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Burkina Faso : Le projet FAIR pour promouvoir une intensification agroécologique des exploitations agricoles

Publié le mercredi 16 juin 2021 à 16h11min

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Burkina Faso : Le projet FAIR pour promouvoir une intensification agroécologique des exploitations agricoles

La ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Maminata Traoré/Coulibaly, a lancé officiellement ce mardi 15 juin 2021 à Ouagadougou, le projet FAIR Sahel au Burkina Faso. Un projet qui promeut une intensification agroécologique de l’agriculture pour favoriser la résilience des exploitations dans le Sahel.

A l’origine du projet FAIR Sahel, le constat que l’agriculture sahélienne est exposée à de nombreux risques que sont le changement climatique, un marché extrêmement instable et la pression anthropique qui pousse à une compétition pour l’usage des terres agricoles et pastorales. Une situation critique accentuée par l’insécurité liée aux mouvements terroristes.

Pourtant face à cette situation, des solutions techniques existent. Il s’agit de l’association des cultures, de la gestion intégrée des ravageurs, des techniques de conservation des sols. Ces solutions doivent être mises en œuvre de façon participative pour répondre aux contraintes des producteurs. Les actions de FAIR s’appuieront donc sur les connaissances et expériences des producteurs eux-mêmes et sur les contributions méthodologiques, scientifiques et techniques d’acteurs de la recherche et du développement. A travers le projet FAIR Sahel, il s’agit d’intensifier de manière durable une production agricole au Sahel en créant les conditions favorables pour que les petits producteurs mettent en place des systèmes techniques innovants d’intensification agroécologique.

Une vue des participants à la cérémonie de lancement du projet

40 à 50% de la population sahélienne touchés par l’extrême pauvreté

« La mise en œuvre du projet a déjà commencé, parce que nous avons commencé déjà à interagir avec les populations au niveau local pour d’abord trouver les portes d’entrée avec elles. C’est un projet qui met l’accent sur la participation des acteurs, c’est-à-dire leur lecture de la situation dans laquelle ils sont. Les chercheurs vont amener certainement leurs inputs et ensemble, nous allons construire des innovations pour aller vers une intensification agroécologique et qui vise une résilience des populations au niveau local », a indiqué Souleymane Ouédraogo, chercheur à l’INERA et coordonnateur pays du projet FAIR Sahel au Burkina Faso.

Maminata Traoré/Coulibaly, ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique et de l’Innovation, salue la mise en œuvre du projet

A en croire la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Maminata Traoré/Coulibaly, ce projet arrive à point nommé, au moment où l’insécurité alimentaire et nutritionnelle concerne une grande partie de la population sahélienne dans un contexte marqué par les changements climatiques, la crise sécuritaire et la pandémie du Covid-19. « Les chiffres rappellent que l’extrême pauvreté touche 40 à 50% de la population dans cette partie du continent. Les raisons de cette insécurité alimentaire et nutritionnelle sont le faible niveau d’accès et d’accessibilité aux produits agricoles dû aux mauvaises performances des systèmes de production marqués par de faibles rendements agricoles, des pertes post-récoltes, des marchés de produits agricoles peu organisés et peu profitables aux petits producteurs et des conflits d’usage des ressources en eau », a laissé entendre la ministre.

Pourtant, dit-elle, la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations est inscrite en bonne place dans le programme quinquennal du président du Faso. C’est pourquoi elle salue la mise en œuvre du projet FAIR Sahel qui entre en droite ligne de cette politique car, à terme, les producteurs seront plus résilients et trouveront des solutions agroécologiques pour lutter contre les faibles rendements.

Photo de famille

Quinze thèses de doctorat en vue

Le projet FAIR Sahel est mis en œuvre dans trois pays, Burkina Faso, Mali et Sénégal, et réunit trois centres de recherches africains, cinq centres de recherches européens et cinq organisations de développement et contribuera à former quinze thèses de doctorat dont six au Burkina Faso. Il s’inscrit dans le cadre du programme DeSIRA (Development Smart Innovation through Research in agriculture) mis en place par l’Union européenne pour promouvoir la recherche et l’innovation agricole en Afrique. Prévu pour durer quatre ans, FAIR Sahel est coordonné par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et financé à hauteur de neuf millions d’euros, soit près de six milliards de FCFA, dont 7 millions d’euros par l’Union européenne, 1,5 million d’euros de l’AFD et 0,5 million d’euros de l’IRD et du Cirad.

Au Burkina Faso, le projet sera mis en œuvre dans les communes de Béréba et de Léna en zone cotonnière et dans les communes de Nagréongo, d’Arbollé et de Korsimoro dans les zones de production de céréales et de légumineuses.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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