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Covid-19 : « Les ménages et les entreprises burkinabè ont fait preuve d’une capacité de résilience extraordinaire », estime la Banque mondiale

Publié le mardi 15 juin 2021 à 12h00min

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Covid-19 : « Les ménages et les entreprises burkinabè ont fait preuve d’une capacité de résilience extraordinaire », estime la Banque mondiale

La Banque mondiale a organisé, ce jeudi 10 juin 2021, un atelier virtuel pour présenter la note sur la situation économique du Burkina Faso. Intitulé « Protéger les pauvres pendant la reprise et au-delà », ce rapport prévoit un retour progressif de la croissance qui devrait continuer d’augmenter cette année, malgré la persistance de nombreux effets négatifs liés au coronavirus.

Depuis l’avènement du Covid-19 au Burkina Faso, l’Etat a entrepris des actions allant dans le sens de briser la chaîne de contagion à travers l’application des mesures barrières. Il a également développé des initiatives à caractère social pour venir en aide aux populations frappées de plein de fouet par la double crise sécuritaire et sanitaire. Malgré ces efforts consentis par les autorités, la croissance pour l’année 2020 est de 2%, alors que les prévisions étaient de l’ordre de 6%.

Cette situation s’explique en partie par l’impact de la pandémie du coronavirus sur les ménages, qui a augmenté le nombre de personnes extrêmement pauvres d’environ 300 000 en 2020, selon une étude de la Banque mondiale.

Le rapport semestriel de la Banque mondiale révèle qu’environ 300 000 nouvelles personnes en situation d’extrême pauvreté ont été enregistrées en 2020.

Ce chiffre, bien qu’étant élevé, est moins alarmant que les 500 000 nouvelles personnes extrêmement pauvres que l’institution prédisait dans son rapport de juin 2020. Cela dénote de la résilience des populations face à la crise multiforme que connaît le Burkina Faso, estime la Banque mondiale. Dans l’optique d’accentuer la réduction de la pauvreté dans le pays, en vue d’offrir de meilleures conditions de vie aux citoyens, la Banque mondiale et ses partenaires ont formulé des recommandations dans le rapport sur la situation économique du Burkina Faso.

« En dépit du contexte sécuritaire, sanitaire et humanitaire difficile, les ménages et les entreprises burkinabè ont fait preuve d’une capacité de résilience extraordinaire qui a permis à l’activité économique de repartir », a souligné Maimouna Fam Mbow, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso, à l’occasion de l’atelier virtuel qui s’est tenu ce jeudi 10 juin 2021. « Et nous espérons que les recommandations de ce rapport et l’accompagnement des partenaires au développement contribueront à favoriser une relance économique robuste et inclusive », a-t-elle renchéri.

L’atelier virtuel organisé par la Banque mondiale a connu la participation d’experts.

Avec la tendance actuelle à l’augmentation du service de la dette, le rapport recommande au gouvernement quelques mesures pour assurer la viabilité des finances publiques. « L’émission d’obligations et de bons du Trésor sur le marché régional des titres est cinq fois plus coûteux en termes de taux d’intérêt moyens que le financement concessionnel », a expliqué Daniel Pajank, économiste principal de la Banque mondiale pour le Burkina Faso et co-auteur du rapport.

Quant à Kodzovi Abalo, économiste pays pour le Burkina Faso et co-auteur du rapport, le pays disposerait d’une batterie d’alternatives pour parvenir à un redressement fiscal. « L’État a plusieurs options pour créer l’espace fiscal nécessaire pour favoriser la croissance et réduire la pauvreté pendant la reprise et après. Notamment en éliminant les exonérations fiscales, en renforçant la collecte des impôts fonciers et en réduisant sa masse salariale », a-t-il détaillé.

En outre, pour accélérer la réduction de la pauvreté, le rapport propose de consolider le système de protection sociale à travers trois axes de réforme. D’abord en développant ou en renforçant des outils intégrés de prestation de services sociaux tels qu’un registre social, une base informatique d’indentification des ménages précaires et un système de paiement. Ensuite, en établissant un programme national de filets sociaux afin d’atteindre l’ensemble des citoyens les plus pauvres. Enfin, en améliorant l’efficacité et la soutenabilité du financement de la protection sociale, notamment en réformant le système actuel de subventions.

Les recommandations de la note sur la situation de l’économie du Burkina Faso.

« Toutes ces réformes proposées permettraient d’accroître l’efficacité des dépenses publiques au Burkina Faso, de réduire les facteurs de conflit, de garantir une meilleure équité et de renforcer le capital humain », a précisé Matthieu Lefebvre, spécialiste principal en protection sociale à Banque mondiale et co-auteur du rapport. Il indique par ailleurs que le nombre absolu de pauvres ne retrouvera le seuil de 2019 qu’à partir de 2025. Et l’assistance sociale a un rôle essentiel dans l’atténuation des crises, et doit être un élément clé de l’amélioration des conditions de vie des ménages pendant la reprise économique post-Covid.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 juin 2021 à 19:24, par Paul En réponse à : Covid-19 : « Les ménages et les entreprises burkinabè ont fait preuve d’une capacité de résilience extraordinaire », estime la Banque mondiale

    Faire preuve de résilience extraordinaire alors qu’il faudra 4 ans au moins pour diminuer le nombre de pauvres au niveau de 2019, c’est révélateur du mépris des grandes institutions internationales comme la Banque Mondiale.
    Que dire alors que le nombre de déplacés internes ne fait que croitre ? Par contre, pas un seul mot sur la mauvaise gouvernance en terme de corruption, gabégie, détournement de fond, marchés mal exécutés, frontières poreuses pour toute sorte de trafic !, etc. Et, dire que ces économistes grassement payés qui préconisent plus d’impôts (se serrer la ceinture) pour s’en sortir... Ils devraient eux mêmes montrer l’exemple en réduisant leurs salaires...

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