine.

Selon Isabelle Tschan, représentante adjointe du PNUD au Burkina, l’un des principaux devoirs pour les gouvernements est d’assurer la sécurité de leurs citoyens. Cependant, elle a fait savoir que le monopole de l’État à garantir la sécurité est remis en cause par nombre d’acteurs à travers le monde. Pour elle, cette session va permettre aux différents participants de mettre en évidence le travail et les expériences du PNUD à l’échelle mondiale pour soutenir les gouvernements à fournir une sécurité centrée sur les personnes.

Isabelle Tschan, représentante résidente adjointe du PNUD au Burkina Faso

Sans justice… point de respect des droits humains et point d’Etat de droit
À la question de savoir comment le Burkina Faso relève-t-il les défis de l’accès inclusif à la justice pour une consolidation et une restauration de la cohésion sociale, la ministre Victoria Ouédraogo/Kibora a d’abord rappelé que le Burkina Faso vient de sortir d’une insurrection populaire les 30 et 31 octobre 2014. À l’en croire, le sentiment d’injustice généralisé qui animait une bonne frange de la population burkinabè, notamment les jeunes, serait à l’origine de ce soulèvement populaire. « Sans justice indépendante, impartiale, responsable et efficace, point de respect des droits humains et point d’Etat de droit, quand on sait que le niveau de fonctionnement de la justice est le baromètre de l’existence d’un Etat de droit véritablement démocratique à partir duquel tous les progrès peuvent s’amorcer », a-t-elle fait savoir.

Mme Victoria Ouédraogo/Kibora, ministre de la justice, des droits humains et de la promotion civique, garde des sceaux du Burkina Faso

Elle a par la suite précisé que l’accès à la justice s’est consolidé par une réforme profonde opérée dans le secteur de la justice dans le but de renforcer son indépendance afin de lui permettre de jouer convenablement sa mission de protecteur des droits et libertés de toutes les personnes vivant au Pays des hommes intègres. En effet, explique-t-elle, ces réformes se sont matérialisées notamment par la déconnexion du Conseil supérieur de la magistrature de l’exécutif, le recrutement exceptionnel de plus de deux cents magistrats, le renforcement de l’accès à la justice par l’opérationnalisation d’un fonds d’assistance judiciaire chargé d’assister les personnes indigentes dans les procédures judiciaires, la construction de trois nouvelles juridictions et d’établissements pénitentiaires en vue de rapprocher la justice des justiciables, etc.

Procès des dossiers liés au terrorisme

La ministre a ajouté que le Burkina Faso fait face aux conséquences des attaques terroristes grâce à l’appui de ses partenaires techniques et financiers dont les interventions diverses et multiformes ont permis à l’État burkinabè d’offrir aux populations déplacées internes un minimum de dignité humaine. À cette crise sécuritaire s’est ajoutée celle sanitaire marquée par la pandémie du Covid-19. C’est pourquoi dit-elle : « C’est le lieu pour moi de saluer le partenariat avec le PNUD à travers le programme Cohésion sociale et Etat de droit pour une paix durable (COSED) qui nous permet de renforcer notre système de justice pénale en général et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en particulier. Cet effort du PNUD conjugué avec l’appui d’autres partenaires nous permettra dans les mois voire les jours à venir, de tenir les premiers procès consacrés aux jugements des dossiers liés au terrorisme. »

Participants à la vidéo conférence

En sus, selon les dires de Victoria Ouédraogo/ Kibora, dans le cadre de la mise en œuvre du programme COSED, le gouvernement burkinabè ambitionne de faire revenir les personnes déplacées internes dans leurs localités d’origine grâce au renforcement de la sécurité intérieure à travers la construction et l’équipement des postes de police et de gendarmerie. Cette initiative va faciliter également le retour des services sociaux de base (enseignement et santé).

Pour finir, elle a fait savoir que sa présence à cette vidéo-conférence consiste d’une part à s’enrichir de l’expérience des autres nations du monde et d’autre part, bénéficier de l’accompagnement technique et financier des pays frères et amis, des institutions spécialisées du système des Nations-Unies ainsi que l’ensemble des personnes ressources pour que la volonté politique déjà entrepris devienne une réalité pour la promotion et l’effectivité de l’Etat de droit et des droits humains.

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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